Justice pour notre père volé sur son lit de mort ainsi que pour ses enfants !

C'est une histoire sordide, un de ces faits divers auquel on ne souhaiterait jamais faire part, ni de près ni de loin.

1. Les faits :
   

2 juin 2020 : mon père est hospitalisé pour une dépression dans une clinique. Il n'a pas supporté la perte de notre mère, de sa femme survenue deux ans plus tôt. Depuis son état s'était dégradé, laissé aller, déprime... Sur les conseils de son médecin traitant et de ses enfants (nous), il a accepté de rentrer en clinique pour suivre un traitement. Notre tante, sa belle-sœur, avait également insisté afin qu'il puisse recevoir des soins et être hospitalisé, allant même jusqu'à intervenir auprès de son médecin traitant. Depuis avril elle répétait régulièrement qu'il devait se faire soigner, et depuis mai elle faisait preuve d'une grande insistance.

Mon père avait donc accepté d'être hospitalisé et le vivait plutôt bien. Il avait même un peu repris l'envie de vivre, et cela malgré une politique sanitaire austère due au COVID. On le rencontre rarement, sur RDV, dans un petit bureau isolé.

L'histoire bascule début août.

Alors qu'il doit sortir au matin du 3 août 2020 pour rentrer chez lui, et qu'il s'en fait une joie, dans la nuit du 2 au 3, il est retrouvé inconscient. Il est transféré à l'hôpital de Bayonne. La clinique ne me préviendra qu'à midi.
Mon père est victime d'un AVC et d'un traumatisme sous dural suite à sa chute.

C'est le début de la descente aux enfers.

Deux mois, deux mois horribles, ponctués de hauts, d'espoir, mais surtout, d'une descente progressive vers une fin inéluctable, une fin que l'on s'est toujours refusé d'accepter. Deux mois faits de régression totale, à tout faire pour le faire manger des crèmes dessert, des purées, n'importe quoi ! Deux mois pendant lesquels il se sera battu de toutes ses forces, jusqu'à ne plus en avoir pour rester avec nous, juste se laisser aller pour rejoindre notre mère, son épouse, qui lui manquait tant.
Deux mois d'une souffrance extrême pour nous aussi ses enfants, entre maladie, restrictions COVID, désespoir, et obligations administratives.
De ces démarches administratives, il fut question d'une mesure de protection familiale que je demandai et obtenu afin de prendre les décisions pour lui, dans ses intérêts. Je n'en eu malheureusement guère beaucoup à prendre. Cette mesure me donnait, entre autres le droit de m'occuper de ses affaires et de traiter son courrier.

Une fin insoutenable.

Jusqu'à cet horrible mois d'octobre 2020. Son état s'était dégradé inexorablement, malgré son combat et le nôtre. Nos espoirs s'en étaient également allés. Et cette dernière semaine, début octobre 2020, il n'était même plus conscient. Je n'avais plus la force d'être là pour lui. Je lui rendais visite mais je n'étais pas avec lui, à ses côtés en ce jour horrible et tragique où il nous a quitté. Je ne le pouvais pas tellement que je le refusais alors que je le savais... Je vivais une autre tragédie, comme s'il était écrit que son départ ne suffisait pas à me meurtrir déjà horriblement, jusqu'au plus profond de mon être.

Le 7 octobre au soir, j'étais passé à sa maison, la maison familiale afin de m'occuper des plantes et du courrier... J'ouvre ses courriers, je les trie et jette ceux sans intérêt. J'ouvre le courrier de sa banque la Société Générale, et parcours rapidement son relevé de compte. Mon père n'a pas d'application bancaire et reçoit son courrier par voie postale. Je fais ça rapidement car je suis en retard et mes obligations personnelles m'appellent déjà. Je me souviens que quelques jours auparavant (le 25 septembre), sa banque lui avait alors envoyé un courrier indiquant qu'un retrait anormal avait été effectué sur son compte pour un achat à l'étranger et qu'ils avaient fait le nécessaire pour le bloquer.
J'avais trouvé ça inquiétant mais après tout si la sécurité de la banque avait fonctionné, je n'avais pas à m'en inquiéter. Pour autant, quelque chose m'a attiré et une, voire plusieurs lignes semblaient anormales sur son dernier relevé, suffisamment anormales pour rester ancrées dans ma tête, à me travailler toute la nuit, une de ces nuits tragiques, où je n'aurai pas dormi, avec mon téléphone à portée, à guetter, redouter l'appel qui serait l'un des pires cauchemars de ma vie...

Au matin, alors que je travailler, je décidai de me rendre à nouveau chez lui pour examiner plus en détails l'ensemble des relevés bancaires.
Je suis chez lui, dans notre maison familiale le 8 octobre au matin à 7h30. J'ouvre les différents relevés bancaires présents sur la table du salon, je les parcours un à un et je constate avec effroi de nombreux achats en ligne effectués avec sa carte bancaire depuis des mois alors qu'il est dans un premier temps à la clinique, puis hospitalisé suite à son AVC, et ces derniers jours dans le coma. Ce sont des achats en ligne sur des sites marchands tels que Ver baudet, la Redoute, ... La police mentionnera plus tard "un voleur aguerri qui connait les sites qui ne pratiquent pas la double vérification » !

C'est un choc qui retentit encore aujourd'hui en écrivant ces lignes, un déchirement quand j'appris qu'au même moment, dans les mêmes instants, il nous quittait ! Comme s'il avait attendu que je découvre cette ignominie avant de pouvoir s'en aller la rejoindre...
Bouleversé, je prenais la route pour rejoindre mon poste de travail. Je ne me doutais alors pas que la douleur ne faisait que commencer en cette journée atroce.

L'horreur. 

Je prends mon travail. Il est 8h30, le téléphone sonne, une voix laconique : "Je suis le médecin de votre père. Votre père nous quitté. Il n'a pas souffert".... Je pleurs. C'est une douleur que l'on ne peut pas décrire. Cela fait plus de 4 ans que tu nous a quitté et pourtant, elle est toujours là, aussi intense, peut-être parce que je l'associe à ces faits.

Par la suite, les funérailles, les démarches me prirent tout mon temps et mon énergie. Mais pourtant, j'avais alors promis à mes frères, à mon père, à moi aussi quelque part que je ne laisserai pas passer ces vols. Bien entendu, j'avais dans les jours suivants la découverte, contacté la banque, fait opposition et produit une réclamation avec tous les détails des achats frauduleux. La somme totale avoisinait les 3500€. Les premiers achats avaient commencé en mai 2020, juste avant que mon père ne rentre en clinique. Même si la somme n'était pas insignifiante, pour nous ses enfants, l'aspect financier passait en second plan. Et quand un jour j'évoquais cela avec une amie et ma tant venue pour les funérailles, cette dernière s'esclaffa : "Tu te rends compte, Stéphane, mais qui a pu faire une chose pareille !!".

Le 20 octobre, je reçu une lettre de la banque m'indiquant que nous serions remboursés.
Le 6 novembre, je reçois un message de ma tante qui dit vouloir me parler au téléphone. Le 8 novembre dans l'après-midi je dis à un de mes frères que le remboursement ne me suffit pas et que je veux déposer plainte contre X pour avoir une chance d'apprendre l'identité du coupable.
Le soir même je reçois un appel de ma tante qui a des propos confus. Elle passe d’un sujet à l’autre disant que mon père voulait l'amener au coffre pour lui donner des bijou (mais comment connaissait-elle son existence et pourquoi s'y intéressait elle ?), puis qu'il voulait lui donner sa voiture ou de l'argent, pour enfin m’avouer que c’est elle qui a fait les achats avec les identifiants de la carte de mon père.

Elle prétexte qu'il lui avait donné son accord. Je rétorque que jamais il n'aurait fait ça, que ce n'était pas possible et encore moins sans nous en avoir parlé.

Elle dit qu'elle a fait quelques achats, rien de très important et je lui dis qu'elle se moque de moi, qu'il y en a pour près de 3500€. Elle m’indique également qu’elle ne souhaite pas rembourser et que je dois faire quelque chose auprès de la banque.

A ce moment je comprends que c'est le seul objet de son appel, loin de tout remord, de la moindre excuse, elle se retrouve dans l'embarras financièrement car la banque est remontée jusqu'à elle et lui somme de rembourser.

Je lui dis que je suis écœuré qu’elle ait pu faire ça à mon père, à notre famille, à sa propre sœur, alors que mon père était mourant, qu’il y en a pour quasiment 3500€, et que je ne souhaite plus lui parler. A aucun moment quand je lui en ai parlé, elle a évoqué ce prétendu accord.

Bien au contraire, elle avait un comportement totalement immoral lorsqu'elle continuait à faire des achats alors que mon père était inconscient sur son lit de mort. Je raccroche, effondré, dégoutté, avec l'envie de vomir. Je ne lui ai jusqu'alors plus reparlé.
J'ai tout de suite appelé ma compagne et mon frère, car j'avais besoin de parler à quelqu'un de ces faits abjects. Ils ont tous deux été extrêmement dégoutés.

C'est une blessure supplémentaire après la perte de notre père, la découverte des vols, et dorénavant cette trahison!

J'ai depuis eu tout le loisir d'analyser les faits, de comprendre comment cela est arrivé et de réaliser à qui nous avions à faire, dire qu'elle était notre propre tante, proche de moi à une époque, qui nous avais pourtant soutenu lors de la disparition de notre mère, sa sœur, presque 2 ans et demi plus tôt: une voleuse, vénale et avide dénuée du moindre sens moral et prête à tout pour arriver à ses fins: obtenir de l'argent.

Lors de l'été 2019, elle avait invité mon grand frère et mon père chez elle. Elle avait alors été plutôt généreuse et bienveillante, afin de passer quelques temps et essayer de remonter le moral à mon père anéanti de la perte de notre mère. Et, un jour alors qu'ils étaient au restaurant, mon père dit à ma tante qu'il payait l'addition, lui tendant sa carte et lui indiquant son code. Il aurait également renouvelé cela dans un magasin de vêtements. On suppose que c'est à ces occasions que ma tante aurait saisi et enregistré l'identifiant, la date de validité et le code de sécurité de la carte bancaire de mon père.

Je me suis également souvenu de son insistance pour le faire rentrer en clinique en avril mai 2020, allant même jusqu'à contacter son médecin traitant pour cela ! En effet, elle avait commencé ses premiers achats frauduleux et mon père s'en serait rendu compte en lisant le relevé bancaire dès juin. Il fallait qu'il soit en clinique pour ne pas pouvoir visionner ses relevés bancaires pour pouvoir continuer à sa guise en toute immoralité, et encore plus depuis son AVC et la progressive dégradation de sa santé jusqu'à être totalement inconscient. Je m'en veux tellement d'être allé dans son sens et de ne pas m'être douté que cela n'était pas normal. Mais comment, à ce moment-là, imaginer que cette personne qui se disait si proche de nous puisse nous trahir de la sorte ?
Et quand je découvris les vols et que je lui en fis part, jamais elle n'avoua quoi que ce soit, jusqu'au moment où on lui demanda de rembourser, une honte ! On ne pouvait bien entendu pas laisser cela impuni, sans réaction.

2. La procédure :

Le 20 novembre 2020 : dépôt de plainte contre ma tante au commissariat de police de Bayonne 
Le 24 novembre 2020 : sms de ma tante qui m’indique qu’elle ne va pas bien parce qu’on lui réclame de rembourser les paiements effectués avec la carte de mon père et me demande si j’en ai parlé au banquier de la Société Générale et ce que je compte faire. 
Le 25 novembre: addition du témoignage de mon grand frère qui est handicapé, à la demande de la police et du procureur de la république ayant pris connaissance de la plainte initiale du 20 Novembre 2020 et qui souhaite transmettre rapidement au parquet du lieu de résidence de ma tante. Ils souhaitent qu'il témoigne par rapport aux vacances passées chez elle l'été 2019 et l'accès qu'elle a alors eu à la carte bancaire de mon père.
Depuis: suivi régulier de la plainte et de son transfert au parquet de Montpellier (juin 2021) soit par l'intermédiaire d'une association d'aide aux victimes (qui ne m'apporte en général aucune information) soit de ma propre initiative par plusieurs lettres en RAR. C'est lors de cette période que je ressentis pour la première fois qu'après avoir été victime dans les faits, il fallait l'être juridiquement, comme si c'était à nous de le prouver. Et sinon, on n'était rien, on n'était pas des victimes, ma tante n'était pas coupable.
Je n'ai bien entendu plus aucun contact avec ma tante. A aucun moment, elle n’a manifesté le moindre regret, la moindre excuse. Elle est en contact avec mon grand frère handicapé et à qui elle téléphone régulièrement
Elle lui a dit « j’ai tout remboursé, donc ce n’est pas du vol ».

8 Mars 2022 : classement sans suite !
C'est un choc, une autre trahison, une honte ! Sous le motif que la victime est décédée (oui, elle l'était déjà lors du dépôt de plainte !!), la procédure ne peut pas se poursuivre ! Mais quel message renvoi la justice : "volez, spoliez une personne mourante, du temps qu'aucune plainte n'est déposée de son vivant, vous ne risquez rien, alors allez-y, n'hésitez pas!"

Encore le dégoût, contre elle bien entendu, mais aussi contre la "justice"! C'est inadmissible, injuste. C'était une double peine : après avoir été victime de celle qui fut un jour notre tante, après tous ces efforts pour démontrer les faits auprès de la justice, pourtant jugés suffisamment graves par les policiers pour les transmettre en urgence auprès du parquet, on n'était pas écouté par la justice, pas reconnus comme victimes. On devenait également des victimes de la justice qui ne nous écoutait pas. Comme si les blessures et les préjudices morales des enfants, encore vivants eux, comme si le deuil que je ne pouvais toujours pas faire à cause de cette sordide affaire ne comptait pas ! Mais quelle énergie pour faire reconnaître les faits, pour sa mémoire, alors qu’elle, la coupable n'est pas le moins du monde inquiétée.

Qu'à cela ne tienne, après avoir encaissé cette décision scandaleuse, je m'informait auprès de ma protection juridique en mars 2022 ainsi qu'auprès de mon avocate. 
Nous avons décidé de nous constituer partie civile en fin novembre 2022, soit deux ans après la disparition de mon père et la découverte des faits. Tout cela ayant également un coût (près de 1800€ pour la procédure).

Le 4 janvier 2023, une demande de consignation de 1000€ m'a été demandée. Je l'ai payée le 11 janvier et elle a été reçue et encaissée quelques jours plus tard.

Depuis cette date, je n'ai eu aucune nouvelle de notre procédure de constitution en partie civile, ni de mon avocate, ni de l'association d'aide aux victimes (on se demande en quoi ils aident ? une des juristes m'a dit de me débrouiller avec mon avocate), ni du tribunal.
Pendant ce temps-là, tous les jours, je repense à toute cette histoire sordide, je me dis combien ce n'est pas normal et injuste, et je ne peux pas tourner la page, j'attends, abandonné de tous. Que dire de la justice, qui s'est empressée d'encaisser et qui depuis 2 ans n'a rien fait, ni même eu la correction de faire un retour ! Ce ne sont pas là des méthodes de magistrats mais bien d'autres personnages ...

Aujourd'hui, personne ne nous répond, on se sent totalement abandonnés après avoir injustement été déboutés.

Quant à ma tante, elle continue impunément à manipuler mon frère disant tantôt que je suis un "connard", qu'elle n'a rien volé puisqu'elle a remboursé, ou à m'envoyer des lettres en RAR remplies de menaces et de critiques. Quand j'en parle à mon avocate, elle me dit que l'on règlera tout cela quand la procédure sera instruite.

MAIS ENCORE FAUT ELLE QU'ELLE SOIT INSTRUITE UN JOUR !!!

Et pour cela que quelqu'un se décide à faire quelque chose, à prendre une décision...

3. Nos demandes à travers cette pétition :

D'où cette pétition pour activer la procédure, pour que les choses bougent. C'est inadmissible et honteux de laisser impunis ces actes immoraux et ignobles. C'est nous punir une deuxième fois!
Nous demandons à être écouté et pas abandonné, ignorés, quand la coupable est laissée impunie et non inquiétée de quoi que ce soit.
Nous demandons à être reconnus, mon père et ses enfants, comme victimes.
Nous demandons que la procédure soit instruite, que l'enquête ait lieu et que la justice soit rendue.

Il ne se passe pas une journée sans que je repense à cette histoire, sans que je repense à toi...

Cela fait 4 ans et 2 mois que mon père nous a quitté et que j'ai découverts les vols.
Cela fait 4 ans que j'ai déposé plainte. 
Cela fait 2 ans que nous nous sommes constitués partie civile.

DEPUIS, NOUS N'AVONS AUCUNE NOUVELLE !! C'est inadmissible

Monsieur le Juge d'instruction du tribunal judiciaire de Montpellier, nous vous demandons de reconnaître le caractère ignoble et immoral des faits commis par ma tante, de reconnaître le préjudice moral et psychologique que nous avons subi, et dont les conséquences perdurent, m'empêchant de faire le deuil de mon père. Pour sa mémoire, pour nous les enfants qui avons vécu ces faits ignobles et préjudiciables, nous vous demandons d'avoir un tant soit peu d'humanité pour nous entendre et entamer l'instruction de cette procédure ainsi que les poursuites après ma tante. Nous vous demandons de nous reconnaitre en tant que victimes et elle coupable et de rendre la justice.

Veuillez recevoir, Monsieur le Juge d'instruction du tribunal judiciaire de Montpellier, l'expression de notre respectueuse considération.