Monsieur le premier Ministre, Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Le débat concernant la mise en place ou non d’une alternative au menu unique servi dans nos cantines scolaires revient de façon cyclique. Il divise les politiques et les Français.
Les gouvernements précédents ont opposé toutes sortes d’arguments plus contestables les uns que les autres afin de justifier leur immobilisme face à cette question pourtant source de sérieux problèmes.
Plusieurs points peuvent, du point de vue d’un grand nombre, aisément étayer le bien fondé de proposer un repas de substitution végétal tous les jours dans les services de la restauration collective Publique.
J’aimerais tout d’abord vous entretenir sur le terrible gaspillage que ce système engendre.
Partant du principe que tous les menus commandés et servis dans les cantines scolaires sont d’office composés de viande ou de poissons, et cela en dépit du fait qu’un pourcentage important d'écoliers n’en mangent pas, il en résulte de façon évidente pour tout le monde, que ces plats non consommés terminerons irrémédiablement chaque jour à la poubelle.
On peut d’ores et déjà se faire une idée de ce gaspillage organisé en évaluant le nombre de nos concitoyens concernés par la question : 800 000 Bouddhistes/ 600 000 Juifs/ 4 710 000 Musulmans/ 3 345 000 végétariens et véganes et 6 690 000 français sondés qui déclarent être dans une dynamique de réduction voir d’arrêt de leur consommation de viande. Cela fait tout de même 16 145 000 soit ¼ de la population française.
Combien de vies animales sacrifiées inutilement ? Combien, en coût global et en impact écologique, aura-t-il fallu investir dans l’élevage et la mise à mort de ces animaux, pour qu’au final, et nous en sommes conscient, une partie d’entre eux soit condamnée, avant même qu’ils soient nés, à terminer à la benne.
Vouloir aider les éleveurs français à sortir de l’impasse financière dans laquelle ils se trouvent, ne justifie pas le maintien d’un procédé aussi malhonnête et scandaleux, que ce soit pour les animaux, l’environnement ou pour la santé des Français et même pour leur portefeuille.
Je suis certaine que nos concitoyens préféreraient voir leurs impôts utilisés pour soutenir un projet de reconversion globale, plutôt que de voir leur argent dépensé à pure perte.
Oui, c’est bien avec une partie de l’argent des contribuables que sont financées les subventions versées aux éleveurs en fonction de leur taux de production. Raison pour laquelle, bien évidemment, ils font pression pour que ce gaspillage organisé soit maintenu, même si c’est au détriment de la planète, de nos enfants, de millions d’animaux et de toute considération morale.
Parlons maintenant de ces écoliers qui ne veulent pas souscrire au menu imposé.
Au mois de novembre 2019, les parents de Kamil, un petit garçon de 8 ans vivant dans la Commune de Pont-De-Chéruy, recevaient un courrier du Maire les informant que puisque leur fils ne voulait pas manger de viande à la cantine, il serait dorénavant exclu de la restauration scolaire ! Un véritable scandale qui relance une fois de plus le débat sur la mise en place d'un menu alternatif végéta*ien quotidien dans les services de restaurations collectives.
Est-il normal que pour le même tarif, les enfants qui ne veulent pas souscrire au menu unique mangent moins bien que les autres ou soient purement et simplement renvoyés ?
Seraient-ils punis pour avoir exercé leur libre arbitre à l’école ou bien la cantine serait elle une zone de non droit ou la « Charte de laïcité à l’école » émanant du Ministère de l’Education Nationale n’aurait pas autorité ? Pourtant les 15 articles qui la composent sont très clairs sur la question :
Article 6 : La laïcité de l’École offre aux élèves les conditions pour forger leur personnalité, exercer leur libre arbitre et faire l'apprentissage de la citoyenneté. Elle les protège de tout prosélytisme et de toute pression qui les empêcheraient de faire leurs propres choix.
Article 2 : L’État est neutre à l’égard des convictions religieuses ou spirituelles. Il n’y a pas de religion d’État.
A la lecture de ces articles, on se demande pourquoi cette histoire de menus est l’objet de toutes ces polémiques dans les médias. Ce détournement de la laïcité serait il un écran de fumée destiné à cacher aux français les véritables enjeux économiques qui ont poussé les gouvernements précédents à maintenir ce système scélérat ?
Il est important de rappeler ces règles afin d’éviter que certains politiciens instrumentalisent cet outil du bien vivre ensemble à des fins de récupération politique.
La laïcité est justement l’élément indispensable qui protège et permet la liberté de conscience de chaque individu ou groupe d’individus au sein de la République.
Laissez le choix aux enfants et à leurs parents pour les plus jeunes, en mettant à leur disposition un menu de substitution végétal équilibré et nutritif est la mesure la plus laïque qui soit !
Qui plus est, les vertus pour la santé d’une alimentation composée de protéines végétales ne sont plus à démontrer en termes de prévention et pour le traitement de certaines maladies. Un nombre croissant d’études et de rapports émanant de l’OMS du CIRC de l’INCA, et de l’Association de Diététique Américaine entre autre atteste de cette affirmation.
Un argument santé indéniable qui devrait motiver une prise de décision rapide en faveur de la mise en place de cette mesure tous les jours et pas seulement une fois par semaine puisqu’à l’heure actuelle certains enfants ne bénéficient pas d’apports nutritionnels satisfaisants le midi pour affronter le reste de leur journée d’apprentissage.
Certains pays Européens comme le Portugal ont déjà fait ce choix en imposant une alternative végétale dans tous les établissements publics, écoles, universités, hôpitaux, prisons etc… Ils ont su être à l’écoute des aspirations de leur population et ont compris les enjeux environnementaux, éthiques et sanitaires en cause, enjeux que l’humanité aura à affronter ces prochaines années.
En France également, des Maires courageux ont déjà pris la décision de laisser le choix aux élèves de leur commune d’être qui ils sont et de manger ce que leur conscience et leurs convictions personnelles, religieuses ou leur histoire familiale leur inspire.
Alors aujourd’hui, avec tous les cosignataires de cette pétition, je vous le demande, Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs les parlementaires, faites voter une loi rendant obligatoire la mise en place d’un menu végétal alternatif chaque jour et sur tout le territoire français en plus du repas classique, afin de permettre au « petit peuple de la cantine » d’exercer sa souveraineté loin de la tyrannie du menu unique.
Pour que nos enfants préfèrent encore longtemps manger à la cantine avec leurs copains et leurs copines.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
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