Manifeste
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Alpha Omega
C’est l’histoire d’Alexandre, 6 ans en 2020 quand un beau jour de mars, comme tous ses camarades, il est resté à la maison du jour au lendemain. En 2022, Alexandre est un garçon de 8 ans vif et curieux, enthousiaste en classe, mais sa maîtresse constate que son visage s’assombrit à chaque fois qu’il est question de lecture ou d’écriture. Il est vrai que pendant le confinement, ses parents ont eu beaucoup de mal à se substituer à sa maîtresse de CP au moment de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Ils ont découvert qu’enseigner est un métier bien plus technique que ce qu’ils imaginaient. Les difficultés d’Alexandre ne sont pas nécessairement très visibles car en classe, il compense en participant activement et il est bon en calcul mental. Mais quand la maîtresse écrit le problème de mathématiques au tableau, il a plus de mal à fixer son attention car il a du mal à lire les consignes.
Ces difficultés risquent de s’amplifier plus tard. Dans deux ans, Alexandre entrera en 6 e. Au collège tout va changer. Il passera d’une institutrice à huit professeurs. Les classes seront plus chargées. Ses professeurs seront moins disponibles pour chaque élève car occupés à jongler entre l’enseignement de leur matière, répondre aux sollicitations des parents sur l’environnement numérique de travail, assurer des heures de cours sur la citoyenneté, à préparer les élèves aux évaluations nationales, etc.
Si le retard de lecture d’Alexandre pèse aujourd’hui sur son plaisir d’aller à l’école, cela va s’aggraver dans les années à venir. Et lorsqu’il sera adolescent, Alexandre se désintéressera un peu des cours et préfèrera passer du temps avec les copains. Il trouvera les enseignements ennuyeux car trop abstraits. Ces résultats s’en ressentiront et après une orientation démotivante après la 3 e, Alexandre ne voudra plus aller en classe. Cette histoire n’a rien d’exceptionnel. Elle est celle de nombreux enfants et adolescents qui représentent 20% d’une classe d’âge.
Chaque année, entre 80 000 et 100 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme, sans formation et sans perspective de trouver autre chose qu’un petit job.
Pour autant, ce scenario n’est pas une fatalité. Les enfants et les adolescents les plus fragiles peuvent être aidés de bien des manières. Là où les enseignants et les familles représentent le premier rempart contre l’échec scolaire, les associations représentent un tiers-acteur complémentaire de l’école capable de mobiliser des bénévoles dans toute la France, en s’appuyant sur des approches pédagogiques et des méthodes scientifiquement éprouvées. Les enfants peuvent bénéficier d’un accompagnement en petits groupes ou personnalisés avec un mentor. Les adolescents aussi peuvent être accompagnés pour trouver une motivation personnelle à réussir, prendre confiance dans leurs capacités, découvrir une orientation qui leur convient.
Cette alliance éducative entre l’école, la famille et les associations, change des trajectoires tous les jours. En effet, les grandes associations éducatives agissent à chaque moment-clé de risque de décrochage scolaire, partout en France auprès d’enfants et de jeunes comme Alexandre. En agissant en prévention, elles permettent aux jeunes d’avoir de bien meilleures perspectives. Malheureusement, ces grandes associations sont encore trop peu connues, et même si elles accompagnent chaque année plus de 400 000 jeunes vers la réussite, c’est trop peu par rapport aux 2 millions qui sont en risque scolaire.
Nous, Fondation AlphaOmega, soutenons le développement de ces grandes associations afin qu’elles puissent aider toutes les jeunes qui en ont besoin. Que vous soyez parent, citoyen intéressé par la question éducative et ayant envie de vous impliquer, enseignant, ou chef d’un établissement scolaire, les associations ont besoin de vous.
Soutenez-les en signant ce manifeste, en découvrant leurs actions innovantes et en parlant d’elles autour de vous.
Un pays qui réussit est un pays où chaque jeune peut réussir.