Le Kauwberg se distingue des autres espaces verts bruxellois par un paysage semi-naturel champêtre et bucolique, témoin des activités humaines qui s’y sont succédées.
La biodiversité y est remarquable du fait des nombreuses niches écologiques qu’offre ce paysage varié. Et ce site constitue un véritable lieu de ressourcement pour les promeneurs : sa superficie, et l’aspect désordonné d’une nature laissée à elle-même, permettent une échappée hors du milieu urbain, une respiration dans tous les sens du terme.
Les jeunes ont tout particulièrement besoin d’être en contact avec la nature pour la découvrir avec tous leurs sens, et apprendre à la respecter.
Le Kauwberg est donc selon nous un lieu unique, dont la gestion devrait mettre en valeur ce qu’il représente sur les plans du patrimoine, du paysage, de la biodiversité, du bien-être des visiteurs, de leur éducation à la nature.
C’est pourquoi nous disons :
Les prairies peuvent être fauchées. Et la fauche tardive, permettant aux annuelles d’arriver au bout de leur cycle végétatif, permettra une diversification des espèces végétales. Le pâturage maintient au contraire la dominance des graminées, avec le piétinement, les déjections, et la coupe régulière qui stimule le tallage.
Les espaces boisés peuvent être préservés de l’intervention humaine, et évoluer naturellement sans avoir besoin d’être “nettoyés”. Les moutons représentent d’autre part un danger pour les arbres, car ils peuvent endommager leur écorce.
Pour accueillir ne serait-ce que 2 ou 3 moutons sur une parcelle, il faudra que celle-ci soit munie d’un abreuvoir et d’un abri. Comment ces éléments viendront-ils s'insérer dans le paysage? Le remplissage des abreuvoirs, l’apport éventuel de fourrage, ne vont-ils pas encore occasionner le passage d’engins motorisés? Avec les clôtures , toutes ces infrastructures auraient un impact sur le site qui paraît bien disproportionné par rapport aux bénéfices attendus.
Elles modifient radicalement l’expérience du promeneur en défigurant le paysage et en délimitant des couloirs de circulation qui deviennent des bourbiers par temps de pluie.
Elles sont inutiles dans la préservation de la faune et de la flore, dans la mesure où les visiteurs ne sortent que très rarement des chemins et que les chiens ne s’aventurent pas non plus dans les ronciers. Un simple fil tendu sur des piquets, et l’absence de chemins, peuvent suffire à délimiter une zone que l’on voudrait particulièrement préserver.#
Elle n’est pas forcément favorable à la biodiversité du site :
La taille des ronciers est dommageable pour la faune qu’ils abritent et nourrissent, et ils protègent les arbres qu’ils entourent bien mieux que les empilement de branches mis à leur place.
La taille des branches en bordure de chemin, qui ne gênent personne, mutile inutilement les arbres et arbrisseaux.
La délimitation des sentiers par des tas de bois est inutile pour protéger les abords d’éventuelles dégradations par les usagers, ces derniers sont capables de circuler sur des sentiers qui restent discrets au fil des ans, comme en témoigne celui de l’entrée avenue de La Chênaie. Et si la végétation n’est pas supprimée en bordure de chemin, les chiens s’aventurent peu là où il y a des orties et des ronces.
Les arbres vieillissants font partie intégrante d’un boisement naturel. Leur lente dégradation par les champignons est nécessaire pour enrichir le sol et permettre ainsi la croissance de jeunes sujets qui pourront être d’une espèce plus exigeante en termes de milieu que les espèces pionnières qui se sont implantées dans un premier temps. Il est dommage de n’y voir qu’un “mauvais état sanitaire”, d’autant plus que c’est toute une biodiversité qui y est liée.
Elle ne correspond pas à l’esthétique particulière du Kauwberg
De nombreux arbres, chemins, buttes ou talus sont artificiellement soulignés par des branchages de manière excessive. Ces interventions humaines ne mettent pas en valeur la nature, car on ne voit plus qu’elles. D’où le sentiment que l’on se promène dans un parc aménagé et récréatif, et non plus dans une zone naturelle.
Le promeneur a de plus l’impression d’être guidé le long d’un parcours tout tracé, où il ne sera plus possible de se perdre, et de se reconnecter à soi dans une nature plus authentique. Même les enfants sont privés de leurs propres facultés de création si on leur prévoit une zone de jeu avec des infrastructures toute faites.
Nous sommes conscients de la difficulté de trouver un équilibre entre la préservation de la biodiversité et l’ouverture du site à la fréquentation de visiteurs peut-être plus nombreux à l'avenir, et pas toujours avertis.
Mais il nous semble que ces derniers méritent mieux que d’être mis à distance de la nature par des clôtures et restreints à des espaces aménagés comme ceux qu’ils peuvent trouver ailleurs : enclos avec des animaux de ferme, plaines de jeux, parcs urbains.
Certains d’entre eux ont d’ailleurs été à l’initiative d’un jardin potager collectif axé sur la permaculture, une belle expérience qui a été à l’origine pour les participants de lien social, d’apprentissages, d’un contact enrichissant et respectueux avec la nature du lieu. Et ils ont créé un espace inspirant pour les personnes de passage.
L’humanité est mise au défi aujourd’hui de trouver comment cohabiter pacifiquement et respectueusement avec la nature. Il ne s’agit plus de la traiter comme un “environnement”, mais de se relier à elle et de l’observer.
Le Kauwberg peut être exemplaire et novateur dans cette approche, si le dialogue s’instaure entre gestionnaires et usagers dans le but de trouver des solutions “sur mesure” et novatrices.
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