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Auteur :
Auteur(s) :
Suzie Monette - Mirabel
Destinataire(s) :
DPJ Québec
Publié le 11 octobre 2008 à 05h16 | Mis à jour le 06 février 2009 à 09h19 (cyberpresse.ca)
Fillette violée par deux jeunes garçons: la justice ne punira pas les agresseurs
L'histoire de L., 9 ans, est résumée par deux toutes petites phrases: «Abus sexuel par deux garçons. De neuf et onze ans et demi», a écrit une travailleuse sociale dans le formulaire de réclamation d'indemnités.
C'est arrivé le 19 août dernier, dans une petite ville de la couronne Nord de Montréal, une banlieue tranquille où des familles de classe moyenne se côtoient dans des bungalows neufs. L'agression sexuelle a duré plusieurs heures dans le sous-sol de la maison où habite l'un des garçons. La fillette en a conservé des lésions. Les jeunes agresseurs avaient utilisé un vibrateur.
Pour la mère de L., un autre cauchemar a commencé ce jour-là : celui de l'impunité des agresseurs de sa fille. «Les policiers nous ont dit qu'ils étaient désolés, mais que la Direction de la protection de la jeunesse allait prendre le dossier. Au criminel, il n'y a rien à faire. Il faut juste attendre qu'ils recommencent quand ils vont avoir 12 ans. Là, on va pouvoir les arrêter.»
En attendant, les deux garçons sont libres comme l'air et vivent dans le même quartier que leur victime. Ils allaient à la même école primaire jusqu'à ce que la directrice obtienne le transfert des deux garçons de onze ans et demi et 9 ans. «Le plus vieux, il est passé en vélo sous ma fenêtre et il a insulté mon autre fille», raconte la maman.
Pire, la jeune mère a appris que l'agresseur le plus âgé s'était vanté auprès d'autres enfants d'avoir «violé une fille». Il s'agissait de toute évidence de L.
Une invitation à dîner
Le 19 août dernier, l'un des garcons a invité la petite L. à dîner chez lui. Le second les a suivis. Il n'y avait pas d'adulte. Les enfants sont allés au sous-sol, L. a accepté le verre de jus qu'on lui offrait. «Le plus vieux des garçons, lui, s'est pris un verre d'alcool, du fort, raconte la maman de L. À 11 ans.»
Selon le témoignage de L., les deux garçons ont demandé à la fillette de se dévêtir; elle a refusé. «Ils ont pris une chaîne et l'ont frappée. Et ils l'ont menacée de recommencer si elle ne faisait pas ce qu'ils voulaient.»
C'est le plus âgé qui a ensuite pris les commandes, raconte la maman de L. «Il ordonnait toujours au plus jeune quoi faire. Il a dit au plus jeune : " Mets ton pénis dans sa vulve. " Puis : " Mets ton pénis dans sa bouche. " Il le lui a mis dans les fesses. Ils lui ont mis le vibrateur dans les fesses. Ils lui ont attaché le pied avec la chaîne et ils tiraient sur le pied si elle ne faisait pas ce qu'ils voulaient.»
«Ça n'a pas de sens. C'est révoltant», laisse tomber la mère en pleurant. Vers 17 h, L. a finalement quitté le sous-sol, effondrée. Elle a tout révélé à ses parents, qui ont appelé le 911. Les policiers ont conduit la petite famille au poste, où elle est restée jusqu'à 22 h 45. C'est là que la maman a appris qu'il n'y aurait pas de charges contre les deux garçons.
Un des enquêteurs a tenu à exprimer son indignation aux parents. «J'en ai vu beaucoup dans ma carrière, a-t-il dit à la mère. Mais cette violence... C'est grave, je n'ai jamais vu ça.»
Traumatisme
Depuis cette agression, la fillette est devenue plus fébrile, plus gourmande aussi. Elle fait des cauchemars. Elle a un dégoût insurmontable pour tout ce qui touche à la sexualité. Sa rencontre avec une travailleuse sociale le 24 septembre dernier a été u