Dans les colonnes du Paris-Normandie, un article faisait état d’un projet de ramassage scolaire en calèche tirée par un cheval et financée par la ville de Rouen. (https://www.paris-normandie.fr/actualites/societe/a-rouen-un-service-de-ramassage-scolaire-a-cheval-sera-effectif-a-la-rentree-2020-HE16125354)
Même si nous comprenons et partageons la volonté de proposer un modèle alternatif pour réduire la pollution, nous invitons les différents partenaires à revoir leur position en prenant en compte l’ensemble des paramètres.
Parmi ceux-ci, l’un fait cruellement défaut : c’est la prise en compte du bien-être animal.
Comment peut-on simplement imaginer un seul instant que les deux chevaux prévus puissent s’épanouir dans un environnement urbain, au milieu de la circulation ? En dehors de l’aspect accidentogène (rappelons si besoin que le cheval ne sera pas protégé par un habitacle), mettre ces animaux sur le bitume pour les obliger à fournir un effort au milieu des gaz d’échappement revient à nier leurs besoins fondamentaux et à mettre en péril leur santé mentale et physique. Ceux-ci n’ont pas vocation à sacrifier leur bien-être au nom d’un marketing « écolo » à moindre coût.
Un autre aspect est la portée pédagogique d’un tel dispositif. Celui-ci est effectivement évoqué dans l’article mais il est largement discutable.
L’un des éléments évidents est la lutte contre la pollution. Comprendre les enjeux environnementaux est au coeur des programmes scolaires. Mais, là encore, le débat est nécessaire. Ne nous laissons pas enfermé-e-s dans un syllogisme qui nous enjoindrait à soutenir ce projet au risque de passer, au mieux, pour un « écolo de pacotille » ou, au pire, pour un « dangereux-pollueur-qui-s’assume ». Il existe d’autres solutions non-polluantes mises en place d’ailleurs dans d’autres communes (pédibus, vélobus,…).
Bien sûr que les élèves vont « aimer » sincèrement ces chevaux, mais le rôle de la pédagogie n’est pas de se limiter à l’affectif mais bien de développer un esprit critique nécessaire aux citoyen-ne-s de demain. Cette vision « utilitariste » de la nature et des animaux non-humains est mortifère. Contraindre cette nature pour en faire un objet de jouissance au seul profit de l’humanité a conduit à tous les excès dont nous commençons aujourd’hui à ressentir les conséquences. L’exploitation animale ne saurait être une solution pour lutter contre les effets pervers de nos activités car elle en est l’un des principaux responsables. En ce sens, implicitement, on oblige les élèves à reproduire ce comportement anthropocentriste.
Certains vont peut-être estimer que le trait est grossi. Mais, à y réfléchir, comment pourrait-on continuer à s’émouvoir du sort réservé aux animaux utilisés à des fins de divertissement (cirques, delphinarium,…) tout en soutenant ce projet ?
À l’heure où la prise en compte du bien-être animal est de plus en plus prégnant dans notre société, quelle triste image serait envoyé alors par la ville de Rouen !!!
Nous, signataires de cette pétition, exprimons ici notre opposition à ce dispositif de ramassage scolaire.
Nous invitons pour cela les différents acteurs, et en premier lieu les élu-e-s municipaux d’aujourd’hui et de demain, à revoir leur soutien à ce dossier, en prenant en compte à la fois la lutte contre la pollution et le respect du bien-être animal.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.