Avec l’annonce d’un second confinement par le président de la République Emmanuel Macron, le 28 octobre dernier, nous savions que les partiels de fin d’année se dérouleraient dans des dispositions particulières. À l'inverse des écoles, collèges et lycées, les universités et établissements d’enseignement supérieur assureront des cours en ligne.
Depuis, plusieurs dérogations sous conditions ont été accordées, pour les formations nécessitant de logiciels ou de matériaux spécifiques dans les travaux pratiques, pour la reprise des activités sportives et enfin pour la réalisation des partiels de fin de semestre. Si nous pouvons décemment entendre que les TP soient en présentiels pour des raisons matérielles, la reprise des activités sportives et la réalisation des partiels en présentiel nous semble inconcevable. C’est pour ce dernier point, que les étudiant.e.s de Champollion prennent leur plume aujourd’hui.
Des choix à opérer collectivement en responsabilité
Réunir plus de 4000 étudiant.e.s, 16 licences, 10 licences professionnelles, 7 masters répartis en 4 domaines d’études : "Droit, Economie, Gestion", "Sciences Humaines et Sociales", "Art, Lettres, Langues", "Sciences et Technologie", en un même lieu durant le mois de décembre, tout en respectant l’ensemble des mesures sanitaires en vigueur, nous semble être très risqué et peu responsable. De plus, lorsque nous voyons qu’en France, il y a plus de 50.000 cas par jour, un taux de reproduction du virus de 1.15, nous pensons aux populations à risques que nous fréquentons. Le climat anxiogène que traverse les étudiant.e.s, les professeur.e.s dure depuis plusieurs mois, le manque de clarté vis-à-vis des annonces suscite chaque fois davantage de questionnements et d’incertitudes.
Pour autant, chacun d’entre nous souhaite que les évènements se déroulent le mieux possible, tant dans le suivi pédagogique que dans les évaluations terminales, permettant de valider nos unités d’enseignement. Au semestre dernier, durant le premier confinement, nous avions eu des partiels à distance, oraux et écrits. Ceux-ci se sont bien déroulés, nous y sommes aujourd’hui habitués et nous pensons pertinent de les réitérer dans un contexte sanitaire similaire.
Des cas individuels à prendre en compte
À la suite d’une concertation collective des étudiant.e.s de l’INU Champollion d’Albi, nous avons eu écho de situations complexes que certains de nos camarades peuvent subir. Bon nombre d’entre eux se sont confinés chez leurs familles, souvent hors du département allant de trente minutes à plusieurs heures de route, impliquant également des difficultés de transport. De nouvelles problématiques se créent par rapport à la distance, dans le calcul de frais de déplacement, ce qui peut pénaliser les étudiants les plus modestes. Nous pensons aussi à ceux qui ont des maladies chroniques qui les rendent vulnérables. À la vue de ces éléments, nous pouvons nous demander s’il est néanmoins raisonnable de faire courir ce risque, élevé, à l’ensemble des étudiant.e.s et du personnel administratif et des professeurs de l’université ? La question est de savoir quel est l’équilibre à trouver entre une attitude hygiéniste et sévère et le risque de faire venir les étudiant.e.s parfois de loin pour passer leurs examens en présentiel ? Avec des hôpitaux surchargés, nous proposons de prendre la voie de la raison, en respect de l’ensemble du personnel soignant, en respect pour nos familles et des employés de l’Université.
Des solutions proposées
Nous savons à quel point la tâche de se réorganiser en milieu de semestre est difficile, c’est pourquoi, dans un esprit constructif, nous vous proposons des éléments de réponse:
Nous avons conscience que des suspicions de fraudes persistent par la réalisation de partiels à distance. Nous les comprenons mais nous tenons à appuyer que ce sont de fausses évidences. Nous sommes une Université à taille humaine, de tels dispositifs fonctionnent en métropole, pourquoi pas chez nous ? Les étudiant.e.s sont guidés par une franche volonté de réussir, pour eux-mêmes. Prendre le risque de contamination pour éviter tout risque de fraude est une mesure disproportionnée. Des alternatives existent, les points ci-dessus en sont les premiers éléments, d’une réflexion qui doit être collective. La bascule bénéfices / risques est favorable pour le distanciel. Nous, étudiant.e.s de Champollion, prônons un cadre sain pour réussir nos études. C’est pourquoi la mise en place du distanciel pour les partiels nous paraît être la solution la plus juste.
Aujourd’hui nous sommes tous uni.e.s, pour nos droits, pour notre avenir, consentez à notre appel pour plus d’équité, de solidarité et de cohésion. Champollion en distanciel pendant les partiels, c’est le choix de la raison et de la responsabilité.
Crédit photo : © M.K
Rédaction : M.K et A.H
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