Le scandale des cabinets de conseil dans la gestion des États généraux de la justice : alerte lancée par l’association EN QUÊTE DE JUSTICE
Notre association a découvert que l’organisation des États généraux de la justice, censés remédier aux dysfonctionnements judiciaires, avait été confiée à des cabinets de conseil !
Ainsi, plutôt que de s’appuyer sur le travail bénévole d’une association indépendante comme la nôtre, qui a une parfaite connaissance des dysfonctionnements judiciaires, Emmanuel Macron a choisi de donner près d’un million d’euros d’argent public à des sociétés privées, qui n’ont aucune expérience dans ce domaine.
Outre l'utilisation contestable des fonds publics, le président de la République, faisant fi de la pensée des Lumières, considère-t-il que nous sommes trop stupides et que notre travail associatif et citoyen ne vaut rien ? Ou bien manœuvre-t-il pour ne pas aborder les problèmes de fond ?
Probablement les deux.
Si notre indignation est grande, notre étonnement l’est beaucoup moins puisque, fidèle à notre mission de veille, et sans savoir que se cachaient derrière les États généraux de la justice des cabinets de conseil, nous avons mis dès l’automne 2021 en cause, à travers une pétition, la façon dont ces derniers étaient pensés et organisés, avec des clauses à la limite de la légalité, voire illégales : atteinte à la liberté d’expression, atteinte à l’indépendance des associations, anonymat imposé, cession irrévocable des droits, thématiques prédéfinies et très restrictives.
Il suffit de lire notre contribution aux États généraux de la justice pour constater que, contrairement aux thématiques prédéfinies des cabinets de conseil, elle aborde les problèmes de fond qui affectent le fonctionnement de la justice et propose des solutions concrètes et faciles à mettre en œuvre pour les régler. Pourtant, comme elle n’entre pas dans le carcan technocratique des cabinets de conseil, qui nous éloigne à dessein des problèmes pour mieux nous éloigner des solutions, elle est écartée !
Les conséquences de ce choix sont désastreuses car ce n’est pas seulement le justiciable qui subit les dysfonctionnements judiciaires, c’est la nation tout entière qui en pâtit. Une justice qui fonctionne mal entraîne un durcissement de la société, un retour à la loi du plus fort et une justice de classe.
Nous sommes las des tromperies et de la captation de la démocratie par les pouvoirs en place, qui va jusqu’à empêcher les associations citoyennes d’accomplir leur mission.
En cinq ans, malgré nos alertes réitérées, rien n’a été fait pour mettre un terme aux dysfonctionnements judiciaires qui font du parcours judiciaire un véritable parcours du combattant, pour ne pas dire un chemin de croix.
En cinq ans, Madame Belloubet et Monsieur Dupond-Moretti, ministres de la Justice, et Madame Yaël Braun-Pivet, présidente de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, n’ont pas trouvé une heure pour nous recevoir. C’est dire leur arrogance et notre insignifiance !
En cinq ans, nous avons eu droit au mieux à des fins de non-recevoir, au pire au silence, toujours au mépris.
Nous sommes réduits à la condition de serfs suppliant les seigneurs, quémandant des auditions, des rendez-vous, des mesures, comme si nous demandions l’aumône, sachant qu’en plus de l’indignité du traitement, les secours ne viennent jamais.
L’histoire se répète avec les États généraux de la justice qui, s’ils devaient se poursuivre sur la même lancée, ne seraient qu’un mensonge, un mirage, une fausse promesse de plus.
Les États généraux de la justice sont toujours en cours et devront être menés à leur terme, quel que soit le résultat des urnes, ne serait-ce que parce qu’ils ont déjà coûté un million d’euros d’argent public, mais plus encore parce qu’il faut en finir avec les dysfonctionnements systémiques qui abîment le recours à la justice.
Il faut faire de ces États généraux de la justice de vrais États généraux de la justice. Ce ne sera possible qu’en abordant les problèmes de fond, en toute transparence, sans langue de bois et avec la volonté de les régler. Ce ne sera possible qu’avec le concours des associations citoyennes, comme la nôtre, qui savent d’expérience ce qui marche et ce qui ne marche pas.
Derrière les dysfonctionnements judiciaires, il y a des personnes, des familles, des vies brisées. Nous ne voulons plus être trahis !
Merci à toutes et tous de vous mobiliser et de faire passer le message !
Merci pour votre solidarité !
Corinne Morel, présidente de l’association EN QUÊTE DE JUSTICE
Lien vers notre pétition précédente : https://www.mesopinions.com/petition/justice/etats-generaux-justice-voulons-garanties/163838
Lien vers notre contribution écrite aux États généraux de la justice : http://www.enquetedejustice.org/nos-actions/etats-generaux-de-la-justice
Lien vers notre site Internet pour nous connaître et nous rejoindre : www.enquetedejustice.org
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