Arrêtons de massacrer le massif du Caroux

Arêtes du Griffoulas, col d’Ourliades, arête de Ramandure, Peyre Azent, Chavardès… tous ces noms pour évoquer un lieu magique du Caroux : LE MONTAHUT.

Espace sauvage et encore préservé, riche par sa flore, sa faune, habités par des gens qui y sont nés ou ont choisi d’y vivre pour ses paysages uniques et son environnement différents selon l’heure du jour ou le moment de l’année…

Cet espace est un haut lieu de biodiversité qui doit absolument être préservé. Le Montahut est une mosaïque de landes et de pelouses d’altitude, parcourue de cours d’eau et de milieux tourbeux, au sein de vastes zones rocheuses et de falaises entrecoupés de vieux vallons boisés. Le Montahut héberge de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial, qui vont de petits insectes comme la Rosalie des Alpes jusqu’à des grands rapaces comme l’Aigle royal.

Mais jusqu’à quand cette qualité de vie ?

Car sur le site de Montahut en plein Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc, un promoteur tente d’implanter des éoliennes et des panneaux photovoltaïques.

Pourtant le très officiel Conseil National de Protection de la Nature a rendu dès 2021 un avis net, clair et d’une extrême importance : “ Le Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc dépasse très largement l'objectif national d'autonomie de production d'électricité renouvelable et s’interroge sur l'intérêt de continuer ce type de développement sur ce territoire, dont l'impact sur la biodiversité ne fera que se dégrader ”.

Avec son triste record triste record de presque 300 éoliennes, le PNRHL produit déjà plus d’électricité que ses habitants n’en consomment. Le PNRHL n’a pas vocation a devenir un Parc Industriel et pourtant un autre projet d’installation de ces machines voit le jour chez nous.

La SARL Le Manoir à l’initiative de ce projet écocide a déjà rencontré le maire de St-Julien ainsi que ses conseillers municipaux pour les convaincre des « bienfaits » de ces machines industrielles. Mais « bienfaits » pour qui ?

EN QUOI CES INDUSTRIES SONT-ELLES UN LEURRE ?

La transition énergétique : depuis des années on nous explique que les énergies renouvelables vont remplacer les énergies fossiles et le nucléaire. Or, on n’a jamais consommé autant de pétrole et le gouvernement nous annonce six nouveaux EPR ! En fait les énergies ne se substituent pas l’une à l’autre mais se cumulent dans une course sans fin à toujours plus d’énergie.

L’effondrement de la biodiversité est une priorité au moins aussi importante que la décarbonation des énergies. Or, les suivis de mortalité de l’avifaune et des chiroptères sont totalement négligés : La société Le Manoir qui compte installer ces éoliennes en est un exemple criant. Elle n’a produit aucun suivi de mortalité pour sa centrale implantée à Lamontélarié en contrevenant ainsi à la réglementation. Artificialiser les sols c’est aussi rendre nos terres mortes à tout jamais.

Côté emploi, l’éolien en France en créerait 20 200. Oui, mais dans sa quasi-totalité en ville ! Les deux régions qui comptent le plus d’emplois liés à l’industrie éolienne sont l’Île-de-France et Provence Côte d’Azur, les deux régions où il y le moins d’éoliennes. La ruralité ne peut compter que sur quelques emplois précaires lors des chantiers.

La présence de ces machines hors d’échelle, sources de bruit et de basses fréquences, a un impact pour la santé décrite dans l’avis de l’Académie de Médecine dès 2017 : l’éolien affecte la qualité de vie d’une partie des riverains et leur état complet de bien-être physique, mental et social, lequel définit aujourd’hui le concept de la santé (OMS). Ce syndrome éolien a été reconnu par les tribunaux et a abouti à la condamnation de l’exploitant (affaire du Margnès dans le Tarn sur le Parc).

Danger pour les nappes phréatiques : pollution des nappes phréatiques générée par les tonnes de béton utilisé pour les “ pieds ” des éoliennes. St-Julien a eu de gros problème de pénurie d’eau ces années de canicule : emploi de citernes pour ravitailler les hameaux.

La perte de valeur d’un patrimoine immobilier résultant de l’éolien est généralement estimée entre 20 et 30 % dans un rayon de plusieurs km autour d’une centrale éolienne. Quant aux maisons les plus proches des engins, elles ne se vendent pas.

Depuis 2008, des associations héraultaises et tarnaises au sein du Collectif Toutes Nos Énergies/Occitanie Environnement luttent pour empêcher le massacre de notre environnement.

Préserver cette biodiversité et la qualité de nos vies, c’est aussi nous engager pour l’avenir de tous ceux qui viendront derrière nous. Pour que nos petits-enfants n’aient pas un jour à nous reprocher d’avoir laissé faire.