Nous, parents d'élèves, membres du conseil local de parents, membres de la communauté éducative, sommes très inquiets suite à l'annonce d'une fermeture de classe à l'école élémentaire Fraternité à Romainville. Cette annonce est un coup de poignard dans le dos.
Depuis des années, nous alertons les autorités académiques et la mairie sur le fait que les besoins de nos quartiers ont été reconnus au niveau du collège par la création d'un réseau d'éducation prioritaire (REP) mais pas au niveau des écoles élémentaires et maternelles, sur lesquelles le REP n'a jamais été mis en place. Depuis des années, nous demandons en vain la consolidation d'un Réseau d'aide et de soutien aux élèves en difficulté (RASED), qui ne fonctionne qu'en pointillé et parfois en mutualisant un seul maître E avec d'autres secteurs voire d'autres villes.
Or, de par la mixité sociale qui prévaut dans notre quartier, de par la présence d'un hôtel social, après deux années extrêmement problématiques pour le suivi scolaire, après des tests d'évaluation qui sont mauvais au niveau de l'école, l'équipe enseignante aurait cruellement besoin de ces soutiens et de ces allégements d'effectifs, notamment en primaire, tout simplement pour accompagner chaque élève selon ses besoins et remplir les missions de l'école publique, seule institution capable d'accueillir tous les élèves sans distinction.
Nous constatons que ces besoins sont ignorés par les instances académiques qui appliquent aveuglément des ratios d'élèves par classe et obligent les écoles passant en dessous d'un certain taux à se réorganiser complètement, au risque de fragiliser l'équipe éducative, au risque de fragiliser les acquis des enfants et de leurs familles, au risque d'accélérer la fuite vers l'enseignement privé des familles qui le peuvent.
Nous constatons que notre quartier, le quartier des trois communes à Romainville, est censé bénéficier d'un label de cité éducative mais que absolument rien ne semble avoir été prévu pour le niveau primaire !
Nous constatons que l'éducation nationale ne parvient même plus à assurer des remplacements. Or, la situation pandémique n'explique pas tout : où est la politique ambitieuse d'embauche et de soutien à l'école publique dont la jeunesse a besoin ?
Pouvons-nous espérer qu'à l'approche des élections présidentielles, cette incurie cesse ? Nous refusons de nous résigner.
On nous annonce depuis des années une refonte des réseaux d'éducation prioritaire mais rien ne vient si ce n'est des indices convergents annonçant qu'il y aura moins de moyens pour les quartiers populaires.
L'école Fraternité est un cas d'école : dix classes, deux par niveau, un peu plus de 46 élèves par niveau, avec des effectifs stables et homogènes et des constructions récentes qui font qu'à terme, il faudra rouvrir cette classe sauf si la stratégie inavouée est de creuser les inégalités en poussant les familles arrivantes à fuir vers le privé. Supprimer une classe c'est forcément surcharger toutes les classes sur trois niveaux avec des doubles niveaux qui seront surchargés et ingérables !
Nous vous demandons un moratoire sur la fermeture de cette classe et la restauration d'un RASED digne de ce nom et toute mesure de suivi et d'adaptation à la hauteur des besoins de nos quartiers, de nos enfants. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir l'équipe éducative et nous opposer à cette fermeture.
Nous montrerons l'incurie, le mépris des personnes qui sont elles aussi l'avenir de ce pays, et qui n'a que trop persisté et qui pénalise nos quartiers, en particulier mais pas seulement en Seine Saint-Denis.
Nous attendons vos réponses et votre soutien.
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