Madame, Monsieur,
Nous, étudiants et étudiantes en économie à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, tentons d’ouvrir à nouveau un débat sur le passage en distanciel pour les examens du premier semestre de l'année universitaire.
La dernière CFVU en date du 12 Novembre 2020 s'est prononcée pour la tenue d'examens en présentiel si la situation sanitaire le permettait, avec la possibilité de basculer en distanciel dans le cas contraire, en témoigne la note de cadrage votée en CFVU : "le distanciel peut être envisagé en cas de dégradation de la situation sanitaire ou d’impossibilité matérielle constatée d’organisation en présentiel".
Or, aujourd’hui personne ne peut affirmer que le contexte sanitaire s’est amélioré, tend à s'améliorer ou s’améliorera d’ici le 4 Janvier 2021, soit le début des partiels. En effet, même si la propagation du virus venait à s’arrêter demain, nous prenons consciemment la décision aujourd’hui de tenir les examens en présentiel en sachant qu’un risque sanitaire peut exister (il ne s’agit pas ici de débattre sur les différents avis concernant la crise, il s’agit juste de dire qu’un risque peut exister) pour les étudiants et leurs proches. Cette simple prise de risque nous semble déjà beaucoup trop importante, il s’agit de la santé, ce qui prime sur bien des arguments selon nous. De plus, plusieurs UFRs ont d'ores et déjà proposé des aménagements pour des partiels en distanciel, sachant la situation sanitaire (UFR 03, 10, EDS, 11). Ces mesures semblent particulièrement nécessaires aujourd'hui, dans notre UFR aussi, et c’est pour cela que nous souhaitons communiquer sur ces raisons, qui nous poussent à entreprendre ce dialogue, à nouveau.
Dans ce contexte sanitaire angoissant et incertain pour chacun et chacune, nombreux semblent assumer, trouver logique et adapté au contexte sanitaire de tenir des examens partiels dans les locaux de l’Université en présentiel. Nous nous inquiétons quant au passage des examens dont probablement personne ne peut assurer le respect strict d’un protocole sanitaire. Il est nécessaire de prendre en compte la situation dans sa globalité. C’est pourquoi l’organisation de partiels au sein des locaux, dans un contexte où les infrastructures culturelles seront toujours fermées au public et où les cours universitaires ne reprendront pas en présentiel avant la décision du gouvernement, nous semble dangereux.
Le contexte sanitaire est difficile, nous ne cessons de le rappeler, mais la tenue de partiels en présentiel après une période de fêtes, certainement avec des écarts aux gestes barrières et aux interdictions de rassemblements, pourraient nous mettre tous et toutes en danger. Que se passerait-il, pour les étudiants ou étudiantes cas contact ou malade asymptomatiques qui viendront composer en Janvier, en propageant potentiellement le virus, dans les transports, les lieux de composition ou les attroupements ? Il est certainement de plus en plus difficile, matériellement et logistiquement de changer de modalités d'examens plus le temps passe, mais la situation que nous vivons a été anticipée par la dernière CFVU, nous ne comprenons pas le choix de ne pas activer l’exception quand la règle représente un danger pour l’ensemble de la communauté universitaire.
Sur le plan financier, des partiels en présentiel peuvent également poser problème. En effet, beaucoup d’étudiants et étudiantes subissent une précarité triste et préoccupante à cause de la crise sanitaire et économique que nous vivons. Pour ceux et celles confinés à l’étranger, ou en outre-mer, ils devraient débourser une somme importante pour revenir à Paris en janvier en prenant un billet en décembre, pendant la haute saison. Cela, sans même pouvoir se projeter sur les mois à venir. En effet, rien n’affirme pour l’instant que nous pourrons reprendre les cours en présentiel durant le mois de janvier ou par la suite. Alors qu’une part extrêmement importante des étudiants salariés ont perdu leur travail, cela semble être encore un coup porté aux revenus de chacun, qui sont comme nous le savons tous, déjà précaires. Nous recevons un nombre très important de messages d’étudiants nous faisant part de leur difficulté financière pour subvenir à leur besoin, et nous nous devons d’agir pour eux.
Un autre problème est celui du contrôle de connaissances. La période de confinement a été marquée par une charge de travail conséquente qui a mis une part importante des étudiants en difficulté. Si l’on peut noter certains soucis au niveau de la continuité pédagogique dans certaines matières, l’ensemble des enseignants, personnels et des étudiants ont pris la mesure de la situation pour s’adapter au mieux pendant cette crise, et nous les en remercions. Cependant, il nous semble aujourd’hui légitime d’affirmer que le passage des examens en présentiel n’est pas adapté à la manière dont nous avons suivi nos cours. De plus, il nous semble nettement plus intéressant et pédagogique de maximiser nos chances de voir un jour les enseignements en présentiel reprendre, ce qui implique de passer nos examens en distanciel, car, comme nous l’avons déjà dit, il est possible que la propagation du virus s’intensifie avec le passage de nos examens en présentiel.
Toutes les promotions, de la L1 au M2, font part de leurs inquiétudes quant à leur formation aux travaux universitaires impactées durant le confinement et aux conséquences sociales de celui-ci sur chacun d’entre nous. D’autant plus qu’au passage des examens en présentiel s’ajoute le fait que nous serons tributaires des décisions gouvernementales, qui doivent être très souvent adaptées à la dernière minute. Le maintien des partiels de l’UFR 02 en présentiel implique aussi de grandes disparités entre les étudiants - licence et doubles licences. Alors que les juristes, les philosophes et les politistes composeront leurs partiels respectifs à distance, ils devront revenir aux centres d’examens pour composer ceux en économie. Ce qui ne semble pas optimal.
La dernière CFVU date de plus d’un mois, dans un contexte où nous pensions que la réouverture des facultés se ferait normalement durant le mois de janvier. Or, à cette période, il n’était ni question de la condition sanitaire dans laquelle nous sommes, ni des mesures politiques de déconfinement actuelles, largement différentes de celles annoncées en octobre. L’administrateur provisoire ayant exprimé, le 10 décembre, l’impossibilité de convoquer une nouvelle CFVU, il appartient aujourd’hui à l’UFR de réfléchir à la meilleure forme d’examen pour protéger les étudiants (sanitairement et financièrement), leur famille et espérer un jour pouvoir reprendre les enseignements normalement.
N’hésitez pas à la signer et à la partager si vous en partagez les idées.
Nous, étudiants et étudiantes de l’UFR d’Economie, demandons donc :
- Qu’un dialogue soit amorcé avec l’UFR quant à nos conditions d’examen;
- Qu’il y ait un basculement du régime de partiel vers des examens en distanciel ;
- Qu’un délai suffisant soit adopté pour qu’il n’y ait pas de chevauchement entre les partiels d’autres UFR;
- Que des salles de bibliothèques universitaires continuent à être ouvertes pour que les étudiants et étudiantes les plus précaires puissent travailler leurs examens dans des conditions optimales.
Cordialement,
Les étudiants et étudiantes de l’UFR 02.
Initiative soutenue par vos élus et élues :
ADEH, ADES, ADDE : associatifs et indépendants, UNEF PARIS 1
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.