A l'encontre de la COP 21, sur 100 arbres brûlés dans la centrale à biomasse de Gardanne, les 2/3 partent en fumée sans produire aucune énergie.
Pourtant, sans même avoir à se pencher sur cet argument développé par les requérants, le Tribunal Administratif de Marseille a donné raison, le 8 juin dernier, aux associations et aux collectivités locales qui s'étaient élevés contre le projet de biomasse porté par la société EOn/Uniper autorisé par arrêté préfectoral.
Le Tribunal a annulé l'autorisation préfectorale, car l'étude d'impact environnementale avait omis de prendre en compte les conséquences de la déforestation sur les zones boisées, déforestation qui serait réalisée dans un périmètre de 250 km autour de la centrale.
Immédiatement, le préfet de Région a pris une nouvelle autorisation permettant, provisoirement, à l'industriel de continuer à mettre en place son exploitation.
Ceci, sans même prendre contact avec les requérants, dont les Parcs Régionaux du Lubéron et du Verdon, des communautés de communes, le syndicat des forestiers et des associations de protection de l'environnement.
Bien que ce soit « légal », cela montre un réel mépris de la part du représentant local du gouvernement.
Quelques jours plus tard, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, décide, lui aussi, de faire appel de la décision du Tribunal.
On aurait pu croire qu'il appartenait au Ministre de l'industrie de défendre une entreprise industrielle. Que non ! C'est le ministre qui doit préserver l'environnement et la forêt qui se charge de défendre l'industriel et qui ne réponds même pas à la demande de rencontre des associations.
Pour finir, le président du Conseil Régional, Renaud Muselier, considérant qu'il ne peut « accompagner des structures qui prendraient une position contraire à celle de la Région » menace les Parcs Régionaux du Luberon et du Verdon et les structures locales de France Nature Environnement (FNE) de leur supprimer toute subvention.
https://reporterre.net/Face-au-chantage-aux-subventions-les-parcs-regionaux-acceptent-la-centrale-de
Ces diverses positions sont inadmissibles car elles vont à l'encontre de toute volonté de dialogue : la démocratie, ce n'est pas un abus de position dominante mais un souci d'écoute et de partage de la part de ceux qui détiennent le pouvoir avec ceux qui développent d'autres opinions.
Aussi, je vous invite à signer la lettre ouverte suivante pour une réunion, localement, entre les différents protagonistes, afin que les représentants du pouvoir expriment leurs arguments pour le fonctionnement de cette centrale et écoutent ceux qui sont développés par leurs opposants.
Jean Reynaud
Docteur d'Université
Lettre pétition à :
Monsieur Nicolas Hulot, Ministre de la Transition écologique et solidaire
Monsieur Renaud Muselier, Président du Conseil Régional P.A.C.A
Monsieur le préfet de région, préfet des Bouches-du-Rhône,
Je ne peux pas admettre que vous usiez de votre pouvoir pour remettre en cause la décision du Tribunal Administratif du 8 juin dernier annulant l’autorisation d'exploiter la centrale à biomasse de Gardanne, sans même avoir pris contact avec les différents requérants.
Je veux pouvoir connaître véritablement les arguments fondamentaux qui vous amènent à soutenir cette installation.
Aussi je vous invite à organiser, tous trois, une rencontre-débat avec les requérants, notamment France Nature Environnement, Les Amis de la Terre, les associations et personnalités locales et les collectivités dont le recours a été retenu par le Tribunal.
Dans le cadre de cette rencontre-débat publique, où les médias seront invités, je voudrai plus précisément comprendre, au-delà de votre position, et des nuances que vous pourrez y apporter :
- pourquoi avoir donné l'autorisation provisoire de continuer à exploiter alors que l'usine n'est pas encore opérationnelle et qu'il n'y a aucune urgence énergétique ?
- pourquoi un ministre chargé de la protection de l'environnement va-t-il défendre une industrie qui entre dans la nomenclature ICPE (industries polluantes, toxiques et/ou dangereuses) ?
- pourquoi les élus régionaux, alors qu'ils se posaient des questions pour l'utilisation de la biomasse et souhaitaient un moratoire, soutiennent-ils maintenant si farouchement l'industriel ?
Je vous demande aussi de bien vouloir entendre et écouter les arguments des opposants à la centrale thermique à biomasse et de leur indiquer en quoi leur appréciation peut être erronée et quelles mesures vous vous engagez à mettre en place pour les rassurer.
Je vous prie d'agréer, Messieurs, l'expression de ma considération distinguée.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
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