L’alimentation est devenue un enjeu sanitaire majeur. Les scientifiques ont alerté sur l'importance de la prévention en matière de cancers et de maladies chroniques. Les pouvoirs publics, conscients de ces enjeux, sont appelés à mettre en place des programmes ambitieux tant au niveau de la réglementation que de la sensibilisation des enfants et parents. Avec la loi du 24 décembre 2012, la France a ainsi été pionnière dans l'interdiction du Bisphénol A et de certains phtalates dans les contenants alimentaires. Plus récemment, la Loi Egalim propose une part croissante des aliments issus de l'agriculture biologique dans l'alimentation de la restauration scolaire.
Mais à quoi bon servir du bio, améliorer la qualité nutritionnelle des aliments si tout est cuit, stocké, réchauffé, et servi dans des contenants en plastique qui contaminent les aliments ?
Ces pratiques, qui vont à l'encontre des recommandations des scientifiques et des agences de santé, se développent dans la restauration scolaire. Depuis plusieurs années, certaines communes, départements et régions ont privilégié la centralisation des cuisines et l'usage des contenants plastiques jetables à usage unique. La logique de maîtrise des coûts immédiats a conduit à privilégier la préparation des repas en grande quantité en avance, pour ensuite assurer leur distribution par la « liaison froide », dans des véhicules réfrigérés, jusqu'aux cantines des établissements scolaires.
Dans la majorité des cas, la nourriture est conditionnée dans des barquettes en plastique qui seront chauffées plus tard dans les fours des cuisines des écoles. Dans certaines cuisines, c'est la cuisson même des aliments qui est faite dans des poches en plastique jetables, pour des durées pouvant aller jusqu'à quarante-huit heures voire soixante-douze heures, puis sont conservés dans ces mêmes poches pendant parfois plusieurs jours à semaines. Ces mêmes aliments sont refroidis puis réchauffés à plus de 100°C pendant plusieurs dizaines de minutes dans des barquettes en plastique fermées.
De plus, certaines collectivités ont adopté de la vaisselle en plastique, à lavages limités, ou jetable à usage unique.
Ce modèle pose de graves problèmes de santé car il expose nos enfants à des substances potentiellement toxiques et des problèmes environnementaux par les déchets qu'il génère. C'est une bombe à retardement sanitaire et environnementale !
Pourtant, des solutions existent et elles sont peu coûteuses, comme le remplacement des barquettes en plastique par des contenants en inox et en verre, qui sont inertes et ne libèrent pas de substances nocives.
Les enfants sont, par définition, une population extrêmement vulnérable aux expositions environnementales. L'exposition de leur corps à des substances bio-actives perturbe la constitution de leur système endocrinien, avec pour conséquences parmi d'autres, des baisses de fertilité, une augmentation des pubertés précoces, de l'obésité, des diabètes, d’hyperactivité mais aussi à long terme une explosion des cancers hormonaux. Les plastiques ne sont pas des matériaux inertes. En effet, les matières plastiques peuvent contenir des substances reconnues comme étant des « perturbateurs endocriniens » : ces substances chimiques interférant avec les systèmes hormonaux. Même à température ambiante, les plastiques libèrent au cours du temps ces molécules, et ce, même à faible dose. La migration des molécules de synthèse (additifs dont les bisphénols et phtalates) dans l’alimentation est favorisée par la chaleur, les aliments gras ou acides. Le phénomène est aggravé en cas d’usure des plastiques (rayures, détergents lave-vaisselle, haute température de lavage).
La réglementation des substances nocives s'est révélée au cours de l'histoire incapable de prévenir les grands désastres sanitaires du tabac, de l'amiante, du Distilbène et – encore aujourd'hui – du plomb. Le risque sanitaire et environnemental est toujours mis en balance avec les bénéfices économiques d'une entreprise ou un intérêt particulier. Ainsi la mise sur le marché d'une substance s'appuie sur le respect d'un seuil de toxicité, et non sur la preuve de son innocuité.
C'est justement pour de telles situations – preuves scientifiques et vulnérabilité des populations – que le principe de précaution prend tout sens. Les scientifiques ont montré que tous ces contenants alimentaires se détérioraient pendant l'usage, qui n'est pas toujours conforme aux instructions réglementaires.
La logique industrielle qui prévaut aujourd'hui en restauration scolaire met en danger la santé de nos enfants dans le plus grand silence. Aujourd'hui, les effets délétères de ces substances sur la santé ne sont plus à démontrer, ils sont connus : une politique de prévention s'impose. C'est cette action impérieuse qui a conduit des député(e)s de toutes tendances politiques à soutenir l'interdiction de l'usage des contenants alimentaires en plastique pour chauffer, cuire ou servir la nourriture dans les cantines scolaires. Aujourd’hui la Loi a été votée à l’unanimité en octobre dernier !
Nous en appelons à votre conscience de parents, de grands-parents et à votre sens de l'intérêt général.
D'autres choix sont possibles, comme le montrent de nombreuses communes engagées dans une restauration scolaire saine et durable. Nos enfants ne peuvent plus attendre !
Après la projection-conférence sur les perturbateurs endocriniens de mercredi 12 décembre afin de sensibiliser le plus grand nombre, Monsieur le Maire vous êtes pleinement conscient du fait que « les perturbateurs endocriniens sont un sujet grave », « les plastiques ne sont pas anodins », (…) « il est mieux de prévenir que de se retrouver avec des conséquences graves » (…) « on ne peut pas dire qu’on ne savait pas, il n’est jamais trop tard pour réagir et pour adapter notre conduite et aller dans le bon sens ».
Pourtant, nous n’avons à ce jour, aucun retour sur la position de la mairie quant au sujet du prochain marché de la restauration collective regroupant la petite enfance et l’enfance entre autres.
Nous vous avons également demandé légitimement un certain nombre de documents publics :
S'agissant des crèches de Louveciennes, nous tenons vivement à ce que l'ensemble du processus actuel de fabrication, de livraison et de réchauffe des repas soit entièrement transformé, dans le sens d'une alimentation saine et sans danger pour la population très à risque des plus jeunes d'entre nous.
Pour vous aider, nous vous avons donné un contact et des documentations pour trouver des solutions sur la politique de réduction des perturbateurs endocriniens dans les crèches et changer entre autres, la vaisselle en tout plastique utilisée jusqu’à présent.
L'enjeu majeur de santé publique, de la prévention des impacts des substances chimiques présentes dans l’environnement sur la santé, doit vous mobiliser et permettre d’agir en faveur de la petite enfance, en l’inscrivant comme cible prioritaire de votre stratégie de prévention et de promotion de la santé environnementale.
Nous vous remercions de votre mobilisation et vos actions sur l’urgence sanitaire et environnementale dans notre ville ! Merci de rendre prioritaire le mode de gestion de la cantine dans les crèches de Louveciennes et conserver une cuisine centrale de proximité pour tous les enfants.
Soutenez et signez la lettre ouverte du collectif sans plastique de Louveciennes !
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