L’épidémie actuelle de Covid-19 ébranle nos certitudes. Nous découvrons que nos sociétés industrielles mondialisées sont fragiles, et qu’un virus qui a émergé à l’autre bout de la planète peut bloquer profondément nos économies et remettre en question chacune de nos habitudes quotidiennes.
On s’arrête, on réfléchit. Et si c’était l’occasion de repenser en profondeur les objectifs de nos sociétés, et surtout nos façons de produire et de nous alimenter ?
L’Association végétarienne de France (AVF) est la principale organisation française qui agit pour promouvoir et accompagner la transition alimentaire tant au niveau individuel que collectif. Dans ce contexte de crise inédite, nous appelons à une prise de conscience profonde de l’impact énorme de notre modèle agro-alimentaire sur les écosystèmes et la santé humaine (1) : l’épidémie actuelle trouve son origine dans le commerce d’animaux sauvages. Il est d’ailleurs reconnu que la plupart des maladies infectieuses émergentes comme le VIH ou les SRAS ont une origine animale. (2) On sait aussi que l’érosion de la biodiversité, qui est majoritairement causée par notre appétit pour les produits animaux - 91% de la déforestation en Amazonie est directement liée à l’élevage ! (3) - est une des causes principales de la propagation des virus.
Réduire notre appétit pour les protéines animales est donc un moyen direct et immédiat de réduire le risque de voir de telles pathologies se propager. Mais il y a une autre raison d’aller dans ce sens : on sait aujourd’hui que le virus est beaucoup plus menaçant pour les personnes déjà touchées par des pathologies telles que les maladies cardio-vasculaires, les cancers ou le diabète. Or il se trouve qu’une alimentation à base végétale est un excellent moyen de réduire les risques de ces pathologies (4) (5), ce qui, là encore, peut réduire les conséquences des épidémies telles que celle que nous vivons actuellement.
Aujourd’hui, nous avons donc besoin de votre soutien pour inciter les politiques qui nous gouvernent à entamer une transition ambitieuse vers un modèle alimentaire végétal, bénéfique pour nos santés et nos économies, pour la condition animale et pour les écosystèmes. Cette transition est possible en s’appuyant sur des politiques agricoles, économiques, éducatives et de santé bien pensées. À l’heure de l’urgence sanitaire, ce projet doit être une priorité pour notre société.
Par où commencer ? Le modèle alimentaire fondé sur les protéines animales repose sur une économie mondialisée. En effet, ce sont souvent les pays du Sud qui produisent la nourriture des animaux que nous consommons. En nous appuyant au contraire sur des structures agricoles de petite taille, intégrées dans les écosystèmes, nous pouvons créer de nombreux emplois non délocalisables, au service des productions végétales (céréales, légumineuses, légumes et fruits).
Alors, qu’attendons-nous ?
Sources :
1 - Springmann et al., “Analysis and valuation of the health and climate change cobenefits of dietary change”, 2016.
2 - Kurpiers et al., “Bushmeat and Emerging Infectious Diseases: Lessons from Africa”, 2016.
3 - https://www.vegetarisme.fr/pourquoi-etre-vegetarien/environnement/deforestation/
4 - Organisation Mondiale de la Santé, “Cancérogénicité de la consommation de viande rouge et de viande transformée“, 2015
5 - USDA, Scientific Report of the 2015 Dietary Guidelines Advisory Committee, 2015
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