Je suis maman d'un enfant en situation de handicap. Sa notification MDPH lui octroit un droit à la scolarisation avec AESH à hauteur de 12h par semaine. L'année dernière, il n'a pu en avoir que 3, cette année 7. C'est trop peu. Nous sommes en attente d'une entrée en IME.
Donnez des moyens suffisants pour un accompagnement digne de ce nom pour les élèves en inclusion, par respect pour lesdits enfants, leurs familles, les aesh et les enseignantes. Merci!
Je suis AESH et je pense que cette mutualisation à outrance génère plus d'exclusion que d'inclusion ! J'ai le sentiment de mal faire mon travail par manque de temps auprès de chaque élève...
Lettre d’une AESH en grève :
Les (AESH) accompagnants d'élèves en situation de handicap (ex AVS : Auxiliaires de Vie Scolaire) sont affectés auprès d'un enfant ou d'un adolescent handicapé ou à besoins particuliers dans une école, un collège ou un lycée dont le projet prévoit l'accueil régulier d'élèves handicapés dans les classes ordinaires de l'Education Nationale.
L’École inclusive vise ainsi à assurer une scolarisation de qualité, pour tous les élèves de la maternelle au lycée, par la prise en compte de leurs singularités et de leurs besoins éducatifs particuliers.
Les AESH ont pour mission de favoriser l’autonomie de l’élève en situation de handicap, de l’accompagner dans l’accès aux apprentissages…
Cette année, à cette rentrée, il y a eu la généralisation des PIAL (les pôles inclusifs d'accompagnement localisés) qui sont des regroupements d'écoles et d'établissements et qui sont un outil de la mutualisation des moyens d'accompagnement.
Mais le nombre d’AESH est insuffisant face à l’augmentation des élèves notifiés par la Maison départementale du handicap comme ayant besoin d’être accompagnés.
On nous demande d'accompagner de plus en plus d'élèves pour de moins en moins d'heures. Donc on se retrouve dans une situation où on accompagne quatre, cinq ou six élèves, parfois sur plusieurs écoles ou sur plusieurs établissements, parfois de manière simultanée.
Les élèves se retrouvent avec un nombre d'heures d'accompagnement qui a drastiquement baissé cette année, à savoir cinq ou six heures hebdomadaires, sur les 24 heures de classe à l'école primaire, ou plus s'ils sont au collège ou au lycée."
“Auparavant, ces enfants en situation de handicap étaient pris en charge par les instituts médicaux-éducatifs (IME). Lorsqu’ils venaient à l’école, ils étaient accompagnés des professionnels de ces structures, qualifiés et payés en conséquence. Aujourd’hui, c’est à nous de tout gérer alors que nous n’avons pas été formés pour cela”,
Les AESH revendiquent des moyens pour l’école inclusive, l’augmentation des rémunérations de toutes et tous les AESH (aujourd’hui une AESH perçoit 700 euros par mois), l’accès à un CDI dès la première embauche et pas seulement après deux CDD de 3 ans, l’abandon des PIAL et de la logique de mutualisation, une formation initiale et continue ambitieuse pour tous les personnels, le recrutement des AESH qui manquent pour permettre à tous les élèves en situation de handicap de bénéficier d’un accompagnement à la hauteur de leurs besoins.
La reconnaissance professionnelle des AESH est indispensable à la réussite de l’école inclusive. Il y a 16 ans, la loi du 11 février 2005 a permis la scolarisation de milliers d’enfants en situation de handicap. Une école inclusive, mais sans moyens ce n’est qu’un slogan : il faut des postes, de l’argent, de la formation !
Les témoignages de parents d’élèves se multiplient, ainsi une habitante du 94 se plaignait [que son] enfant [avait] été notifié à 100% par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), et [qu’elle] se retrouvait avec une AESH pour 1h30. En deux ans de scolarité, elle avait eu dix personnes différentes qui se retrouvaient dans l’Impossibilité dans ces conditions de tisser des liens, de connaître la situation de l’enfant...
Face à cette situation, les syndicats enseignants Snuipp et Snes FSU 94, CGT Educ’action 94, la FCPE du Val-de-Marne et plusieurs familles ont saisi cet automne le défendeur des droits pour dénoncer “la situation critique dans laquelle se trouvent les personnels AESH et les élèves en situation de handicap”.
Dans son rapport publié en juillet 2021, LE DÉFENSEUR DES DROITS notait déjà que « le nombre de notifications d’accompagnants auprès des élèves en situation de handicap (AESH) par les MDPH n’a cessé de croître pour répondre à des besoins en constante augmentation et devenir la réponse principale en faveur de l’inclusion des élèves en situation de handicap ».
Certaines familles n’hésitent pas à se tourner aujourd’hui vers la justice, comme Laetitia Sarre, qui a obtenu en juin 2021 la condamnation de l’académie d’Aix-Marseille pour non-respect du nombre d’heures d’accompagnement de son fils autiste à Marseille. » (Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr)
D’autres écrivent au Ministre de l’Education Nationale pour demander plus de moyens pour leurs enfants.
Besoin de plus de reconnaissance, de plus de formation pour les AESH.
Pour une école inclusive, il est important que les AESH soient en nombre suffisant et remplacée en cas d'absence.
L'éducation et l'inclusion représentent l'avenir de notre société. Il est indispensable que les pouvoirs publics s'en saisissent et donnent les moyens à tous de réussir
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