Nous, soussignés, en tant que simples citoyens, contestons le projet mené par la société GEFA.
Ce projet vise à créer une microcentrale électrique sur l’Auze. Cette petite rivière est, comme en témoigne l’étude d’impact visible sur le site de la préfecture de Haute Loire, un lieu favorable à la reproduction de la truite fario. Pas moins de 22 frayères ont été répertoriées sur le tronçon que la Société Gefa souhaite court-circuiter. Autant dire que cette rivière est très importante pour la reproduction de la truite Fario, elle est qualifiée de rivière nurserie dans l’étude d’impact.
Concernant les autres effets délétères de ce projet, pour, somme toute, un bénéfice éventuel dérisoire, soit la consommation moyenne annuelle en électricité de 185 habitants, on peut, entre-autres, noter l’impact paysager majeur avec la construction d’un bâtiment de 7 m sous faîtière au milieu d’un site naturel (en zone naturelle au Plan Locale d’Urbanisme d’Yssingeaux), la destruction d’un vallon défiguré par une conduite forcée en métal de 80 cm de diamètre, la suppression d’un chemin communal menant à nos habitations sans autre possibilités et empruntés par de nombreux amoureux de la nature, pêcheurs, promeneurs, cavaliers, quad, motos, VTT,... De plus la rivière serait en débit réservée de 80l/s, seulement sur plus d’un kilomètre, ce qui entraînerait une diminution très importante de l’eau pour les poissons, les invertébrés, les arbres des bords de rivière, comme les aulnes habitués à avoir les pieds dans l’eau. L’étude d’impact citée ci-dessus indique d’ailleurs que les impacts n’ont pas été entièrement étudiés et que les appréciations portées « impact faible » sont « assez clémentes », il est même précisé « l’impact ne peut être jugé comme faible »
Les écosystèmes d’eau douce se dégradent effroyablement depuis 1970… et les populations de poissons s’effondrent. C’est un des constats mis en avant par l'«Indice planète vivante» publié ce début d’année, par le WWF, indiquant également la baisse de 60% des vertébrés sauvages de la planète.
Marco Lambertini directeur général de la WWF International a déclaré qu’il était temps
« que nous réalisions qu'un avenir durable n'est possible que sur une planète où la nature prospère et où les forêts, les océans et les rivières regorgent de biodiversité et de vie. Il est urgent de repenser la manière dont nous utilisons et valorisons la nature, sur le plan culturel, économique et dans nos agendas politiques. Nous devons penser à la nature comme belle et inspirante, mais aussi comme indispensable. »
Les sécheresses importantes de ces deux dernières années, et leurs impacts sur le niveau de l’eau dans l’Auze, attestent malheureusement de cette évolution.
Ce projet n’a d’intérêt que dans son objectif pécuniaire pour un simple particulier (la société GEFA, au capital de 600 €, n’emploie pas de salariés et semble la propriété d’une seule personne, par ailleurs propriétaire d’une partie des terrains concernés)
Créer de l’énergie renouvelable, oui, à condition que ce soit durable et justifié.
Or la Commission Locale de l’Eau du SAGE Lignon dans son courrier du 29/11/2017 a émis un avis réservé sur ce projet en pointant du doigt la sur estimation des capacités de production et donc celle des bénéfices économiques estimés ainsi que l’insuffisance voire la partialité des études d’impact environnementales.
Installer un tel projet pour 185 habitants seulement, est donc un non-sens économique mais aussi écologique.
Les experts cités dans la lettre du Sicala n°68 de septembre 2015 (Lire ici) , alertent notamment sur un étiage particulièrement bas, avec une prévision à l’orée 2030 de -10 % par rapport au débit actuel de l’Auze, estimation dont l’enquête ne tient pas compte et qui réduit encore la pertinence de ce projet
Les têtes de bassins sont des milieux fragiles et sensibles qu’il convient de protéger, pour garantir la pérennité des espèces vivantes et leur continuité écologique.
L’assèchement de l’Auze, va avoir de graves répercussions sur les frayères et sur les invertébrés constituant la nourriture des jeunes truites. Il faut savoir préserver ces sanctuaires non seulement comme patrimoine pour les générations à venir en assumant notre responsabilité vis à vis d’elles, mais aussi pour dynamiser le développement local en valorisant notre territoire.
Nous, en tant que citoyen, sommes tous tenus selon l’article Article 2 de la Charte de l’Environnement de protéger notre environnement et de prendre part à sa préservation (Lire ici).
C’est pourquoi nous disons NON à LA MICROCENTRALE et vous invitons à signer cette pétition pour faire valoir les droits de ce joli cours d’eau, qu’est l’Auze.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.