Monsieur le Ministre Blanquer,
La politique d’économies budgétaire, voulue par M. Blanquer et appliquée dans l’académie par le Recteur M. Laganier, touche de plein fouet l’Éducation prioritaire : dans les 6 collèges[1] REP et REP +, le seuil des effectifs par classe passe désormais de 24 à 25 élèves. Sans oublier que doivent aussi être intégrés dans les classes des élèves aux parcours et besoins particuliers : les élèves UPE2A et ULIS. Or, les ULIS ne sont même pas comptabilisés dans les effectifs ! Au final, ce ne seront donc pas 25 élèves maximum qui seront accueillis par classe, mais bien 26 ou 27 dans certains cas. Et l’augmentation du seuil entraînera mécaniquement des suppressions de classes.
Alors que le Ministre a annoncé des moyens supplémentaires pour aider les élèves décrocheurs et ceux des milieux les plus défavorisés, le nombre d’élèves par classe de ces établissements sera augmenté… Cherchez l’erreur ! Les enseignant.e.s ont déjà le plus grand mal à travailler sereinement et à faire progresser ce public défavorisé avec le seuil actuel de 24... comment pourront-ils remplir correctement leurs missions avec 25, 26 ou 27 élèves par classe ? Dans cette période très déstabilisante d’un point de vue scolaire, mais aussi social et psychologique, ce sont des moyens pour la consolidation des savoirs et des compétences qui sont attendus. Or, c’est le contraire qui se passe !
Augmenter ce seuil, pourtant respecté depuis plus de 40 ans dans l’académie, est un nouveau signe très inquiétant et révélateur de cette volonté ministérielle de supprimer coûte que coûte des postes de personnels enseignants, même au détriment des élèves les plus défavorisés.
C'est une nouvelle dégradation des conditions d’enseignement et d'études qui se traduit ainsi :
- À Maurice Genevoix : Avec l’ancien mode de calcul le collège aurait dû avoir 20 divisions à 22 élèves en moyenne, avec le nouveau mode de calcul le collège perd deux structures et les effectifs seront à 25 élèves pour les niveaux de 6°,5°,4° et à 22 élèves pour le niveau 3°. Le collège sera dans l’impossibilité de continuer le travail tel que les enseignant.e.s de M. Genevoix le conçoivent aujourd’hui, et il faudra probablement envisager de supprimer des actions comme la section sportive d’Activités Physique de Pleine Nature par exemple.
- À Henri Wallon : Les enseignant.e.s du collège sont inquiet.e.s du nouveau mode de calcul et du nouveau seuil de 25 élèves à dépasser pour déclencher une nouvelle structure.
- À Pierre Puget : Avec l’ancien mode de calcul le collège aurait dû avoir 35 divisions, avec le nouveau mode de calcul le collège perd 1 structure et les effectifs seront à 24,5 élèves pour le niveau 4°, 24 élèves pour le niveau 5° et 23 pour les niveaux de 6° et 3°. Ce collège Rep a la particularité d’être un collège avec des effectifs importants, 868 élèves, des classes Ulis et Segpa. L’inclusion des élèves à besoins particuliers sera d’autant plus problématique.
- À André Léotard : À cause du nouveau mode de calcul, les effectifs seront à 24,5 élèves pour le niveau 3°.
Nous demandons à ce que le seuil à 24 élèves par classe dans les établissements REP et REP+ soit respecté. C’est une ligne rouge à ne pas franchir pour pouvoir encore espérer permettre aux élèves de l’Éducation prioritaire de réussir et de s’épanouir au sein de ces collèges ! La réduction des moyens spécifiques affectés aux REP et REP+ remet fondamentalement en question le principe d'une l'école basée sur l'égalité des chances. C'est inacceptable !
[1] 3 REP+ : Henri Wallon de La Seyne-sur-Mer, Maurice Genevoix et La Marquisanne de Toulon et 3 REP : André Léotard de Fréjus, Pierre Puget et Pereisc de Toulon