Lettre-Pétition ouverte aux Maires de Flaujac-Poujols et Cieurac: l'école de la République doit rester gratuite

Nous, parents d’élèves des écoles de Flaujac et de Cieurac, venons d’apprendre la mise en place d’une facturation pour le service garderie et périscolaire à compter du 1er janvier 2017. Nous tenions à vous témoigner notre opposition.

Sur la forme, le calendrier choisi nous met (volontairement ?) devant le fait accompli :

- Le règlement intérieur concernant le service de garderie ou de cantine, que vous avez diffusé pour acceptation, ne faisait pas mention d’une quelconque facturation. Pas plus que les cahiers de liaison des élèves, voie habituelle de communication des Mairies.

- Récemment interrogée par des parents, Mme la chargée aux affaires scolaires de Flaujac-Poujols n’a eu de cesse de vouloir les rassurer en leur disant que « rien n’était décidé » ; Pourtant, au même moment, nous constations à l’ordre du jour du Conseil Municipal du 03/10/2016, qu’une délibération doit être prise pour fixer les tarifs.

- Enfin, le Conseil d’Ecole, dont une des compétences est de « donner son avis et de faire des suggestions sur la vie et le fonctionnement de l’école », n’a pas été consulté. Les représentants des Parents d’Élèves ne sont ils là que pour avaliser des décisions prises, et faire vivre un simulacre de concertation ?

Si l’on avait voulu tout faire pour ne permettre ni le débat, ni l’information des parents d’élèves, on ne s’y serait pas pris autrement !

Sur le fond, nous entendons défendre l’Ecole gratuite fondement de notre système démocratique, et les spécificités de la ruralité.

Quand l’Etat désinvestit les zones rurales, c’est bien aux élus locaux de défendre une certaine vision de la vie de nos villages, en répondant à ces spécificités, notamment l’éloignement professionnel des parents d’élèves.

Accepter de payer le service Périscolaire aujourd’hui est un premier pas vers une école payante inégalitaire, qui remplace la prise en charge de l’enfant par l’Etat durant la journée, par une prise en charge financière des familles : le gouvernement actuel, pas plus que les majorités municipales n’ont été élus pour cela.

Enfin, nous avons participé, par le paiement de l’impôt, au financement du service de garderie des cohortes précédentes. Nous ne comprenons pas pourquoi nous serions privés aujourd’hui d’une solidarité entre générations, à laquelle nous avons participé par le passé.

Les risques sont trop importants face au gain éventuel

- Chute des effectifs dans une période de « remaillage scolaire » : nombreux sont les parents qui travaillent sur Cahors, et les enfants qui y suivent des activités. Certains pourraient être tentés d’inscrire alors leurs enfants à Cahors. D’autre part, rendre le service de garderie payant c’est réduire l’attractivité de notre école pour les familles futures, qui regardent aussi l’aspect pratique et financier avant de choisir leur commune de résidence.

- A terme, risque de désertification de nos villages :L’école est le poumon de nos communes. Quelle vie y aurait il sans elle ? Elle doit être donc protégée comme partie essentielle de l’identité de nos villages. Elle permet, outre la vie qu’elle procure, la rencontre entre les habitants, aux générations de se croiser , aux associations de trouver le vivier nécessaire à leur activité.

- Une régression sans précédent et un coup sérieux porter à l’école de la République: Facturer le temps Périscolaire de 8h30 à 18h30, c’est rendre obligatoire cette dépense y compris si l’enfant ne fait que manger à la cantine : rares sont les Mairies (s’il y en a) qui ont osé !

C’est pourquoi, nous, parents d’élèves signataires de cette lettre-pétition,

• demandons, aux Maires de Flaujac et de Cieurac, de surseoir à leur décision concernant la mise en place du service Périscolaire payant, et de reporter, à minima, son application à la nouvelle rentrée, afin de nous permettre de nous organiser, voire d’inscrire nos enfants ailleurs.
  
• Refusons cette participation financière qui n’a pas été prévue dans les règlements que nous avons signés, et qui nous vous le rappelons ont une valeur contractuelle.
  

Nous sommes persuadés que d’autres solutions sont possibles (Nous en voulons pour preuve la gratuité que les élus d’Aujols ont eu le courage de vouloir préserver !), peut être en redéfinissant le temps de travail des personnels, ou en faisant jouer la solidarité des contribuables, en réorientant les choix financiers, ou en réfléchissant sur une nouvelle organisation de la semaine scolaire…

Mettre en place une telle mesure serait une régression  sans précédent qui irait à l’encontre des valeurs que vous et vos conseils affichez, et pour lesquelles ils ont été élus.