Pétition
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Auteur :
Auteur(s) :
Urgence Nature
rue de la poste
48250 La Bastide Puylaurent
Destinataire(s) :
Madame la Préfète de la Lozère
Manifeste de la Gardille*
Le dictionnaire Larousse définit le paysage comme étant une étendue de pays qui s'offre à la vue. C'est aussi la mémoire physique, inscrite dans les lieux, des sociétés qui nous ont précédés. Modelé progressivement par l'homme, le paysage représente un équilibre séculaire entre les activités humaines et la nature. Il nous a été confié par nos parents et nous ne faisons en définitive que l'emprunter aux générations futures.
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Le paysage lozérien est multiple : il est cévenol, caussenard, margeridien et aubracois. Il est vaste sans être écrasant et offre un horizon sans limite. "Ce qui arrête ici le promeneur, en réalité, c'est lui-même! Ce qu'il cherche dans ces horizons et ce qu'il y trouve, c'est sa propre humanité." (André Chamson).
Pourtant, certains Lozériens paraissent indifférents au caractère exceptionnel de nos paysages. Ils semblent prêts à les sacrifier pour accéder à une prétendue modernité et être enfin "comme les autres". Fascinés, ils perdent de vue que dans ce domaine, ne pas répondre au chantage à la modernité c'est se mettre à l'abri de destructions inutiles. Pour qu'on ne s'aperçoive plus de la richesse qu'on voudrait nous retirer, faudrait-il que le sens du Beau ait déjà été abîmé en nous !
Les éoliennes industrielles de plus de 100 mètres de haut sont hors d'échelle (plus de cinq fois la hauteur de l'église du village). "Jamais rien d'aussi grand et d'aussi haut placé donc d'aussi visible n'a été disposé dans le paysage durant toute l'histoire humaine. Elles ne peuvent pas ne pas se voir." (Pierre Moulier). Ces machines hachent le paysage et rompent avec la continuité historique humaine, jusqu'à constituer une véritable agression contre le Vivant. Ces éoliennes géantes défont brutalement le paysage. À fortiori dans ce quart sud-est du Massif central où le gisement éolien attire les industriels, le rideau d'éoliennes, en co-visibilité successive depuis le plateau aveyronnais du Lévézou jusqu'aux sommets du Vivarais, en Ardèche, fermera le paysage et emprisonnera le regard. Leur présence obsédante nous ôtera la possibilité de percevoir le paysage; alors que, comme le souligne la Directive nationale d'aménagement, il est souhaitable que la majorité des sites encore vierges le demeurent.
Nous, signataires du Manifeste de la Gardille, refusons que nos enfants et petits-enfants grandissent dans un monde où les paysages naturels ne seraient plus que des restes tragiques, encerclés par un bric-à-brac de "zones" de toutes sortes, formant un monde sans grandeur ni puissance d'évocation. Nous exigeons le respect de la Convention de Florence, ratifiée par la France, qui affirme dans son préambule : "Le paysage doit devenir un sujet politique d'intérêt général parce qu'il contribue de façon très importante au bien-être des citoyens européens et que ces derniers ne peuvent plus accepter de subir leurs paysages en tant que résultat d'évolutions de nature technologique et économique décidées sans eux. Le paysage est l'affaire de tous les citoyens..."
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Sans la perspective de retombées financières, quel conseil municipal accepterait de sacrifier crêtes et sites naturels? Rappelons cependant aux élus que le paysage est un bien commun qui n'a pas de prix.
"Cessez de penser au