Non à l'éducation sexuelle pour les élèves de 5ème

Courrier transmis ce jour au collège de ma fille suite à une information communiquée aux parents concernant une action d'éducation pour la santé prévue le lundi 13 mai 2013 demandée et validée par l'éducation nationale, académie de Bordeaux :

Madame, Monsieur,


J'ai bien reçu le courrier concernant l'avis de passage de Mme ..............., infirmière diplômée d'état, pour le lundi 13 mai 2013 de 14h à 17h et ayant pour thème « éducation à la sexualité et vie relationnelle ».

Par la présente, je vous informe que je refuse catégoriquement la présence de mon enfant, Mlle ................ en classe de 5ème ....., lors de cette action d'éducation pour la santé pour les raisons suivantes :

Tout d'abord, ma fille n'a que 12 ans. Je trouve que cette action est trop précoce pour les enfants de cet âge. En effet, ils ne sont pas concernés ; la « vraie » sexualité est un sujet d'adultes, de parents, de couples, de personnes majeures consentantes. Il est donc hors de question que ma fille apprenne quoi que ce soit sur l'intimité sexuelle alors qu'elle entre tout juste dans l'adolescence et que son corps n'est pas encore formé pour comprendre les mécanismes, les fonctions, les possibilités de reproduction et de moyens de contraception, les relations amoureuses physiquement et sentimentalement, les comportements amoureux, etc alors qu'elle ne pose pas les questions liées à ces états. Ce serait les initier à la curiosité, leur créer le besoin, le désir et l'envie qu'à cet âge, ils n'ont pas moralement, consciemment, physiquement et sans maturité. Je ne souhaite pas que ma fille grandisse plus vite qu'à son rythme. Si elle ne pose pas de questions, c'est qu'elle n'y pense pas et qu'elle ne sent pas prête à savoir ce que signifie « la sexualité ». Sans les infantiliser, je pense même que certains élèves seront gênés d'aborder le sujet, certains élèves ne comprendrons pas forcément le but de cette action. De plus, à leur âge et vu leur manque de maturité (dans l'ensemble, ils sont assez « bébés »), cette approche ne serait pas prise au sérieux. Les enfants se moqueront et minimiseront l'importance de l'action. Je crois vraiment qu'il est trop tôt pour leur en parler. Je pense que cette conversation doit se faire au cas par cas, et uniquement si l'élève le demande dans le cadre de la rencontre avec l'infirmière. Ce n'est pas pour rendre tabou le sujet mais cela doit se faire en toute confiance.

Ensuite, c'est à moi de lui transmettre, lui apprendre cette action. C'est moi qui l'éduque, pas l'école. Je refuse que l'école me substitue, c'est mon devoir de parents. Nous communiquons très facilement, .......... se confie et pose les questions qui la concerne. Je n'anticipe jamais certains sujets si je ne la sens pas prête à connaître les réponses. Cela se fait dans un moment d'échange privilégié et de confiance et non devant toute une classe d'élèves qui pour la plupart, ne se sentiront pas concernés.

Enfin, je considère qu'il y a, pour le moment, des sujets bien plus importants à évoquer comme la guerre dans certains pays, leur entrée dans l'adolescence, la faim dans le monde, l'humanitaire, le respect des règles de vie en société, l'ennui, l'amitié, l'apparence, la propreté et l'hygiène, l'environnement, le sport, la pollution, l'état de la mer (voir CD joint), le rapport avec l'argent et sa valeur, l'autorité, l'importance de la scolarité, les familles monoparentales, le caractère et la personnalité, la cuisine, la couture, le bâtiment (constructions) et l'architecture, la cruauté envers les animaux, le divorce des parents, la générosité et solidarité, l'injustice, l'écriture, le mal-être et le bien-être, l’obéissance, les fondations et associations, le pardon, la patience, la pitié, la presse et le journalisme, la vérité et le mensonge, la solitude, les troubles du sommeil et/ou digestifs, le vol, la violence, etc.

Voilà des sujets qui méritent toute l'attention d'élèves de 12/13ans parce qu'il faut éviter de « plonger » les enfants dans le monde des adultes trop tôt. En effet, certaines amies de ma fille publient sur FACEBOOK des contenus réservés aux adultes. Comment un enfant de 12 ans peut-il avoir un point de vue, une expérience, du recul sur des sujets de discussions qui ne concernent uniquement que des jeunes adultes (plus de 17/23ans) et adultes ?

Non, croyez-moi, je ne crois pas que l'action « éducation à la sexualité » soit la bienvenue pour des élèves de 5ème. A contrario, je comprendrais si le sujet était abordé pour des élèves de 3ème quoi que je confirme le fait que c'est aux parents d'éduquer « sexuellement » leurs enfants.

Pour finir, au même âge, je ne me souciais pas des problèmes d'adultes. Nous écoutions le TOP 50, nous parlions de tenues vestimentaires, de cinéma, nous nous regroupions entre jeunes pour rire, parler, chanter ensemble, nous n'avions aucun soucis, nous ne pensions pas à l'avenir, nous profitions de notre jeunesse, de notre adolescence, nous nous sentions libres et heureux. La vie aujourd'hui est déjà bien difficile, ne faisons pas grandir nos enfants trop vite par des sujets pour lesquels ils n'ont aucun point de vue ou aucune expérience. Ils sauront ces « choses » en temps et en heure, lorsque les parents jugeront utile le moment opportun pour leur en parler et à leurs demandes.

Merci pour votre lecture et compréhension. Très cordialement,