M. LE PRÉSIDENT, M. LE MINISTRE DES SOLIDARITÉS ET DE LA SANTE, LE PARLEMENT
Je m’appelle Myriam, je suis Française, j’ai 50 ans et avec l’âge : l’expérience très douloureuse d’avoir perdu des amis, des proches, des parents de maladies incurables (cancers, parkinson, alzheimer) ; tous confrontés à la maladie, courageux mais impuissants, démunis et fatigués par le combat inégal ; tous ont réagi et combattu à leur manière :
Bien sûr, après bien des souffrances, de cris de douleurs et de soins peu valorisants, le corps médical se sentant inefficace vous propose les soins palliatifs (morphine…), dernière alternative avant l’inévitable fin.
En toute franchise, Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, cet accompagnement arrive bien tardivement ; il faut attendre l’agonie du patient pour l’endormir. Cet acharnement thérapeutique car c’est bien un acharnement thérapeutique de maintenir une personne en état végétatif n’a rien d’humain.
Dans notre beau pays, Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, on autorise l’euthanasie de nos animaux domestiques lorsque ceux-ci souffrent trop, parce que c’est humain !
Vouloir le meilleur pour ceux que l’on aime, leur venir en aide et abréger leur souffrance.
Mais il n’y a, à ce jour, aucune loi, pour permettre à nos proches (parents, enfants…) de partir dignement ; il serait normal, Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, que chaque français puisse bénéficier d’une mort consentie, sereine et digne. Cette demande d’aide à mourir doit être évidemment libre, consciente, réitérée et révocable à tout moment par le demandeur (sur un fichier national par exemple). Les néerlandais, les belges, les luxembourgeois et les suisses disposent déjà de cette liberté.
Ces personnes atteintes de maladies incurables n’ont pas peur de mourir, M. Le Président, M. Le Ministre, mais ils ont peur de souffrir et de perdre leur dignité. Entendez-les, entendez-nous.
Une personne m’a dit que ma mère atteinte d’alzheimer allait mourir de « sa belle mort ! » ; je lui ai dit que nous n’avions pas la même définition d’une belle mort lorsque l’on sait qu’elle était alitée, muette, en position fœtale, souffrant le martyr et criant à chaque mouvement et toucher. Je lui ai demandé de m’accompagner pour voir si c’était une belle mort de la laisser ainsi, jusqu’à sa fin de vie.
Comprenez la détresse des aidants, des proches, de la famille lorsque l’on voit celui ou celle qu’on aime être l’ombre de lui-même ou d’elle-même, soutenez son regard et ses supplications d’en finir, captif ou captive d’un corps atrophié, squelettique et dites-leur « non ce n’est pas possible, la loi, aujourd’hui, n’autorise pas que l’on te soulage » et affrontez M. le Président, M. le Ministre leur regard, leur désarroi.
Ma mère est morte de « sa belle mort » dans la souffrance, la solitude et l’incompréhension la plus totale, son agonie a duré des jours (j’entends encore ses râles, sa difficulté à respirer, je vois son visage crispé et son corps atrophié), je ne souhaite à personne de mourir ainsi, on ne meurt qu’une fois autant que ce soit dignement.
Donnez-nous le droit, la liberté de mourir dans la dignité.
Les principes fondamentaux de la république impliquent la séparation des églises et de l’Etat (donc aucune croyance religieuse ne devrait prévaloir sur votre décision de nous donner cette liberté).
M. le Président, M. le Ministre
LIBERTÉ – ÉGALITÉ – FRATERNITÉ dans la vie et la mort !
Merci de signer cette pétition pour le vote d’une loi sur la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
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