16 parcelles de 587 à 1 384 m², à l'autre bout de la commune... Au prix de 180€/m² en moyenne, avec le constructeur de chalets Roch. Le constructeur impose ses chalets en ossature bois « personnalisables à souhait » avec par exemple un terrain de 616 m² + une maison de 127 m²= 498 000€.
Le promoteur, Roch Constructeur Bois, promet la « maison de vos rêves » « au cœur de la nature », mais oublie de dire que poser 16 chalets sur une pelouse sèche ou dans un pâturage, en défonçant murets et affleurements rocheux, faune et flore locale, ce n'est pas s'installer au cœur de la nature mais à sa place.
Ce projet de lotissement est un cauchemar de plus pour nous, habitant⋅e⋅s du Haut Jura, actrices et acteurs de ce territoire, humains et non-humains, qui en subiront les conséquences. La gentrification rurale à l'œuvre vide la montagne de ses habitants. Qui, en travaillant à proximité, peut rembourser 2 700 € par mois pendant 40 ans ?
On pourrait espérer que le prochain Plan local d'urbanisme intercommunal (qui sera décidé par la Communauté de communes Haut-Jura Saint-Claude et qui devrait réduire les surfaces d'espaces naturels consumables) nous prémunira de telles aberrations à l'avenir. Mais le plus sûr moyen de protéger notre territoire est de nous soulever dès aujourd'hui et d'exiger ensemble le retrait de ce projet d'un autre âge, sur cette intercommunalité comme sur les autres !
Un projet pensé il y a 15 ans par la commune
En faisant de cette pâture une zone à urbaniser à vocation touristique en 2010, les élus de Septmoncel ont choisi de dédier aux « activités de tourisme et de loisir » cet espace loin de leurs yeux, loin des services et des espaces de convivialité, de la livrer aux investisseurs et aux multi-propriétaires.
Bien sûr, on pourra objecter que ce coin du Manon est déjà bien défiguré, et que ce n’est qu’un hectare et quelques de moins pour l’agriculture, mais chaque hectare compte et rien ne justifie d'ajouter au tableau cet alignement de chalets vides.
En espérant récupérer les taxes d'aménagement, la collectivité joue avec les propriétaires terriens le jeu de la spéculation sur notre montagne, au détriment des citoyen⋅ne⋅s qui l’habitent et la font vivre.
Et concernant l’eau potable ? Nous ne pouvons plus ignorer les problématiques concernant le lac des Rousses, notre ressource en eau, aménager de tels secteurs pour faire venir des consommateurs aux périodes les plus critiques et multiplier les trajets en bagnole n'a plus aucun sens.
Un exemple de l’urbanisation que l'on ne peut et ne veut plus accepter sur le Haut Jura
Partout autour, du Boulu à La Pesse, des projets absurdes, sur des terres agricoles, des zones humides, à la place de forêts ou de lapiaz, ressortent des limbes, sous l'effet de l'appât du gain. Voulons-nous continuer à assister à l’accaparement des terres ? On sait qu'ils sont nocifs et qu'il faudra inventer d'autres façons d'habiter notre montagne, mais beaucoup laissent faire, en attendant une transition que personne ne prépare.
Il est important de proposer des solutions de logements durables, accessibles au plus grand nombre et proche des centres de villages. Mais si le besoin est réellement d'accueillir de nouveaux habitants, nombre de logements vacants, de bâtiments à convertir ou d'espaces déjà artificialisés ne demandent qu'à être réutilisés.
Nous ne pouvons plus nous contenter d'attendre l'explosion de la bulle spéculative immobilière qui touche notre territoire. Même si la neige, notre faune et notre flore reculent sous l'effet de nos attaques contre le climat et contre la biodiversité... Même si l'absurdité des trajets de plusieurs dizaines de kilomètres par jour en bagnole ou du « télétravail au vert » est évidente... Ce territoire attire les capitaux car il est frontalier et touristique, mais il n'est pas à vendre.
Nous ne pouvons plus nous résoudre à compter les hectares saccagés sous nos yeux !
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