Pétition
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Auteur :
Auteur(s) :
Pierre Le Vigan
Destinataire(s) :
Monsieur Nicolas Sarkozy, président du Conseil de l'Union européenne
L’Europe a besoin d’une Russie forte !
(1er septembre 2008)
Depuis la chute du Mur de Berlin, l’Europe a retrouvé ses frères séparés du centre et de l’est : polonais, roumains, hongrois, etc. Non seulement les pays de l’ancien « Pacte de Varsovie » ont retrouvé leur indépendance mais d’anciens pays rattachés de force à l’URSS sont devenus indépendants : les trois Pays baltes, la Géorgie, l’Arménie, etc. Conséquence : la Russie s’est trouvée plus réduite géographiquement qu’à la fin du règne de Catherine II, au XVIIIe siècle. Jamais une grande puissance n’a accepté autant de reculs sans guerre, et ce pour le plus grand bien de l’humanité.
Mais il y a des limites à ne pas franchir. Quand les pays limitrophes de la Russie se rapprochent de l’Alliance « atlantique », de son organisation militaire l’OTAN, s’alignent sur la politique offensive et parfois belliciste des États-Unis d‘Amérique, la Russie a le sentiment que ces politiques anti-russes et pro-américaines de pays voisins constituent autant de menaces contre elle, autant de pistolets braqués sur elle, et autant de tentatives de l’encercler. C’est dans ce contexte qu’est survenue la crise géorgienne. Que s’est-il passé ? La Géorgie, après avoir longtemps dans son histoire recherché la protection de la Russie, notamment contre les Perses, est dirigée par un président très clairement allié inconditionnel des États-Unis. C’est par ailleurs une plaque tournante pour l’acheminement du pétrole. Le 13 mars 2007, le parlement géorgien a adopté une Déclaration sur l’adhésion « complète et urgente » de la Géorgie à l’OTAN. Les conséquences en sont bien entendu légitimement inquiétantes pour la Russie, à ses portes. La Russie doit elle accepter ce que les États-Unis n’ont pas toléré lors de la crise des missiles à Cuba en 1962 ? La Russie n’a pourtant entrepris aucune action militaire. C’est la suite des événements qui l’a amené à intervenir. Pourquoi ? Explications. La Géorgie comporte trois régions peuplées de populations qui demandent leur autonomie et sont pro-russes (l’Ossétie du sud, l’Abkhazie, l’Adjarie). Les deux premières régions sont limitrophes de la Russie. Ayant dû se retirer pour l’essentiel de l’Ossétie du sud, la Géorgie a tenté de la reprendre par la force le 8 août 2008, n’hésitant pas à bombarder la population. La Russie est alors intervenue, elle aussi militairement, pour garantir la très majoritaire volonté d’indépendance de l’Ossétie du sud et ses aspirations de rapprochement avec l’Ossétie du nord, appartenant à la fédération de Russie. Dés lors, Ossétie du sud et Abkhazie ont proclamé leur indépendance que la Russie a reconnu. Quel exemple suivait la Russie ? Celui des puissances occidentales, qui ont reconnu il y a quelques mois l’indépendance unilatérale du Kosovo, en portant atteinte à l’intégrité territoriale de la Serbie. A la différence que la Serbie, si elle était de sympathie « pro-russe », ne constituait aucunement un pistolet braqué sur le cœur de l’Alliance atlantique et n’aspirait aucunement à intégrer une alliance militaire pro-russe et anti-occidentale.
On le voit : au-delà de la mosaïque des ethnies dans les affaires du Caucase et singulièrement de la Géorgie le problème de fond est de savoir si on veut une Russie forte ou faible. Une Russie faible, c’est l’intérêt des États-Unis. Ce n’est pas l’intérêt de l’Europe. La Russie est une part de l’Europe, donc l’Europe ne peut vouloir la faiblesse d’un de ses membres. La Russie est no