Pétition à l’adresse de Monsieur le Préfet de Seine-et-Marne
FNE Seine-et-Marne refuse un grand projet inutile : la mise à grand gabarit de la liaison fluviale entre Bray-sur-Seine et Nogent-sur-Seine.
De quoi s’agit-il ?
Une enquête publique est en cours concernant un projet de mise à grand gabarit de la Seine, mené par l’établissement public « Voies Navigables de France » (VNF), de la Grande Bosse, un peu en aval de Bray-sur-Seine à Nogent-sur-Seine, soit un tronçon de 28,5 km, en cul de sac, pour un coût estimé, à ce jour, à 343 millions d’euros dont une très grande part n’est pas encore financée.
La Bassée, tronçon de la vallée de la Seine, s’étend de Romilly-sur-Seine en amont (confluence Seine-Aube) à Montereau-Fault-Yonne en aval (confluence Seine-Yonne). Sa richesse écologique a entraîné la création de la Réserve Naturelle Nationale de La Bassée qui est une réserve naturelle nationale classée en 2002 et occupe une surface de 854 hectares dans la plaine alluviale de La Bassée, la plus vaste vallée fluviale inondable du bassin versant de la Seine.
La réalisation de ce canal à grand gabarit apporterait de nombreux inconvénients
Quelle utilité économique ?
Le modèle économique affirmant un accroissement du transport fluvial d’ici 2060 est très discutable, il ne permet pas de justifier une mise à grand gabarit. VNF n’indique pas clairement le nombre de bateaux qui emprunteront le nouveau tronçon.
On ne dispose pas aujourd’hui de données fondées sur les besoins en fret fluvial.
« En outre, les hypothèses de trafic et les conditions de circulation, utilisées pour les évaluer et en étudier les conséquences, ne justifient pas de l’existence de besoins auxquels l’aménagement actuel ne permettrait pas de répondre. »
Avis de l’Autorité Environnementale du 4 Novembre 2020.
Ainsi la configuration de la voie navigable actuelle permettant la circulation de bateaux de 650 tonnes est suffisante.
Alors que le développement du fret ferroviaire est une priorité déclarée de l’état, l’alternative ferroviaire n’est pas étudiée. Pourtant d’important travaux ont été réalisés (rénovation de la voie Flamboin-Montereau en 2012) ou sont en cours (électrification du réseau Paris/ Nogent-sur-Seine/Troyes...).
On peut légitimement s’interroger sur l’intérêt général d’un projet :
L’enquête pour la Déclaration d’Utilité Publique du canal à grand gabarit est lancée alors que le projet sensé limiter les effets d’accélération des crues majeures de la Seine. Le « casier » de la Bassée ne produirait à terme que dix pour cent du projet d’écrêteur de crues initial (dix casiers).
Quels impacts écologiques ?
De nombreux impacts notamment sur la Bassée, ont été présentés, par les associations, en matière de préservation de la ressource en eau, de faune, de population piscicole, de flore mais aussi la dégradation de la morphologie de la Seine sans que les problèmes évoqués soient traités
« …. le CSRPN constate de nombreuses lacunes, impasses, incohérences et imprécisions sur les conséquences de ces projets sur les écosystèmes de la Bassée. »
Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel, 3 Janvier 2019.
Les impacts sur les milieux naturels et la biodiversité seraient très importants, les travaux détruiraient directement une quantité significative d’écosystèmes terrestres et aquatiques (flore, faune, habitats, zones de nourrissage et de reproduction, cheminements, nature des sols…).
En matière de gaz à effets de serre, les arguments développés par VNF sont spécieux : le projet éviterait 27000 camions chaque année par an, moins de 100 par jour, à rapprocher des milliers de camions circulant quotidiennement dans cette zone.
Les émissions des bateaux (sans parler des métaux lourds relâchés dans la Seine), non évaluées par VNF, sont considérables en raison des carburants utilisés et les bateaux sont plus polluants que les trains.
Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe): « si une tonne-kilomètre passe de la route à la voie d’eau, 50 grammes de CO2 sont économisés en moyenne ; si elle passe du rail à la voie d’eau, 32 grammes supplémentaires sont émis ».
On va donc dépenser 343 millions d’euros pour augmenter nos émissions de gaz à effet de serre.
Quels impacts sociaux ?
En conséquence :
Le contexte pandémique de l’enquête publique ne permet pas l’organisation de débats publics, face à ce grand projet inutile :
Nous demandons :
Son abandon et la mise en œuvre d’un projet :
Enquête publique Canal à Grand Gabarit
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