Assistante maternelle, un métier si beau mais pourtant si peu reconnu.
Après une année 2020 qui a été si difficile pour bon nombre de gens, le métier d’assistante maternelle a été énormément touché par cette crise. Dépression, licenciement manque de reconnaissance et dans les pires de cas suicides. Et pourtant, ces milliers d’hommes et de femmes étaient sur le front. Derniers remparts pour la garde d’enfant les crèches, mam étant fermés, beaucoup de parents se sont tournés vers la garde à domicile. Travaillant sans protection pour la plupart, nous n’avons pourtant pas été épargnés par nos instances supérieures. Nous débrouillant avec les moyens du bord, les premiers masques n'ayant étant fournis pour certains qu’à la mi-juin et ne parlons pas du gel hydroalcoolique qu’on ne trouvait que très difficilement.
Au final, beaucoup se sont fait licencier sans autre forme de procès car contrairement aux autres corps de métier, nous pouvions perdre nos emplois sans justificatif et indemnités et pour les autres, le chômage partiel était payé à 80% contre 84% pour le commun des mortels (pour les moins chanceuses car beaucoup de parents ont été très humains et nous ont payé nos semaines normalement).
Aujourd’hui, nous assistons à une immense « chasse aux sorcières » les PMI retirant les agrément pour des raisons plus ou moins fallacieuses à nous dégoûter de notre magnifique profession. Pourtant, nous sommes toujours là, sur le front, prêtes à tout pour protéger les enfants et nous en occuper avec toute la passion et le respect que nous éprouvons pour notre profession.
Aujourd’hui effectivement, un « grand ménage » à été déclaré au sein de notre corporation préférant des jeunes diplômés (CAP petit enfance) aux « anciennes » avec toute l’expérience apportée par leur nombreuses années de travail. Souvent maman, avec de nombreux contrats déjà remplis jusqu’à l’entrée en maternelle on nous préfèrerait donc une expérience théorique acquise uniquement derrière les bancs de l’école. Tout les prétexte sont bons : tutoiement, logement non conforme (aménagé aux frais des assistantes maternelles touchant en moyenne 3,40 Euros net de l’heure), présence d’une personne handicapée au domicile (ce qui est arrivé à une amie et collègue qui va perdre son droit d’exercer). J’ai personnellement été licenciée après avoir pris un arrêt de travail de trois semaines afin d’aider ma maman à s’occuper de mon papa atteint d’un cancer. Il m’est arrivé aussi de me faire « reprendre à l’ordre » car mon fils de 10 ans souffrant d’un TOS (trouble de l’oralité sensorielle) s’était mis à pleurer devant une petite fille et selon les parents cela l’aurait traumatisé !
Il est temps que cela s’arrête et que notre métier se mette enfin à briller de 1000 feux. Beaucoup hommes et les femmes ayant choisi cette profession l’ont fait par passion et non par dépit comme bon nombre de parents le prétendent. (cf. : conversation entendue entre parents à la sortie de l’école).
Les « nounous » comme beaucoup nous appellent font ce métier car ils/elles aiment profondément les enfants et on cette passion dans les veines. Nous sommes souvent considérés comme des mères/pères au foyer, ce qui n’est pas le cas. Il s’agit d’un vrai métier que depuis quelques années, nous apprenons via une formation suivie d’une épreuve faisant partie du CAP petit enfance (il est obligatoire de la passer mais pas de l’avoir). Aujourd’hui, la rumeur voudrait que toutes les assistantes maternelles passent la totalité des épreuves et donc retourner sur les bancs de l’école. Beaucoup d’entre nous pratiquons ce métier depuis des années, ont des enfants et certains ont dépassé l'âge de la cinquantaine. Seriez vous capable de retourner à vos livres avec un emploi du temps surchargé et une famille à gérer ? Si ce projet venait à passer, quel danger pour vos enfants et quel danger pour ces hommes et femmes qui perdraient leur travail. Est-ce facile de retrouver un emploi en France passé un certain âge ?
Assistante maternelle est un métier chronophage dont les horaires vous amènent à terminer vos journées très tard alors quelles ont commencé très tôt et ce, pour pouvoir prétendre à un salaire correct. Je mets également en avant le manque de protection financière ; reforme du pôle emploi, salaire plafonné, mise en concurrence etc. ….
Il y a en plus le manque de respect de certaines familles qui peuvent devenir très intrusives : rentrer dans votre domicile sans frapper, se permettant d’ouvrir vos placards, allant dans le frigo, s’asseyant sur le canapé les pieds sur la table basse, laissant leurs aînés déambuler dans la maison touchant à tout etc. …. Il faut faire à manger bio mais pour un coût modique, pratiquer le maternage, avoir du matériel au top de la mode, respecter un « dress code » Cela peut aller très loin !
Il y a également les dérives financières : refus de payer, erreur sur salaire, licenciement abusif sans avoir à se justifier la première année.
On parle souvent des assistantes maternelles dans la presse pour des drames mais personne ne parle de nous lorsque nous sommes à bout, harcelés, maltraités par l’administration et les familles.
Il faut que cela cesse et que l’on offre un vrai statut et une véritable protection à notre profession qui est devenue un métier « kleenex »
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