NON à 34 élèves en petite section de maternelle

Monsieur Le Préfet,

L’AAPE, association de parents d’élèves de Linas, tient à vous alerter sur la situation de l’école maternelle des Sources de Linas, qui exaspère toujours un peu plus les parents, mobilisés depuis déjà 15 jours.

En effet, le jour de la rentrée, Mme l’Inspectrice comptabilisait 269 enfants en maternelle quand le maintien d’une dixième classe en exigeait 270; pour un enfant M. le Directeur Académique a prononcé la fermeture de cette classe !

M.Le Maire de Linais avait cependant en amont, tout comme notre association, informé le Directeur Académique de deux situations qui risquaient d'avoir un impact sur le nombre d'enfants accueillis. La première situation est la livraison, au cours du trimestre à venir, d'appartements qui font partie d'un vaste projet immobilier, ce qui va certainement amener de nouvelles inscriptions. La deuxième situation, bien connue des services de l'Inspection Académique, est l'accueil des enfants du voyage. Ces enfants ne sont pas tous "présents ni excusés" le jour de la rentrée scolaire et leur accueil génère des distorsions au cours de l'année.

M. le Conseiller Général du Canton, sensibilisé au problème, a écrit également au Directeur Académique et s’est rendu disponible pour être reçu en délégation le mercredi 18 septembre. La CDEN ne nous avait alors entendus que partiellement puisqu’elle n’autorisait une ouverture de classe qu’en élémentaire (qui en avait aussi besoin).


Une première pétition lancée dans les premiers jours suivant la rentrée scolaire et au bénéfice des deux écoles, maternelle et élémentaire, recueillait 493 signatures. Une seconde pétition post-CDEN pour le maintien de la 10ème classe de maternelle recueille à ce jour près de 300 signatures supplémentaires.

En vertu de quel décret un Directeur Académique peut-il changer une variable de taux acceptable?

Aujourd’hui, ce dernier annonce un seuil de 279 élèves pour la réouverture de cette 10ème classe de maternelle, quand la directrice de l’établissement en comptabilise 273.

Il lui a été signifié par sa hiérarchie de « lisser » les effectifs sur l’ensemble des 9 classes.
Or, l’Institution est bien placée pour savoir calculer: cela fait encore des classes à plus de 30 élèves, ce qui ne résout en rien le problème…

Les conditions d’apprentissage et l’avenir de nos enfants se jouent-ils à si peu de choses?

Nous n’osons même pas imaginer les problèmes de place dans les classes les jours où un enseignant sera absent.

Le premier droit des élèves et de leur famille est l'accueil dans de bonnes conditions de socialisation et d’apprentissage. Le devoir de l’Éducation Nationale est donc de restaurer ce droit et de remédier à cette défaillance du service public de l’éducation. Il en va de l’égalité des chances entre les élèves, où qu’ils se trouvent sur le territoire de la République, de la lutte contre l’échec scolaire et de l’efficacité de notre système.

Dans un contexte où le bien-être des élèves dans l’apprentissage est mis en avant par la réforme des rythmes scolaires, il apparaît contradictoire de laisser des classes de 34 enfants en petite section.

Parents et élus revendiquent une cause juste, des conditions décentes d'accueil et d'apprentissage, en adéquation avec les discours de nos Ministres et du Président sur la priorité à l'éducation et aux moyens déployé.

Les parents d'élèves disent NON aux décisions qui ne changent en rien les effectifs surchargés.

NON au seuil chiffré arbitraire d'ouverture et de fermeture de classe, différent dans chaque département. Leur détermination doit être prise très au sérieux.

Le cabinet de l’Elysée et Mme la Député de la 4ème circonscription de l’Essonne ont accusé réception des correspondances qui leur ont été adressées par une maman concernée par la cause.

Une seconde délégation devait être reçue par le Directeur Académique, mais ce dernier a reporté le rendez-vous. Chacun pense à une manœuvre de fuite et d’usure du gouvernement.

Loin de toute autre polémique, soyez assuré, Monsieur Schmeltz, que nous n'avons d'autre intérêt que celui de nos enfants, dans des conditions d'éducation de plus en plus difficiles. C’est pourquoi nous souhaiterions que vous intercédiez pour une attribution d'une classe supplémentaire, ce qui apaiserait les tensions de parents à l’ordinaire calmes.

Persuadé d’avoir attiré toute votre attention et confiant dans l’intérêt que vous porterez à cette requête,
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, l’expression de notre haute considération.

Le Président de L'AAPE de Linas,
M. Philippe CHARLES