Mêmes effets, mêmes mesures : les médicaments psychotropes au volant pénalisés comme l’alcool et les stupéfiants !

En France, la conduite sous l’influence de l’alcool et des stupéfiants est légitimement contrôlée et pénalisée. Or, alors que les mêmes effets sont constatés (altération des capacités, baisse des réflexes, somnolence) l’association volant / prise de médicaments psychotropes n’est aucunement pénalisée, contrairement à d’autres pays européens.

Ce vide législatif doit être comblé d’urgence.

Notre fils a perdu la vie à l’âge de 14 ans, fauché à vélo par une septuagénaire sous l’emprise de médicaments psychotropes. Cela n’arrive pas qu’aux autres. Avant qu’il ne soit trop tard pour d’autres victimes innocentes !

Monsieur Valls, alors Ministre de l’Intérieur, a réaffirmé l’objectif du gouvernement de réduire à 2 000 le nombre de morts par an sur les routes d’ici à 2020 en proposant diverses mesures (radars, « boites noires »).

Les accidents de la route sont une cause importante de mortalité et en 2012, 3.653 personnes ont perdu la vie, dont Owen, à 14 ans, fauché à vélo par une septuagénaire conduisant sous l’emprise de plusieurs médicaments altérant les capacités de conduite, en particulier des médicaments psychotropes. Elle avait déjà provoqué un accident quelques semaines avant.

L’alcool et les stupéfiants sont souvent montrés du doigt comme facteurs accidentogènes, et à juste titre compte tenu des effets néfastes sur les fonctions cognitives et psycho motrices : somnolence, troubles visuels, etc.

Malgré de nombreuses études pointant l’impact de la conduite sous l’emprise de médicaments psycho actifs, peu de mesures ont été prises en matière de prévention et sur le plan pénal, le conducteur qui prend le volant alors que son médecin le lui a formellement déconseillé ne risque aucune sanction !

En France, 200 millions de boites de médicaments psychotropes sont vendues chaque année, et entre 20 à 25 % des français en consomment. Nous ne souhaitons pas empêcher les gens de se soigner évidemment, mais nous exigeons que cesse cette hypocrisie et que les pouvoirs publics se saisissent réellement de ce problème.

Pour que nos enfants, nos proches, nos amis ne viennent grossir ces tristes statistiques, nous demandons :

- Une meilleure information sur la prise de certains médicaments, l’avertissement obligatoire des patients avec inscription sur l’ordonnance, un pictogramme d’avertissement plus visible sur les boites de médicaments.
- Que les prescripteurs et les distributeurs de médicaments pouvant avoir un impact sur la conduite soient davantage responsabilisés face à leur devoir d’information des patients.
- Que la conduite sous l’emprise de médicaments de « Niveau 3 » fasse l’objet de contrôles routiers et soit sanctionnée au même titre que l’alcool ou les stupéfiants comme cela est le cas dans d’autres pays européens.
- Le dépistage systématique de la consommation d’alcool, de stupéfiants ET des médicaments altérant les capacités chez les conducteurs impliqués dans un accident.
- Une uniformisation au niveau européen des mesures de prévention et de la législation en matière de conduite sous l’influence des substances psycho actives, illicites et thérapeutiques.

Dans l’intérêt de tous les usagers de la route, ces mesures que nous vous proposons permettraient de réduire de manière significative le nombre d’accidents graves ou mortels.

Même pour une seule vie épargnée, et nous en connaissons malheureusement le prix, cela n’en vaut-il pas la peine ?