Les 2 et 3 avril prochain se tiendra aux Écuries du CENTQUATRE à Paris, le salon VeggieWorld, le plus grand salon d'Europe dédié au véganisme.
On peut déjà prédire un beau succès à cette première édition puisque ce ne sont pas moins de 10 000 visiteurs qui sont attendus pour venir rencontrer près de 100 exposants dont une dizaine d'associations et ONG.
Parmi celles-ci, une fait particulièrement parler d'elle aujourd'hui. On peut même dire qu'elle fait carrément tache sur cette belle toile (de chanvre). Il s'agit de Greenpeace, l'ONG de défense de l'environnement la plus médiatique et certainement la plus connue, avec ses près de trois millions d'adhérents à travers le monde qui la soutiennent et agissent avec elle.
Seulement voilà, depuis l’héroïque époque de la lutte anti-nucléaire qui donna naissance à l'organisation en 1971, Greenpeace est devenue une multinationale implantée dans plus de 80 pays, un gigantesque business à l’échelle planétaire dont les préoccupations de la première heure semblent avoir été oubliées...
Chasse aux “phoques” : Greenpeace passe du côté obscur.
Burgwald, va jusqu’à dire que Greenpeace regrettait les missions passées où elle s’est opposée à la chasse aux phoques, désavouant ainsi le combat des fondateurs de Greenpeace, dont fait partie Paul Watson, qui a à l’époque mené les deux principales campagnes de défense des bébés phoques au sein de l’organisation, en 1976 et 1977. A l’époque, Jon Burwald n’était même pas né...
Comme à son habitude, lorsque Paul Watson les interpelle sur certaines dérives éthiques, Greenpeace y répond en se réfugiant dans le silence ou se cache derrière un discours de façade regrettant le manque d’unité et appelant à taire toute critique inter associative “pour le bien de la cause”. Mais l’omerta n’avantage que ceux qui ont des choses à cacher. Nous n’y souscrivons pas.
Pascal Husting a au moins eu l’honnêteté de faire passer à Paul Watson, ce qu’il pense vraiment du sort des phoques, mais aussi de celui des baleines, loin de la réponse officielle préparée par les communicants de Greenpeace et traduite dans toutes les langues.
“Les personnes qui ont pris la tête de Greenpeace aujourd'hui n'ont jamais pris aucun risque pour les phoques, elles n'ont jamais été arrêtées pour eux, elles ne sont même jamais allées sur la banquise pour voir la brutalité de leurs propres yeux. Cela me rend à la fois triste et furieux, je me sens infiniment trahi et frustré. Honte à Greenpeace, c'est impardonnable et cela montre à quel point Greenpeace s'est éloigné de ses racines” s’est insurgé Paul Watson.
Greenpeace trahit les fondateurs de l’organisation mais bien plus grave, elle trahit les phoques. Comme elle a déjà trahi les ours polaires en 2013.
Avant les phoques, le cas de l’ours polaire, sacrifié par Greenpeace 2013.
En 2013, les États-Unis et la Russie proposent de faire passer l’ours polaire, espèce menacée en Annexe I de la CITES. Greenpeace a refusé de soutenir la proposition en justifiant son refus par le fait que pour les Inuits, il s’agissait d’une chasse de subsistance d’ordre vital. Or, la CITES ne fait que réguler le Commerce International. Elle n’a aucun impact sur la chasse locale des autochtones. Le passage de l’ours polaire en annexe I de la CITES aurait tout juste permis de rendre illégale la chasse au trophée dont profitent de riches chasseurs internationaux qui déboursent jusqu’à 30 000 dollars pour venir tuer un ours au Canada. Plusieurs centaines d’ours polaires finissent ainsi en descente de lit chaque année. Ça ne dérange guère Greenpeace. Le WWF s’est aussi opposé au passage en Annexe I. Malgré une coalition de nombreuses ONG (IFAW, Humane Society, Fondation Nicolas Hulot, Fondation Brigitte Bardot, l’Aspas et bien sur Sea Shepherd) pour défendre la proposition, face à ces deux mastodontes institutionnels, elle n’est pas passée. La France a refusé de la soutenir en invoquant notamment "le désaccord parmi les ONG sur la question”.
L’ironie veut que Greenpeace et le WWF sont précisément les deux ONGs qui ont fait de l’ours polaire la mascotte de leurs campagnes climatiques et utilisent le charisme et le capital sympathie de l’espèce comme un outil de collecte de fond très efficace.
Les peuples autochtones “récupérés” par l’industrie de la mode et par Greenpeace.
Le capitaine Watson est bien placé pour dénoncer la récupération de la chasse traditionnelle au profit des États et des industries. Il a en effet une longue histoire de batailles communes avec les peuples autochtones.
“J’ai pu remarquer au cours des années à quel point les peuples autochtones peuvent être utilisés et se voir octroyer toutes sortes de soutiens ponctuels de la part des gouvernements, des multinationales et de certaines ONGs dès lors que ces derniers ont quelque chose à leur extirper, que ce soit de l’uranium, du pétrole ou de la fourrure. “ commente Paul Watson.
C’est précisément ce qui se passé pour l’accès à la faune de l’Arctique.
En effet, si un autochtone du sud du Canada tue un élan ou un cerf, il encourt une condamnation légale car il entre en compétition avec les chasseurs blancs. En revanche, en Arctique, le seul moyen légal pour l’industrie de la mode de se procurer de la fourrure de phoque, d’ours polaire ou de renard arctique, est d’acheter les peaux aux autochtones pour qui, une exception culturelle a été accordée.
Jon Burgwald et Greenpeace affirment qu’ils soutiennent la chasse traditionnelle des autochtones et en aucun cas, le commerce. Ils assimilent pourtant la chasse de subsistance des autochtones avec le commerce international de fourrure de phoques, en particulier via l’entreprise danoise The Great Greenland Fur Tannery qui vend ses produits en Asie et en Europe.
The Great Greenland Fur Tannery achète donc des fourrures aux Inuits à bas prix, en fait des manteaux de luxe qu’elle vend dans de nombreux pays et engrange au passage des profits faramineux. Son Directeur Exécutif Lars Berg, n’est pas Inuit, c’est un danois, comptable de formation, ancien patron d’une chaine danoise de vente au détail avec un historique dans le marketing de la mode au Danemark et en Chine.
Les danois font donc du business en passant par les Inuits qui leur donnent accès à des fourrures qu’ils ne pourraient pas avoir autrement, et Jon Burgwald, un danois s’est vu offrir un manteau en fourrure, condamnant au passage toutes les campagnes passées de Greenpeace en faveur des phoques.
Sur le site de The Great Greenland Tanery, dont Greenpeace fait aujourd'hui la promotion, on peut lire ceci : "Pourquoi de la peau de phoque ? Parce que c'est un matériau magnifique, collecté en accordance avec les traditions durables des Inuits et dans le respect de l'animal et de la nature."
Empêchons Greenpeace de participer au VeggieWorld
Greenpeace a été récupérée par des bureaucrates sans conviction pour la cause qu’elle prétend défendre. Elle sert aujourd’hui d’autres intérêts que ceux de la vie sauvage. Il est plus que temps que Greenpeace retrouve ses racines et la passion qui animait ses fondateurs. Elle doit cesser de sacrifier les ours polaires, les phoques et la vie sauvage. En agissant comme elle le fait, cette organisation qui fut créée pour être une solution, fait désormais partie intégrante du problème.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.