Le Syndicat Mixte de traitement de déchets des Pays de Rance et de la Baie (SMPRB) prévoit, dans le but de valoriser l'énergie fatale produite (et aujourd'hui perdue) par l'usine d'incinération de déchets de TADEN, l'implantation d'un gigantesque site de près de 10 hectares dédié à la production industrielle de légumes biologiques sous serres chauffées. Le projet, de par sa nature et sa démesure n'est pas soutenable.
L'emplacement du projet pose problème. Il devra nécessairement se situer à proximité de l'usine d'incinération. Or, celle-ci a été construite au pieds du bois d'Avaugour (bois classé en ZNIEFF : Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique) et est située au coeur d'un maillage dense de zones humides participant à l'alimentation en eau du Frémur. Une imperméabilisation de 10 hectares de terres agricoles à proximité de l'usine aura nécessairement un impact sur ces zones.
Le recours au chauffage des serres et l'intensification du système de culture qu'il engendre sont difficilement compatibles avec certains principes fondateurs du cahiers des charges de l'agriculture biologique (1) tels que le respect des cycles naturels (le chauffage permet la désaisonnalisation des productions), le maintien et l'amélioration de la santé des sols (l'allongement du cycle de culture risque d'épuiser les sols à moyen terme et nécessiter le recours à l'usage d'engrais solubles) et le maintien d'un niveau élevé de biodiversité dans les systèmes (les contraintes de rentabilité du système induisent une réduction des rotations culturales).
Le projet annonce une production annuelle de tomates de l'ordre de 1500 tonnes, c'est l'équivalent ce que peuvent produire environ 200 maraîchers diversifiés travaillant en serres froides. Le chauffage permettant de surcroît un avancement de la date de vente des premières tomates, ce projet est donc une vraie menace pour le tissus agricole local. Les emplois qu'il est susceptible de générer en contrepartie seront de même type qu'en serres conventionnelles : précaires, peu qualifiés et non nécessairement locaux.
Il est prévu un financement public de ce projet par le SMPRB à hauteur d'au moins 3 millions d'euros (réseau de transport de la chaleur vers le site, voiries, achat et viabilisation des terrains…) auxquels s'ajouteront vraisemblablement des subventions régionales et/ou départementales directes. Le tout pour un projet qui, selon le SMPRB, ne pourra valoriser qu'au maximum 30% de la chaleur fatale aujourd'hui produite.
Toutes les pistes de valorisation ont-elles été étudiées ? Quels sont les besoins locaux existants pour ce type de chaleur ? A ce jour, aucun débat sur ce projet n'a encore eu lieu à l'échelle de Dinan Agglomération. Il soulève pourtant des questions transversales telles que la gestion des déchets, l'autonomie énergétique, l'avenir de l'agriculture et la relocalisation de l'alimentation.
Rien n'est aujourd'hui engagé. Il est donc encore temps d'interpeller nos élus afin qu'ils s'emparent du sujet et organisent une large concertation qui garantira le respect de l’intérêt général.
Le Collectif Avaugour
Pour plus d'information sur le projet rendez-vous sur la page Facebook du Collectif
Cette pétition est également soutenue par :
- Le Groupement des Agriculteurs Biologiques des Côtes d'Armor
- La Confédération Paysanne des Côtes d'Armor
- L'Association Bretagne Vivante
- L'Association Eau et Rivières de Bretagne
- L'Association Les Robins des Bois
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