Pétition
832
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Auteur :
Auteur(s) :
Sébastien Morlet
Destinataire(s) :
Monsieur le Ministre de l'Education nationale
Nous estimons que les projets en cours de réforme du lycée et de la formation des enseignants représentent une atteinte sans précédent et inacceptable aux valeurs d’humanisme qui devraient être celles de l’école et de l’Université. Nous considérons que les Humanités constituent un socle culturel universel et essentiel à la formation de l’esprit. Nous n’acceptons pas qu’elles puissent être sacrifiées dans la formation ou dans les concours de recrutement des enseignants pour des prétextes budgétaires et idéologiques, et pour permettre l’introduction dans le tronc commun de matières nouvelles, comme l’économie. L’école doit introduire à la vie de l’esprit, non à la vie de l’entreprise.
Nous déplorons qu’aucune des revendications essentielles portées par les enseignants et les universitaires n’ait été jusqu’à ce jour prise en compte par le gouvernement et que les discussions se soient réduites à des consultations sans suites. Nous demandons l’arrêt immédiat des réformes en cours et la prise en compte des principes suivants :
- La réforme des lycées ne doit pas entraîner de recul de l’enseignement des Humanités. Il est désolant que le Ministère de l’Education Nationale songe, dans la future réforme, à mettre les langues anciennes sur le même plan que les arts du cirque (« Vers un nouveau lycée en 2010 », conférence de presse du 19 novembre 2009). Ces langues véhiculent un patrimoine essentiel à notre identité et à notre culture. Nous refusons qu’elles soient marginalisées : elles n’ont pas vocation à devenir une curiosité. Pour la même raison, nous sommes choqués que l’Histoire puisse disparaître des programmes de Terminale S sous prétexte qu’elle ferait l’objet d’un enseignement renforcé dans les années antérieures.
- L’Etat doit soutenir une politique de recrutement active dans toute la filière des Humanités. Affirmer que l’enseignement du grec et du latin sera toujours possible à l’avenir n’a aucun sens si les postes offerts aux concours diminuent d’année en année. Il est honteux de justifier cette diminution en alléguant une baisse imaginaire de la demande. C’est l’offre de cours qui suscite la demande, non l’inverse. L’Etat se doit de mener une politique volontariste en ce domaine. Nous espérons que les augmentations de postes, cette année, ne préparent pas une diminution drastique dans les années suivantes et qu’elles témoignent d’une volonté durable de maintenir une offre d’enseignement importante.
- Les épreuves du CAPES doivent être maintenues à un niveau qualitatif et quantitatif suffisant pour permettre une juste appréciation des compétences. Estimer que certaines épreuves pourraient plutôt faire l’objet d’une évaluation dans le Master, c’est vider le concours de sa substance au profit d’une logique d’examen. C’est un recul très grave par rapport au principe même du concours de recrutement, fondé sur la sélection des meilleurs et non sur l’adéquation à une moyenne. C’est substituer au recrutement national et égalitaire une logique d’évaluation locale qui sera nécessairement inégalitaire.
- Les enseignants de Lettres classiques ayant une triple dominante en français, en latin et en grec, les épreuves du CAPES correspondant ne peuvent être inférieures à trois à l’écrit : dissertation française, version latine, version grecque. Il serait absurde et injuste qu’un professeur soit recruté sans avoir fait ses preuves, au sein d’un concours (et non du Master), dans l’une ou l’autre langue.
- Les épreuves de l’oral du CAPES doive