L'enseignement professionnel sous statut scolaire est en péril.
En 30 ans, les Lycées Professionnels et les Établissements Régionaux d'Enseignement Adaptés ont perdu 100.000 élèves. Dans le même temps, la formation professionnelle par apprentissage qui ne cesse d'être vantée comme l'eldorado et la voie royale, a vu ses effectifs augmenter de 36 % !
Mais les objectifs de ces deux systèmes de formation sont bien différents : l'enseignement professionnel sous statut scolaire instruit l'homme, le travailleur et le citoyen alors que l'apprentissage patronal privilégie l'employabilité et la rentabilité immédiates du travailleur en formation...avec l'argent du contribuable ! D'un côté le jeune est un élève en cours d'émancipation sociale et intellectuelle, de l'autre il est un salarié soumis aux ordres de son employeur.
L'enseignement professionnel sous statut scolaire est une fierté du système éducatif français. Ne le laissons pas mourir dans une indifférence quasi générale. Pour l'éducation de nos jeunes et l'avenir de notre pays. Pour tous ceux qui sont attachés à une réelle éducation nationale pour nos enfants et adolescents. AGISSONS !
Signons massivement cet appel POUR SAUVER L'ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL SOUS STATUT SCOLAIRE !
L’Enseignement professionnel en péril
L’enseignement professionnel sous statut scolaire en Lycées Professionnels comme en EREA (Etablissements Régionaux d’Enseignement Adapté) est en péril. De réformes en réformes, de rénovation en transformation, il a perdu 15% de ses effectifs en 30 ans au seul profit de l’apprentissage patronal !
Une spécificité éducative
Spécificité du système éducatif français, l’enseignement professionnel a été initié par des Républicains de progrès, au début du XXe siècle, soucieux de soustraire la formation initiale professionnelle de la tutelle du patronat. Conforté après la Libération par le Conseil National de la Résistance puis en 1959 par le gouvernement De Gaulle avec la création des Collèges d’Enseignement Technique (devenus LEP puis LP en 1985), le succès de cet enseignement a été fulgurant. Conçu comme des « foyers d’humanités techniques, intégrés dans l’ensemble du système éducatif de la nation » pour « former l’Homme, le travailleur et le citoyen », il excluait « de réduire les travailleurs à leurs seules capacités productives et refusait de limiter leurs savoirs au statut de marchandises négociables sur le marché du travail » (Guy Brucy). C’est pour cela qu’il délivrait et délivre encore des diplômes à validité nationale (CAP, BEP, BAC PRO).
Un succès fulgurant
L’enseignement professionnel a atteint son apogée en 1985 avec la création du Bac professionnel, mettant ainsi les études en Lycées Professionnels et en EREA au niveau de celles de l’enseignement général et technique. Il comptait alors plus de 800.000 élèves pendant que la formation patronale par l’apprentissage ne regroupait que 220.000 apprentis. L’éducation nationale offrait un grand espoir aux classes populaires dont les enfants pouvaient obtenir le bac et devenir des ouvriers et des employés qualifiés, voire pour poursuivre des études supérieures.
Les visées du patronat
Mais cette réussite de l’enseignement professionnel dans l’éducation nationale ne pouvait durer. Elle contrariait sérieusement les visées des organisations patronales qui étaient de récupérer l’ensemble de la formation professionnelle. Finie la formation « méthodique et complète de l’Homme, du travailleur et du citoyen », place à l’employabilité immédiate, aux formations maison et à une main d’œuvre peu chère sous couvert de formation ! A l’orée du XXe siècle, l’intense lobbying patronal auprès des gouvernements successifs a fini par payer. La déstructuration de l’enseignement professionnel s’est traduite en 2008 par la réduction d’une année d’enseignement avec le Bac pro 3 ans puis en 2018, par la transformation de la voie professionnelle de Jean-Michel Blanquer et la réforme Pénicaud de l’apprentissage portée par la « Loi pour choisir son avenir professionnel » !
Le déclin de l’enseignement professionnel
L’enseignement professionnel sous statut scolaire est en souffrance. Sa spécificité est de plus en plus remise en cause par la déprofessionnalisation de la seconde Bac Pro, la diminution drastique des horaires d’enseignement général, la réduction de l’offre de formation initiale sous statut scolaire, l’ouverture de sections d’apprentis au sein même des établissements de l’éducation nationale, l’introduction forcée de la mixité des publics et des parcours, la forte diminution des moyens liée à la réduction du quota de taxe d’apprentissage alloué à nos établissements, la perte de dizaines de milliers d’élèves et la suppression de 10.000 emplois publics de Professeurs de Lycées Professionnels (PLP). Dans le même temps, le nombre de Centres de Formation d’Apprentis a triplé en deux ans, passant de 950 à 2700 !!! Tout est dit !
Il est urgent d’agir !
Il est urgent de sauver l’enseignement professionnel sous statut scolaire. Nous ne pouvons pas laisser faire sans réagir. L’être humain ne se résume pas à son employabilité ni à sa rentabilité immédiates dans le monde du travail. La formation de l’Homme, du travailleur et du citoyen est plus que jamais d’actualité dans un monde en perte de valeurs et d’humanité.
Cet appel à SAUVER L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL nous concerne tous. En le signant, nous montrons notre attachement à l’école, à l’éducation nationale, à une formation méthodique et complète de nos élèves, et nous témoignons de notre refus d’une école soumise à la concurrence effrénée du marché de la formation.
Nos enfants et adolescents ont droit à l’excellence et à la voie royale dans l’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL SOUS STATUT SCOLAIRE !
Pour la défense et la promotion de l’enseignement professionnel sous statut scolaire :
Christian Sauce Jérôme Jolivet Jean-Luc Massias
Paul Bousquet Philippe Lachamp Christelle Rey
Gilles Crochet Nasr Lakhsassi Bernard Soteras
Les signataires n’oublient pas l’importance des Sections d’Enseignement Général et Professionnel Adapté en collèges (SEGPA). Elles permettent à des milliers d’élèves en difficultés scolaires d’accéder à une formation qualifiante.
Sources : DARES, DEEP, RERS
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.