Alors que de nombreux maires adoptent des arrêtés interdisant les pesticides sur le territoire de leur commune, le ministre de l’Agriculture tente d’éteindre l’incendie en lançant une concertation visant à faire accepter un périmètre de « protection » de seulement 5 à 10 mètres.
Pire, cette concertation qui se termine le 1er octobre, conduirait à l’adoption de charte locale rédigée par les utilisateurs de pesticides pouvant réduire ce périmètre à 3m ou moins !
Face aux multiples expositions auxquels sont confrontées les riverains des champs traités par les pesticides de synthèse, il est grand temps d’obtenir un véritable périmètre de protection d’au moins 150 mètres. Pour ne pas laisser les paysans sans solution, cette interdiction doit être accompagnée d’un appui technique et financier.
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Pour Didier Guillaume, ministre de l’agrochimie, au-delà de 5 m des habitations et des cours d’école, nul besoin de réglementer l’épandage des pesticides de synthèse.
C’est une provocation ! Ce périmètre ne repose sur aucun critère scientifique*. Il ne protégera nullement les riverains. Par cette annonce, le ministre apporte une nouvelle preuve de sa totale dépendance au lobby de l’agrochimie !
96% DES PERSONNES INTERROGÉES FAVORABLES À UNE INTERDICTION DES PESTICIDES À 150 M DES HABITATIONS.
Dans un sondage IFOP à l’initiative d’Agir pour l’Environnement, 96% des personnes interrogées indiquent être favorables à l’interdiction de l’épandage de pesticides à 150 m des habitations. Est-il possible que le ministre puisse prendre une décision aussi impopulaire ?
Nous devons être des dizaines de milliers à interpeller le ministre de l’agrochimie afin qu’il prenne enfin la décision qui s’impose : Interdire l’épandage de pesticides de synthèse à au moins 150 m des habitations.
* Le ministre justifie sa décision de tolérer l’épandage des pesticides à 5 m des habitations en s’appuyant supposément sur un avis de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, de l’Alimentation et l’Environnement. Or, que dit cet avis ?
A la page 5, l’ANSES écrit : « La méthodologie actuellement utilisée dans le cadre de l’évaluation des dossiers de produits phytopharmaceutiques est basée sur le document guide de l’EFSA (2014). […] Dans les documents de l’EFSA, il est précisé que l’évaluation de l’exposition des personnes présentes et des résidents repose sur des données limitées issues d’études effectuées dans les années 1980. […] A ce titre, l’EFSA recommande la réalisation de nouvelles études pour affiner l’évaluation proposée. »
L’agence européenne se base sur des données datant d’environ 40 ans pour évaluer l’exposition des riverains à des produits toxiques !!! INCROYABLE !
A la page 16, l’ANSES ajoute que « la méthodologie présentée dans le document guide de l’EFSA [agence européenne] permet une estimation de l’exposition des résidents uniquement à des distances de 2-3, 5 et 10 m ». Au-delà de cette distance, aussi étonnant que cela puisse paraître, l’agence européenne ne dispose pas d’estimations ! Encore s’agit-il d’estimations -et non d’analyses effectuées directement chez les habitants- issues pour l’essentiel de données fournies par les industriels !!
Ceci n’empêche pas la ministre de l’Ecologie d’affirmer que le gouvernement ne fait que suivre les recommandations scientifiques. Trop souvent, les politiques se cachent derrière une fausse expertise permettant de justifier un soutien constant à l’industrie agrochimique.
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