À 200 millions c’est non !
Lors du Conseil de Gestion (CG) du 26 mars 2018, la Directrice Administrative et Financière du Lycée Français de Tamatave a présenté un document récapitulant sept propositions de devis faites par quatre entreprises pour la reconstruction des coursives endommagées par le Cyclone Awa.
Contrairement à ce qui est prévu dans les statuts, ce document n’avait pas été envoyé avec la convocation, cette dernière n’a pas été envoyée dans les délais impartis et la réfection des coursives n’était même pas mentionnée dans l’ordre du jour… Et il a été demandé de se prononcer sur des solutions dont les montants sont tous exorbitants pour Tamatave, sans pouvoir prendre le temps de consulter les devis détaillés ni de comparer les solutions techniques proposées.
Cinq offres proposent des solutions en bois ou en bambou, qui s’inscriraient dans la démarche de développement durable que le lycée va promouvoir dans son prochain projet d’établissement. Ces propositions auraient eu la préférence du proviseur et de moi-même. Mais la majorité du Conseil de Gestion a manifesté une préférence pour une solution avec structures métalliques et toiture en ravimpotsy dont le devis s’élève à 200 millions d’ariarys ! Et encore, un tel montant ne concernerait pas la reconstruction des quatre paillotes détruites, qui sont pourtant ce qui fait le plus cruellement défaut aux élèves. Sans compter qu’aucune structure n’est garantie contre un cyclone, même en métal, matériau qui nécessite de surcroit des frais d’entretien régulier.
Engloutir de tels montants dans un contexte de rigueur budgétaire n’est pas sérieux !
Faut-il rappeler que le budget de l’AEFE a été amputé de 33 millions d’euros l’été dernier et que l’Agence a réagi en annonçant la suppression de 512 postes d’enseignant titulaires et une augmentation des remontées des écolages vers le siège. Ces mesures se traduisent pour le LFT par la suppression cette année de deux postes d’expatriés, un poste de résident et une contribution sur droits de scolarité passant de 297 830 498 à 456 399 404 ariary.
Je tiens à préciser que le rapport du dernier audit effectué par le service expertise et conseil de l’AEFE en 2016 a pointé « une opacité certaine » et un « manque de transparence » en matière d’information financière. Il a été alors recommandé à l’équipe de direction et notamment au DAF d’« améliorer l’information financière et [d’]élaborer des indicateurs clairs » de façon « immédiate ». Mais visiblement, les choses n’ont pas progressé depuis et la volonté de répondre aux recommandations de l’Agence semble absente. Alors même que le document censé cadrer la gestion financière de l’établissement stipule à sa page 5 : « vigilance à observer : suivre les cours du marché et encourager les appels d’offres », les pratiques d’attribution des marchés n’ont pas évolué et les montants facturés par un nombre restreint d’entreprises toujours aussi élevés.
Je n’en prendrai comme exemple que la construction de la guérite d’entrée qui a tout de même coûté 50 millions d’ariary ou le déblaiement de la cour suite au cyclone qui aurait été facturé 12 000 euros pour 3 jours de travail par une entreprise choisie compte tenue de l’urgence parmi nos « partenaires privilégiés… ».
Alors cette fois-ci ça suffit !
Il faut arrêter de toujours favoriser les mêmes entreprises !
Car les réactions de l’équipe de direction s’inscrivent dans un contexte où depuis plusieurs années, des centaines de milliers d’euros ont été dilapidés dans des travaux ou des achats facturés à des niveaux très élevés pour Tamatave, attribués quasiment sans concurrence à un nombre restreint d’entreprises, sans prendre en considération les souhaits des parents d’élèves ou du personnel. Il faudrait peut-être enfin prendre en compte l’avis des usagers.
Ma demande d’organiser un appel d’offres transparent afin de chercher des offres moins coûteuses a été rejetée au motif que les sept devis constitueraient une mise en concurrence suffisante. Mais les devis ne portent pas sur des solutions techniques identiques. Et les économies potentielles sont substantielles.
Dans ces conditions, répondre qu’il serait trop tard pour effectuer d’autres devis et exiger un vote entre les devis déjà présentés me semble assez peu responsable, d’autant qu’il n’y a aucune urgence.
C’est pourquoi je demande
La cour, c’est le lieu de vie de nos enfants et la vitrine de l’établissement…
Soutenez-moi en signant cette pétition pour que les Représentants élus des parents d’élèves (APE) acceptent de revoir leur positionnement.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.