En portant plainte contre un photographe de presse exerçant son métier, Monsieur le Président de la République, vous déshonorez la fonction qui est la vôtre, ainsi que votre personne.
Nous vous rappelons que celui-ci, autant que ses collègues, est un journaliste. À travers lui, c’est toute la profession que vous attaquez.
A sa fonction implique nécessairement l’existence de médias commanditaires, dans un contexte où vous le savez, ô combien, Monsieur le Président, il n’y a plus de limite entre la vie privée et la vie publique.
Non, Monsieur le Président, vous n’êtes pas une victime de la « peopolisation » de l’information. Les patrons de presse, qui sont les commanditaires, sont de vos amis, ceux-là mêmes qui bénéficient de votre impunité (entre gentlemen argentés, on ne se mange pas, n’est-il pas ?). Ce sont eux qui, depuis des années, affament la profession, en supprimant les barèmes de salaires, en vidant les rédactions de leurs forces vives, au nom d’une pseudo-maîtrise des coûts.
C’est cette précarité organisée qui pousse certains d’entre nous à enfreindre les règles de la bienséance et de l’obéissance. Mais un photographe n’est pas un délinquant !
Vous seriez bien avisé, Monsieur, de ne pas confondre information et communication.
Alors, un peu d’humilité, Monsieur le Président, redescendez sur terre. Mettez un terme à cette action grotesque, ou bien portez plainte aussi contre tous ceux qui auront signé cette lettre ouverte. Merci !
Avec tout notre respect…
Francis Apesteguy, reporter-photographe.
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