Durant le confinement un cadre de l’ONF (Madame Nathalie Lonak qui fut à l’initiative), Monsieur le Maire de Meudon et Monsieur le Préfet des Hauts de Seine se sont concertés et ont décidé la démolition de cette petite guinguette qui produit si peu de bénéfices pour l’ONF. Quoi de plus anachronique en effet, par ces temps tragiques, que ces petits bonheurs que cette guinguette prodiguait généreusement depuis si longtemps (les années 1900 dit-on) à des centaines de promeneurs forestiers et aux pêcheurs, boulistes, culturistes et leurs familles habitués de l’étang de Trivaux, dans cette forêt de Meudon où les bancs et les aires de pique-nique sont si rares ou en si piteux état ?
Résultat, le 17 février, un arrêté autorisant la démolition pure et simple est signé. Ensuite l’ONF a choisi un démolisseur (on l’espère sous appel d’offre dont on aimerait connaître la publicité) qui au bout de quelques jours ou semaines a affiché sur la guinguette l’avis de démolition.
Les premiers à découvrir cet affichage en avril n’en croient pas leurs yeux. Vraiment rien de plus urgent à faire alors que le confinement montre tous les jours à quel point les forêts, les étangs, la pêche à la ligne, les jeux de boules sont essentiels à beaucoup pour gérer le stress du confinement et de la pandémie ? Jusqu’aux jeunes générations qui partout en Ile-de-France redécouvrent le charme trop longtemps oublié de leurs forêts de proximité. Sur sa calculette Madame Nathalie Lonak a complètement négligé les bénéfices des forêts pour la santé publique.
Mais il faut se rendre à l’évidence l’arrêté est implacable et il sera exécuté si personne ne bouge. Et miracle ils sont quelques uns, très peu d’abord, à se bouger en adressant un recours amiable aux co-responsables de cet arrêté de démolition. C’est une étape préalable à une requête en annulation auprès du Tribunal Administratif. L’ONF nous objecte que l’endroit est en mauvais état, plus aux normes. Alors qu’elle-même, en ne sécurisant pas le bâtiment, a ouvert la voie à des dégradations irréversibles : Début mai nous découvrons qu’une porte a été forcée, qu’un pillage est en cours et que des badauds malveillants utilisent la terrasse de la guinguette comme décharge publique. Nous la nettoyons et prévenons l’ONF en lui faisant savoir que sa responsabilité est engagée.
Que sont devenus les exploitants qui avaient su faire de ce lieu un endroit si convivial, gourmand, rafraîchissant et gai ? Découragés par le confinement ou la pression des tracasseries administratives ? Nous n’en savons rien. Nous n’oublions pas les rencontres, improbables sous d’autres cieux, que nous y avons fait. Ce fut longtemps un lieu de brassages entre générations, origines, cultures, on y chantait à la lueur des bougies, en y mangeant un poulet fermier.
Rien ne semble avoir été tenté pour trouver une succession à cette équipe. Aucune ressource publique n’a été mobilisée, l’ONF étant propriétaire, pour améliorer le bâti s’il devait l’être et le remettre aux normes.
Nous demandons l’annulation de l’arrêté de démolition et qu’un avenir dans l’esprit guinguette sans chichi soit activement recherché pour ce bâtiment et ce lieu.
Si une restauration ou un remplacement venait à s’imposer nous demandons également qu’il ne soit pas accordé à un grand groupe de restauration maximisant la consommation de nourriture industrielle. Nous souhaitons une guinguette modeste et simple, comme elle l’était, apte à apporter la joie à tous les promeneurs. C’est la nature même d’une guinguette dont la gestion au quotidien doit être artisanale, soutenue par des individualités singulières et créatives, comme il en a toujours été en ce lieu.
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