En France, plusieurs dizaines de milliers d'enfants survivent, séparés de leur famille et sans représentants légaux sur le territoire, dans des situations d’extrême vulnérabilité et sans aucune protection.
Âgés en moyenne de 16 ans, ils ont pour la plupart d’entre eux fui la guerre, la précarité, les discriminations ou les violences familiales. Ils sont démunis, perdus, abîmés par leurs parcours de vie, leurs parcours migratoires, ainsi que par les conditions d’accueil, les négligences et les violences institutionnelles dont ils font l’objet à leur arrivée en France.
En effet, ces mineurs non accompagnés ne sont pas accueillis avec bienveillance et c’est bien la suspicion qui les attend dans notre pays. Pour être pris en charge, les MNA doivent traverser de nombreux obstacles et leur minorité est constamment remise en cause par des méthodes plus que discutables. A l’issue d’une évaluation dite « sociale » – très souvent expéditive, subjective et faite uniquement à charge – où l’on cherche la moindre incohérence dans le discours d’un enfant bouleversé par son parcours migratoire, et souvent soumis à un test osseux datant des années 1930 et largement contesté sur le plan scientifique, ce sont près de 80% de ces enfants ou adolescents qui se voient refuser la protection de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE).
Exclus des dispositifs de protection de l’enfance, mais pas majeurs pour autant, ils ne peuvent bénéficier des dispositifs et des droits reconnus aux adultes. Ils passent souvent de longs mois (voire plus d’un an) à la rue, durant lesquels ils sont livrés à eux-mêmes, sans pouvoir accéder à un hébergement, aux soins, à l’éducation, à un suivi éducatif ou à la satisfaction de leurs besoins fondamentaux (nourriture, vêtements, hygiène…). Ils se trouvent extrêmement fragilisés sur le plan de la santé somatique et psychique. Pourtant, près de la moitié de ces enfants et adolescents qui contestent la décision administrative de refus de prise en charge sont finalement reconnus mineurs par la justice.
Médecins du Monde plaide depuis de nombreuses années pour l’abandon total de ces méthodes qui sont inadaptées, indignes et génératrices de violences et rappelle qu’un mineur non accompagné est un enfant en danger qui doit être protégé.
Les actions de Médecins du Monde :
Dès 2015, un programme spécifique auprès des mineurs non accompagnés a été lancé à Paris pour les accompagner dans leurs démarches. Deux autres programmes ont par la suite été développés, à Caen et à Nantes.
Dans nos centres de soins et nos missions mobiles, nous sommes régulièrement confrontés à la détresse de ces jeunes. Nos équipes leurs apportent :
En 2019, près de 1 320 mineurs non accompagnés ont été accueillis dans les programmes de Médecins du Monde en France.
Ces enfants doivent être protégés : soutenez-nous !
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