Il y a peu de rationnel dans ce débat surexposé par les médias où on entend tout et son contraire. Je constate de façon navrante que les organisations professionnelles agricoles, syndicats, chambres d’agricultures ne se sont pas saisies publiquement de ce sujet et l’on laissé aux opposants de tous bords qui n’ont aucune compétence technique en matière d’agriculture et de phytopharmacopée. Il me semble important en tant qu’acteur de la filière agricole de remettre les choses à leur place de façon à donner un peu de rationalité au débat.
Pour mieux comprendre, commençons par un bref rappel historique :
Cette molécule, découverte en 1950 est utilisée en Europe comme désherbant depuis 1974 sous la marque Roundup de Monsanto. Au début de sa commercialisation, ce produit était considéré comme « quasi-bio ». Tout le monde se souvient de la publicité à la télévision avec le chien qui déterre l’os sous la terre imbibée de Roundup. Cela fait donc plus de 40 ans que cette molécule est utilisée dans nos champs. Les diverses agences de santé et de sécurité sanitaires connaissent bien le sujet pour l’avoir étudié depuis toutes ces années, et ont un recul inédit pour statuer scientifiquement sur les répercussions à long terme liées à l’usage de ce pesticide, bien plus que pour la plupart des autres produits phytosanitaires qui restent peu de temps sur le marché. En 2000, le brevet de la molécule Glyphosate tombe dans le domaine public et depuis, Monsanto partage le gâteau avec une quarantaine de concurrents qui commercialisent ce produit à un coût modique. Le Glyphosate devient le pesticide numéro un dans le monde. Dans ce contexte, le Groupe Bayer acquiert la marque Monsanto en 2016 et rapidement après survient l’affaire des Monsanto Papers qui discrédite le Glyphosate.
Ce que savent les agriculteurs :
Dans les locaux phytosanitaires des agriculteurs, se côtoient de nombreux produits chimiques qui sont pour la plupart extrêmement nocifs lorsqu’ils sont non dilués. C’est indiqué noir sur blanc sur les bidons : dangereux pour les milieux humides, cancérogène, perturbateur endocrinien, etc... Mais, sur le bidon de glyphosate, il n’y a pas de message aussi alarmant. C’est un des produits phytosanitaires les moins dangereux du marché en l’état des connaissances scientifiques, même en considérant que c’est un cancérogène probable. Cela soulève une question majeure : Pourquoi tout à coup s’en prend-t-on à ce produit en particulier alors même qu’il semble être moins nocif que beaucoup d’autres ? Qui à intérêt à voir le Glyphosate disparaitre ?
Une information importante mais qui est curieusement restée discrète vient éclairer le débat. Il est surprenant de constater que les fuites discréditant le glyphosate arrivent quasiment en même temps que l’autorisation de mise sur le marché d’une nouvelle molécule proposée aux états unis par Bayer en substitution du Glyphosate, ainsi que de nouvelles variétés de maïs et soja OGM dépendantes de ce nouveau produit : le Dicamba, un agent chimique, extrêmement volatile, reconnu tératogène chez l’homme, dérivé de l’acide benzoïque. Il est important de noter qu’une molécule très proche n’avait pas obtenu d’autorisation de mise sur le marché en Europe mais qu’une nouvelle formule a été présentée aux autorités et devrait obtenir le sésame pour envahir l’Europe. Ce nouveau produit, bien plus nocif que le Glyphosate, sera évidemment vendu bien plus cher aux agriculteurs qui en plus de mettre leur santé en danger devront mettre la main à la poche.
Bayer peut donc se féliciter de la disparition annoncée du glyphosate, et il a peut-être œuvré pour cela en coulisses. Il va pouvoir, grâce à ce jeu de dupes, retrouver sa place de monopole, au détriment de tous, et avec les applaudissements des écologistes et d’une large majorité de français qui n’auront rien vu venir !
Echec et Mat !
M. Le Président, vous pouvez enrayer ce sombre scénario en accordant le renouvellement de l'autorisation de mise sur le marché du Glyphosate. Vous avez parfaitement connaissance des éléments que je cite dans cette requête.
La question est : qui allez-vous choisir : votre peuple ou Bayer?
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
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