Pétition
22
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Auteur :
Auteur(s) :
Académie Nationale des Arts de la Rue
105 Boulevard Haussmann
75008 Paris
Destinataire(s) :
Mairie de Paris
A l’initiative de l’Académie des Arts de la Rue (L’ANAR, fondée par André Parinaud en 1969), les Parisiens appellent leurs élus à la modération dans le sabrage de l’affichage par la nouvelle réglementation de la Ville en matière de publicité, qui devrait être adoptée par le Conseil Municipal des 17 et 18 Décembre prochain.
Ils sont particulièrement sensibles à l’interdiction des panneaux muraux 4X3m :
Ce format est nécessaire à la création d’affiches claires, bien composées , privilégiant la respiration par rapport au bourrage . L’ANAR milite elle-même pour une « écologie de l’œil ». Par ses sélections mensuelles, elle encourage les annonceurs et leurs agences à produire des images respectueuses du public ,et dignes de figurer dans le champ culturel public. De Villemot à Folon, de Warhol à Jean-Paul Goude, peut-être mieux que dans d’autres media, la poésie, la gaité, la monumentalité, l’invention, le charme ont progressé sur les murs. Les affiches publicitaires retrouvent dès lors une fonction d’animation et d’humanisation de la rue, comme l’indiquait Robert Escarpit, en mettant des couleurs sur le gris de nos murs.
Nous demandons à la municipalité de ne pas céder à l’aveuglement jusqu’au-boutiste de quelques groupuscules, de ne pas détruire ces réseaux d’images par le contingentement et la miniaturisation. Il suffit, à notre sens, de protéger les immeubles qui méritent d’être vus, et non de considérer les panneaux comme des intrus à éjecter.
Comment interpréter encore le projet de suppression, également, des bâches peintes, qui sont souvent de superbes images originales ? Préfère-t’on l’austérité des bâches brutes ?
De même, nous n’acceptons pas le projet de supprimer le micro-affichage sur les devantures des commerces, qui participe à égayer et informer la rue.
Comme la compression de l’affichage mural, c’est aussi une attaque dirigée vers les secteurs de la culture, des spectacles, des associations et des causes publiques, qui auront beaucoup plus de difficulté à trouver de l’espace pour communiquer. Ce qui nous semble contradictoire avec l’ambition d’une ville soucieuse de l’épanouissement de ses habitants, et tout particulièrement de Paris. Lautrec, Cendrars, Savignac, au secours !
En résumé, nous attendons de nos élus de résister à la surenchère rabat-joie. Ecologie, oui, couvre-feu, non.
Note :
« En 1968, le petit groupe d’amis que nous formions (et qui devait donner naissance à l’Académie des Arts de la Rue huit ans plus tard) décida de constituer le Jury du Grand Prix de l’Affiche Française. Nos objectifs consistaient à tenter de protéger nos rues de la pollution du regard… »
Ainsi André Parinaud décrit-il l’acte fondateur prémonitoire du premier des Prix de l’ANAR, qui en bientôt quarante ans a honoré chaque mois une de ces affiches murales, parties prenantes de la civilisation de l’image : En tout, un corpus de près de cinq cent créations, dont le mérite répond à l’ambition de l’ANAR : Introduire des objectifs culturels dans les secteurs de l’économie, encourager ses acteurs à une véritable écologie de la communication.
La grille dévaluation, établie par Abraham Moles, favorise la créativité, l’esthétique, la clarté, la pertinence et le respect du public. Elle est remplie, après débat, par un jury composé d’artistes, architectes, urbanistes, journalistes, sociologues, designers..et non de professionnels de la publicité.
En 2004, l’ANAR a récapitulé son travail avec l’édition d’un ouvrage : « 1