[Pour un souci de protection de mon fils et de moi-même par rapport à la justice, il est important de ne noter aucun nom.]
Que feriez-vous si votre enfant rentrait à chaque fois de chez son autre parent avec des hématomes sur le corps en vous disant que celui-ci le tape, qu’il est méchant, et qu’il a peur... Que feriez-vous si un jour il vous confiait des choses jusque-là impensables ? Les agressions sexuelles que ce parent lui fait subir...
Je croyais avoir vécu le pire avec le père de mon fils. La violence psychologique et physique, les agressions sexuelles, le chantage et la manipulation. Mais le cauchemar dans lequel je suis plongéeaujourd’hui me montre que tout cela était loin d’être le pire…
Cela fait maintenant trois ans que je me bats pour qu’enfin mon petit garçon puisse vivre sa vie d’enfant sans les violences et les agressions sexuelles de son père. Pour qu’il soit ENFIN protégé. Pour qu’enfin la justice cesse de fermer les yeux face à cette situation gravissime. Qu’elle cesse de fermer les yeux face aux sept signalements de divers professionnels (hôpitaux, maîtresse, psy...) qui ont déjà été faits, aux attestations médicales et psychologiques accablantes, et à toutes ces choses horribles que dit mon fils. J’ai porté plainte une première fois et, malgré les comptes-rendus consternants du médecin et du psychologue de l’UCMJ, celle-ci a été classée très peu de temps après.
Voyant que la justice ne protègeait pas mon petit garçon, j’étais terrorisée à l’idée de le renvoyer chez son père pour un mois entier de vacances. J’ai été rassurée car celui-ci n’est pas venu chercher notre fils. Il n'a pas manqué par contre de porter plainte contre moi pour non-présentation d'enfant; ce qu'il répéta plusieurs fois par la suite alors qu'il ne venait pas chercher notre fils.
J'ai donc subi des gardes à vue, des interrogatoires, j'ai été déférée au parquet plusieurs fois, et j'ai dû supporter tout ce que les intervenants de cette justice m’ont fait subir (dénigrements, menaces...). Malgré des attestations qui disaient que le père ne se présentait pas lors de ses DVH, et la maîtresse de l'école qui était aussi témoin de cela, ainsi que les certificats psy et médicaux accablants de mon fils, ils n'ont rien voulu entendre. J'ai donc été jugée et punie pour cela. Je lui dois 1500 euros de « dommages et intérêts », à lui, qui n’a jamais payé la pension alimentaire (je n’ai bien sûr jamais eu de nouvelle de ma plainte déposée pour cela il y a plus d’un an…).
La justice m'a clairement ordonné de ne plus porter plainte contre le père de mon fils; que, quels que soient les nouveaux éléments, ils classeraient la plainte automatiquement. Ils me menaçaient de prison ferme et de m’incarcérer directement si je recommençais.
J'étais anéantie... qu’allait encore enduré mon petit garçon, et pour combien de temps… ?
Malgré le danger, malgré ma peur, malgré les supplications de mon fils de ne plus y aller, celui-ci a dû retourner chez son père un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires... Comme son père ne venait pas le chercher, c’est la grand-mère paternelle qui le faisait par la suite.
Nous sommes passés devant le Juge des Enfants en mars.
Mon fils revenait alors d'une semaine d'hospitalisation suite à la semaine de vacances passée chez son père. En effet, il est rentré suite à cette semaine dans un état physique et psychologique catastrophique. Je l'ai donc emmené aux urgences où il a été hospitalisé une semaine. La pédiatre qui l'a examiné m'a fait un certificat (extrêmement sale, multiples contusions, hématome au front avec plaie, fissures anales avec sang séché, brûlure de cigarette sur la main, griffures, eczéma nerveux sur tout le corps...) et m'a dit d'aller porter plainte immédiatement. Dans ses conclusions, la psychologue de l’UCMJ dit que « les symptômes relevés sont évocateurs d’un vécu d’abus sexuel ».
Cette plainte a été classée en à peine dix jours, sans même qu'il y ait d'enquête et sans que le père ait été entendu !
L’audience devant le juge des enfants a été épouvantable...
Le Juge a posé quelques questions à mon fils qui a, malgré la présence de son père réussi à parler un peu du mal que lui faisait son père.
Le juge n’a pas lu le dossier, a à peine écouté mon avocate, en disant qu’elle n’était pas d’accord avec ce qu’elle disait, et qu’elle décidait de placer mon petit garçon pour six mois sous le prétexte d’un « conflit parental ».
Ces mots furent un véritable choc et j’ai eu l’impression que le monde s’écroulait…
A la fin de l’audience, le père de mon fils s’est énervé, il m’insultait et criait (comme à chaque audience), et cela devant notre fils qui était apeuré. Je l’ai supplié de se calmer devant ce dernier, mais il a continué. Il est sorti de la pièce sans même lui dire au revoir en continuant à crier. Le juge a dû appeler la sécurité pour le faire sortir du tribunal.
J’ai à peine eu le temps de dire au revoir à mon petit garçon. J’ai dû prendre sur moi et ravaler mes larmes pour lui expliquer que cela allait bien se passer, et pour le rassurer au maximum et du mieux que je pouvais en cinq minutes !
Je suis sortie du tribunal, sans lui... on me l’a littéralement arraché. Mon fils a été en foyer le soir même... coupé en un instant de tous de ses repères, de sa maman et de sa famille maternelle à qui il est très attaché.
Je n’ai pas eu le droit de le voir ni de l’appeler pendant plus d’un mois. J’ai désormais un droit de visite médiatisée de deux heures par mois... et personne d'autre n'a le droit de le voir ni d'avoir de contacts avec lui...
Je suis mis à pied d'égalité avec son père, qui a les mêmes droits que moi.
Mon fils est resté en foyer durant six mois, puis a été placé en famille d’accueil.
Le mal-être et la souffrance de mon petit garçon a empiré de jour en jour.
Après presqu’un an de placement, les éducateurs, les assistantes sociales de l’ASE et les psychologues qui s’occupent de mon fils ont enfin vu que celui-ci était en grande détresse, qu’il supportait très mal, et de plus en plus, le placement. Ils ont été d’accord sur le fait qu’être séparé de moi était très néfaste pour mon petit garçon, qui se trouvait dans une souffrance extrême. Ils ont compris que le placement ne faisait qu’empirer les choses et étaient extrêmement inquiets pour mon petit garçon. Ils ont pu voir la personne que je suis et la personne qu’est le père. Ils ont dit que, quel que soit l’endroit où était placé mon fils, il ne serait bien qu’avec sa maman.
Ils ont donc tous préconisé un placement au domicile maternel avec un droit de visite pour le père en présence d’un tiers.
Nous sommes passés devant le Juge des Enfants le 3 janvier 2017, et le Juge a décidé, malgré la demande de toute l’équipe de l’ASE, psychologues et éducateurs, de placer mon petit garçonchez les grands-parents paternels par que ceux-ci l'avaient demandé ! Ces derniers sont aussi nocifs que le père et ils le laissent faire tout ce mal à mon petit garçon ! Sachant également que ce dernier habite à une centaines de mètres de chez ses parents !
Audience d'octobre 2017. Malgré les réquisitions du Procureur (que vous trouverez dans les "mises à jour" ci-dessous); malgré le fait que tout le monde, y compris les grands-parents paternels, a dit, qu'effectivement, le père voyait son fils, alors qu'il n'en a pas le droit; malgré le fait que les grands-parents paternels ne sont absolument pas "neutres"; malgré le fait que le père se voit faire l'objet de quatre chefs d'accusation qui sont : violence aggravée sur ma personne, et violence, agressions sexuelles et corruption de mineur sur son fils, le Juge a décidé d'une prolongation de placement chez les grands-parents paternels de un an
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