Pour refuser l’inacceptable et l’inconcevable dictature incurable en Afrique et principalement au Togo

Monsieur le Président,

Depuis 1963, le Togo est dirigé par un seul clan, celui des Gnassingbé qui brille par une gouvernance tenue d’une main de fer et soutenue par la France, son pays colonisateur.

La majorité du peuple togolais vit dans une atmosphère délicate qu’il nous est permis de mettre en perspective pour faire apparaître une situation alarmante aux yeux du monde entier.

Plusieurs rapports choquants que ce soit d’Amnesty International, de l’ONU ou des institutions de défense des droits humains ont montré du doigt ce petit pays de 56.000 km2, ainsi que le traumatisme et la détresse alarmante de la majorité de sa petite population d’environ 7 millions d’habitants.

Nous réclamons une justice pour ce peuple et demandons à l’Organisation des Nations Unies, aux institutions de défense des droits humains et à tous ceux et celles qui militent pour la démocratie et la paix dans le monde d’exiger auprès du gouvernement togolais le respect absolu des droits humains qui reste fondamentalement inhérent à notre humanité.

Il revient à la France, pays colonisateur, mauvaise éducatrice en matière de démocratie en Afrique, et surtout à l’heure où nous écrivons cette pétition, au président français, de refuser l’arbitraire et l’injustice en Afrique et principalement au Togo. Il se doit d’investiguer sur les assassinats des pères des indépendances africaines pour que lumière soit faite sur cette page noire du berceau de l’humanité. Nous le félicitons pour le grand effort qu’il vient de faire sur le dossier du génocide rwandais.

Les années 2015 et 2016 sont décisives pour le continent africain. Plus de 20 états vont procéder aux élections présidentielles dont le Togo le 25 avril 2015. Si dans certains pays ces élections se passent bien, le présage est mauvais dans d’autres comme le Togo, le Congo Brazzaville, la République Démocratique du Congo, le Burundi etc. Quand certains peuples se plaignent du changement constitutionnel, le cas du Togo en va autrement. La grogne du peuple togolais porte sur le changement des lois constitutionnelles et institutionnelles.

Le peuple togolais qui s’apprête à rentrer dans sa 55ème année d’indépendance le 27 avril 2015, n’a connu à sa tête que 3 présidents. Après l’assassinat de Sylvanus Olympio, père de l’indépendance, le 13 janvier 1963, le dictateur Eyadema Gnassingbé prend le pouvoir et va régner sans partage jusqu’à sa mort en 2005. Le peuple togolais va donc souffrir de l’arbitraire et de l’injustice de ce régime spécialiste de modification des lois constitutionnelles pour se maintenir au pouvoir. Le plus extravagant est qu’en 2002, trois ans avant sa mort, Eyadema a modifié une fois encore la constitution en instituant dès cette année le pouvoir à vie au Togo.

Faure Gnassingbé, fils du feu dictateur, aidé par l’armée et la France succédera de force en 2005 à son père et gagnera d’ailleurs les élections de 2010 dans des conditions très douteuses. Après ses deux mandats consécutifs à la tête du peuple togolais qui reste entièrement hostile au régime en place, Faure se présente pour son troisième mandat aux élections du 25 avril prochain en faisant fi des doléances du peuple togolais qui réclame le retour à la bonne constitution du 14 octobre 1992 qui limitait le mandat présidentiel à deux tours non renouvelable.

La violence et la torture jusqu’à la mort sont au grand rendez-vous à chaque élection présidentielle au Togo. Cela signifie que le régime de père en fils au Togo, est un régime tortionnaire, criminel, illégal et illégitime que la France de François Hollande doit mettre en perspective pour refuser l’inacceptable et l’inconcevable. Il doit protéger la liberté d’expression et veiller à l’application du respect des droits humains qui sont fondamentaux.

Certains de votre compréhension, nous vous en remercions, Monsieur le Président.