Aviez-vous entendu parler de l’histoire du Dr Eugénie Izard ?
Cette pédopsychiatre avait été suspendue avec interdiction d’exercer.
Pourquoi ? Tout simplement pour avoir tenté de protéger un enfant.
En effet, après avoir signalé des faits de maltraitance sur une enfant de 8 ans en 2015, le Dr Izard a été poursuivie par le père de l’enfant en question.
Pourquoi ? Pour “avoir fait un signalement sur une maltraitance présumée au juge des enfants qui était chargé de la protection de la petite fille et non pas au procureur de la République,” ainsi que pour “immixtion dans les affaires de famille sans raison professionnelle”.
Sérieusement ? C’est comme ça qu’on encourage la protection des enfants ? En punissant ceux qui dénoncent et non les auteurs des crimes ?
Suite à son histoire, elle dénonce des dysfonctionnements dans les institutions de protection de l’enfance : « On a la vague #Me Too inceste qui montre le résultat de ces 30 dernières années d’obscurantisme où la parole des enfants a été étouffée, méprisée au profit des agresseurs. Il est temps de faire la lumière sur les fonctionnements de nos institutions censées protéger les enfants, sur le rôle qu’elles ont joué dans la propagande du déni qui est à l’œuvre dans notre société, sur les soutiens pervers auxquels elles ont activement participé pour entraver par des poursuites les professionnels qui tentaient seulement de protéger et de soutenir les enfants victimes. »
Depuis cela, son interdiction d’exercer a heureusement été levée après qu’elle ait fait appel.
Cependant, aujourd’hui, le problème est toujours existant pour les autres médecins.
Chaque année, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles/incestueuses. Et SEULEMENT 5% des signalements proviennent du corps médical alors qu’on estime que beaucoup plus d’enfants se confient aux médecins.
Le problème, c’est que les médecins qui dénoncent ne sont pas protégés. L’affaire du Dr Izard en est l’exemple même. Dans beaucoup de cas, la situation se retourne et les agresseurs portent plainte contre les médecins qui les dénoncent.
Il faut mettre en place des procédures visant à protéger à la fois les enfants, mais également les médecins qui dénoncent ces violences.
Il est insoutenable d’imaginer que beaucoup d’enfants ont osé se confier, mais pour qui rien n’a été fait, par peur des représailles, de se retrouver au tribunal, de perdre son emploi…
Il est impensable que les agresseurs se retrouvent protégés et les dénonciateurs incriminés !
Il est plus qu’urgent d’agir sur ce sujet, aidons les professionnels de santé à protéger les enfants, protégeons les eux aussi !
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