Remise gracieuse octroyée à Jacqueline Sauvage :
François Hollande a accordé à Jacqueline Sauvage, condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, une remise gracieuse de sa peine d'emprisonnement qui lui "permet de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle", annonce l'Elysée ce soir.
L'Obs le 31/01/16
Monsieur le Président,
Nous demandons la grâce présidentielle pour Jacqueline Sauvage qui a tué son époux après avoir subi, durant 40 ans, des maltraitances physiques de sa part.
Les faits datent du 10 septembre 2012, c'est à La Selle-sur-le Bied vers 13h30 que la vie de Jacqueline Sauvage va basculer. Fatiguée, cette épouse et mère de trois enfants décide de remonter dans sa chambre pour se reposer.
Après une matinée entière d'insultes et de remontrances de la part de son mari, Jacqueline Sauvage est à bout. Ce genre de matinée, elle ne les connait que trop bien. Depuis plus de 40 ans, elle subit les violences physiques et morales exercées par son mari, Norbert Marot.
Ce jour-là, les disputes portent sur la société de transports familiale. Leur fils Pascal y est chauffeur routier. Il faut trouver quelqu'un pour le remplacer car il ne répond plus au téléphone. Sa mère l'ignore encore, mais Pascal est décédé. Il sera retrouvé pendu chez lui le soir-même.
Une fois dans sa chambre, Jacqueline Sauvage prend des somnifères et se couche. Elle se réveille brusquement par un bruit assourdissant. C'est son époux qui tente d'ouvrir la porte. Le déchaînement de violence recommence, il la somme d'ouvrir la porte et poursuit avec un tabassage en règle : coups de poings et coups de pieds. Il redescend tout de suite après.
Jacqueline Sauvage n'en peut plus, elle prend le fusil de chasse, descends les escaliers et tire trois fois dans le dos de son mari.
Elle reprend ses esprits, se rend compte de son geste et appelle les pompiers.
Les faits paraissent simples mais l’enquête reste, elle, difficile. Des traces de poudre sont bien retrouvées sur le chemisier de Jacqueline Sauvage. En revanche, aucune trace de somnifère après une analyse de sang.
Depuis, elle a été condamnée à 10 ans de prison pour cet acte. Une décision de justice qui révolte les deux avocates en charge du dossier Nathalie Tomasini et Janine Bonaggunta mais aussi ses filles, elles aussi victimes des sévices sexuels de leur père. Leur mobilisation ne cesse de grandir autour de cette femme battue.
La grâce présidentielle est demandée au Président de la République.
Le 18 décembre, une quarantaine de parlementaires de droite, emmenée par la députée (LR) Valérie Boyer, ont appelé François Hollande à la clémence.
Pour que cette femme qui a vécu un enfer pendant plus de 40 ans puisse vivre libre !
Signez cette pétition !