Non aux éoliennes de TotalEnergies dans le bois des Lens

Pas d’éoliennes dans un massif boisé hautement sensible au risque d’incendie !

Situé entre Nîmes, Alès, Sommières et Uzès, le bois des Lens est un espace naturel préservé de près de 9 000 ha, partagé par 19 communes. Ce massif, qui s’étend du Gardon au Vidourle, est emblématique des garrigues et particulièrement riche en terme de biodiversité. Il abrite de nombreuses espèces protégées et constitue au cœur du Gard un corridor écologique indispensable pour la faune et la flore ainsi qu’un espace prisé pour les activités agri-touristiques. Le massif karstique des Lens est également un véritable château d’eau qui alimente en eau potable plusieurs communes riveraines.

Or c’est ici que se concentrent, depuis plus de quinze ans, par défaut, les projets d’éoliennes industrielles dans le Gard. Pourtant l’État lui-même - par l’intermédiaire de deux préfets et du ministre du logement, de l'égalité des territoires et de la ruralité – ainsi que le Conseil d’État (2015), ont déjà repoussé deux précédents projets dans ce massif, en raison de l’aggravation du risque incendie et de la menace pour la sécurité des populations riveraines qu’impliquerait l’installation de machines de grande hauteur dans un espace naturel hautement sensible au feu.

Malgré cela, TotalEnergies et la commune de Moulézan relançaient dès avril 2017 un projet de parc éolien comportant 5 aérogénérateurs de 150 m au centre du massif des Lens.

L’enquête publique pour ce nouveau projet est imminente. Il est donc urgent que les opposants à ce projet fassent entendre leurs arguments à la préfète du Gard. C'est pourquoi nous vous remercions de signer cette pétition.

PÉTITION 

Madame la Préfète du Gard,

Au cœur du bois des Lens, TOTALEnergies et la commune de Moulézan projettent l’installation de 5 éoliennes de 150 m, pour une puissance installée de 11 MW. Ce projet s’inscrit certes dans la perspective de la transition énergétique dans laquelle notre pays s’est engagé. Mais il interviendrait ici dans un espace naturel préservé, boisé en grande partie, très vulnérable en terme d’incendie et qui constitue un véritable château d’eau pour de nombreuses communes voisines. Un emplacement qui est donc très mal choisi.

C’est pourquoi je rejoins, dans l’opposition à ce projet, la grande majorité des maires et des élus des communes voisines, la présidente du Département du Gard, le député de la circonscription Michel Sala, le sénateur du Gard, Laurent Burgoa, ainsi que le SMVU Lens-Pignèdes 1, la Fédération départementale des chasseurs du Gard et le Collectif d’associations pour la défense du bois des Lens pour vous demander d’écarter définitivement ce projet éolien du bois des Lens.

En signant cette pétition, je vous prie de tenir compte :

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  Des nombreux courriers argumentés que les opposants à ce projet vous ont adressé,

  
  
  

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  De la décision du Conseil d’État du 23 décembre 2015,

  
  
  
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  de l’avis très circonspect de la Mission Régionale d’Autorité environnementale (MRAe) du 15 juillet 2022 qui relevait des lacunes sérieuses dans le dossier de l’opérateur et réclamait des études complémentaires, portant notamment sur certaines espèces protégées, sur les débroussaillement envisagés et sur l’impact de ce projet sur le fonctionnement des nappes phréatiques,

  
  
  
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  De l’avis défavorable du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) du 9 janvier 2023. Celui-ci relevait lui-aussi le caractère massif des défrichements (70,83 ha) et débroussaillements (68 ha) et l’impact sur les habitats et les espèces protégées présentes, notamment sur l’Aigle de Bonelli, et de nombreux autres oiseaux, ainsi que sur les chauves-souris.

  
  
  

Outre sur l’aggravation du risque d’incendie, - déjà croissant en raison des bouleversements climatiques -, l’inquiétude repose également sur la pérennité de la ressource en eau potable. En effet, la suppression à large échelle du couvert végétal (proposée par TOTALEnergies pour contourner la jurisprudence), altérerait forcément la recharge de la nappe sous-jacente. Car ce projet est prévu dans la principale zone de collecte et d’infiltration des eaux de pluies du massif. Or plusieurs villages, soit plus de 10 000 habitants, et bientôt davantage, dépendent, pour leur ressource en eau potable, de forages situés en bordure de ce massif karstique alimenté uniquement par les eaux d’infiltration.

L’impact de ce projet sur cette ressource serait aussi qualitatif, car l’ampleur des travaux, les engins utilisés et la présence des éoliennes introduiraient un risque significatif de pollution de la nappe.

De plus ce projet interviendrait au centre d’un espace naturel identifié comme corridor écologique ; outre la rupture de cette continuité écologique centrale au sein des garrigues en Région, il entraînerait la destruction de milieux naturels abritant de nombreuses espèces protégées.

Enfin, un tel projet aurait un impact regrettable sur un espace naturel qui a su devenir, au fil du temps, par le patient travail des associations et des collectivités, un espace de loisirs très apprécié des Gardois et des visiteurs de notre département.

En conséquence, en m’appuyant sur les avis mentionnés, et conjointement aux demandes déjà exprimées mentionnées plus haut, je vous prie, Madame la Préfète du Gard, de refuser le permis de construire pour les cinq éoliennes projetées par TOTALEnergies dans le bois des Lens, sur la commune de Moulézan et de renoncer à tout nouveau projet éolien dans le bois des Lens, ainsi que, le cas échéant, dans les massifs de garrigue de notre département identifiés comme hautement sensibles au risque d’incendie. Je vous remercie de favoriser, dans le cadre de la transition énergétique, des projets concertés, adaptés au territoire, basés sur la sobriété et respectueux des espaces naturels ainsi que de la sécurité des habitants.

Veuillez agréer, Madame la Préfète du Gard, mes respectueuses salutations.
                        

                                                              Merci de signer et de partager cette pétition.

(1 Syndicat intercommunal chargé de la mise en œuvre des moyens de lutte dans les massifs des Lens et des Pignèdes.)