D’abord, je tiens à préciser que ce message parle pour toutes catégories d’éducation, que ce soit, collège, lycée, ou enseignement supérieur et qu’il ne s’adresse pas à vous personnellement.
L’éducation en France, existe depuis des siècles et s’est plus ou moins développée. J’ai un espoir que vous lisiez ce message, non dans le but de faire changer les choses, car je ne suis personne, mais au moins pour que vous vous rendiez compte des réels faits auquel nous, étudiants de la République faisons face et avoir la possibilité de s’exprimer.
Sur le site « En Marche ! », il est dit « Seule l’éducation pourra garantir la cohésion sociale et la prospérité de la France, offrir à chacun la possibilité de se réaliser grâce à une école plus juste et plus soucieuse de l’accompagnement comme de l’orientation de chaque élève. ». Je suis complètement d’accord avec cette idée. Cependant, on ne se concentre pas assez sur le système.
Depuis que je suis entrée à l’école, j’ai toujours aimé cela, apprendre plein de choses sur des sujets variés et importants. Toutefois, arrivée au lycée, du fait du système dans lequel nous sommes je ressens de moins en moins l’envie d’y aller, ça m’angoisse presque. Quand je discute de tout ça dans mon cercle d’amis, on me dit : « la société ne nous comprend pas », « on nous casse », « À partir de la première ça m’a vraiment écœuré, le système est rabaissant ».
Des changements ont été réalisés, certes, mais dans l’éducation en elle-même je trouve que l’on reste au point zéro. Du fait, d’un système qui n’évolue pas ou très peu, nous sommes voués à devenir de simples robots, car assis, huit heures par jour dans une classe d’une trentaine d’élèves aux cerveaux, intérêts, besoins, et opinions différentes avec un professeur qui enseigne les mêmes thématiques de la même façon.
Je vous le demande, comment peut-on évoluer en tant qu’individu ?
Alors, on attend de nous que l’on ressorte pleins de connaissances précises, avec des tests qui mettent les élèves en compétition pour se voir leur attribuer une note comme on en mettrait pour noter la qualité d’un produit. Des tests qui trient les étudiants. Suis-je en train de dire qu’on nous compare à des objets ? Presque, car nous sommes l’avenir de la société et vous nous préparer à ce futur de manière formelle, sans goûts ni couleurs. Au final, à la fin d’un cursus normal, après l’obtention du baccalauréat, la majeure partie des étudiants ne savent pas quoi faire comme études supérieures ou comme métiers. Pourquoi ? car on a trop été habitué au schéma scolaire trop carré et décidé : collège > brevet > seconde > choix d’une première > APB|Parcoursup > baccalauréat > à partir de là ça devient compliqué puisque plus rien n’est tracé.
Certains vont dans une voie, s’arrête en chemin et travaillent, d’autre vont dans la voie que leur famille a choisie pour eux, et certains réussissent et poursuivent dans la voie qu’ils souhaitent. D’autres, se cherchent encore et tente en vain de trouver une voie qui leur correspond.
Pour prendre mon expérience scolaire, j’ai vu beaucoup de cas et je vous poserai une simple question : trouvez-vous normal que des jeunes adolescents soient à la limite du burn-out ou parfois même en dépression pour certains ? Ce qui a été mon cas. Et qu’est-ce qu’on nous répond ?
« Vous allez finir par y arriver, car des années avant vous, d’autres ont réussi, vous n’êtes pas les premiers et vous ne serez pas les derniers », ironique non ?
Eh bien non, je n’arrive pas à m’identifier dans ce système, avec des écoles de commerce aux coûts exorbitant, des facs bondées, ou des formations en alternance impossible, car les entreprises ne recrutent pas ou encore une concentration sur la volonté d’augmenter les pourcentages de réussite qui est plus importante que les étudiants eux-mêmes.
La pression est également un facteur énorme, avec le bac, tous les examens, ou encore Parcoursup. On est constamment sur notre dos. Pour ma part, le rôle de l ’éducation c’est le fait d’accompagner et d’apprendre à chaque enfant un certain nombre de choses, de valeurs et surtout le fait de rester soi-même pour sa future vie d’adulte, mais de manière adaptée et moins formelle.
Je n’arrive pas à entrer dans la norme, après mon baccalauréat scientifique j’ai fait un mois en faculté de droit, j’ai arrêté, car cela ne me correspondait pas. J’ai travaillé huit mois dans un grand magasin de prêt-à-porter à Paris, ce qui m’a donné une certaine expérience. Pour finir, j’ai démissionné dans le but de tenter de trouver des études qui me conviennent davantage, sans m’inscrire sur la plateforme Parcoursup. Dès la fin de l’été, j’ai passé un concours que j’ai réussi dans une école de commerce pour faire un bachelor communication en alternance. Après une réunion d’information, et juste après avoir donné mon dossier d’inscription j’ai annulé, car je ne me sentais pas à l’aise, avec en plus de ça, un système de financement compliqué.
Pour moi, l’éducation ne devrait pas s’acheter autant!
Maintenant je vais m’engager pendant 6 mois dans un service civique qui sera beaucoup plus enrichissant. Après ? Je ne sais pas, mais je veux suivre mes convictions et mes envies et pas me laisser embarquer dans un système plat dans lequel je n’arrive pas à m’épanouir.
« En matière d’absentéisme, les différences sont nettes selon le type d’établissement. Ainsi, pour les lycées d’enseignement général et technologique (LEGT), la proportion moyenne d’élèves absentéistes sur l’année 2016-2017 (de septembre à mai) s’élève à 6,3%. Pour les lycées professionnels (LP), cette moyenne est de 15,9%. Et la proportion moyenne de collégiens absentéistes se situe à̀ 2,7 % ». Taux mentionnés sur le site de l’éducation nationale.
Il ne faut pas se leurrer, ces taux vont faire qu’augmenter ou rester constant, ils ne vont pas diminuer. La cause ? Ce système d’éducation. (Je ne reproche en rien votre métier ou votre statut) La plupart des élèves qui ne viennent pas en cours sont ceux qui en ont marre, car ça ne les intéresse pas, ou parce qu’ils sont angoissés à l’idée d’y aller et de ne pas réussir, car on doit absorber une masse de travail (cours écrit ou gros livre) et je peux comprendre, car on ne ressent plus l’envie de travailler dans un système où l’on reçoit que des mauvais retours où on laisse le plus important de côté. Le fait qu’on doit tous avoir une chance d’évoluer intellectuellement, dans ce cas précis, malgré nos différences de plusieurs types. Donc oui, on a appris à évoluer dans ce système pour pouvoir se faire une place dans l’avenir, en apprenant par cœur un grand nombre de pages par exemple, et en se fondant dans la masse, pour avoir une note assez satisfaisante pour rester dans le « rang ». C’est triste...
Pour moi, ce n’est pas nous qui devons nous adapter au système éducatif, mais le système qui doit s’adapter à tous les individus.
Enfin, je voulais tout de même remercier toute l’équipe de l’éducation nationale et la Présidence pour tous les efforts mis en œuvre. Ce message passera sûrement au travers de votre attention comme beaucoup d’autres et comme le premier que j’ai déjà fait parvenir il y a deux ans, mais je voulais faire ma part dans la société et à bon entendeur il pourra, du moins je l’espère être utile.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président Emmanuel Macron, en l’assurance de mes respectueuses salutations.
Une victime, parmi tant d’autres, d’un système éducatif « bizarre ».
PS : Vous penserez sûrement que je vais trop à l’extrême avec certains mots, mais c’est la meilleure façon d’expliciter ce que nous, étudiant, ressentons.
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