A Ursula Von Der Leyen, Présidente de la Commission européenne,
Madame la Présidente,
Vous prendrez vos fonctions dans quelques semaines. Nous vous écrivons afin de vous alerter sur une situation extrêmement préoccupante pour l’avenir de la planète et, par conséquent, celui de l’humanité: la disparition de la forêt amazonienne.
Les chiffres sont alarmants: la déforestation au Brésil, en juillet dernier, a été quasiment quatre fois supérieure au même mois de 2018, selon des chiffres officiels.
L’élevage intensif de viande bovine et la monoculture agricole, soutenue par l’utilisation massive de produits phytosanitaires dévastateurs pour l’environnement, sont en grande partie responsables de cette déforestation.
L'Institut National de Recherche Spatiale brésilien (INPE), l'organisme public chargé de mesurer la déforestation en Amazonie, a fait état de 2 254 kilomètres carrés de zones déforestées dans le pays le mois passé, contre 596,6 kilomètres carrés en juillet 2018, soit une augmentation de 278 % sur un an. Les dernières données de l'INPE faisaient état d'une augmentation de 88 % de la déforestation au Brésil en juin par rapport à ce qui avait été recensé pour le même mois l'année dernière.
Les scientifiques du monde entier s’accordent sur un point: si la déforestation ne cesse pas, nous parviendrons d’ici peu à un point de non retour avec l’effondrement de cet écosystème qui ne pourra plus assumer ses fonctions vitales pour la planète. La forêt tropicale régule le climat de l'Amérique du Sud mais influence aussi celui de la planète. La déforestation à grande échelle accroît l'émission massive de CO2 et favorise les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses, les pluies torrentielles et les violentes tempêtes.
Depuis de nombreuses années, les populations indigènes d’Amazonie lancent un appel à la communauté internationale. Réunies en Coordination des Organisations Indigènes du Bassin Amazonien (COICA), elles demandent à l’ONU et aux gouvernements sud-américains de protéger le territoire amazonien.
Nous, signataires de cette lettre, soutenons cet appel en faveur de la protection de leur habitat, et de l’arrêt immédiat de la déforestation du poumon vert de la planète.
Nous appelons l'Union européenne, deuxième partenaire commercial du Brésil, deuxième importateur mondial de soja brésilien et l’un des principaux importateurs de viande bovine et d’autres produits agricoles en provenance du Brésil à mettre fin immédiatement à toute relation commerciale qui compromettrait l’avenir de la biosphère amazonienne, qui serait en contradiction avec l’Accord de Paris sur le climat, qui soutiendrait les agressions envers les populations autochtones et l’environnement…
L’Union européenne doit s’honorer en envoyant un message sans équivoque au gouvernement brésilien: l’UE doit refuser de négocier un accord commercial avec le Brésil tant que les violations des droits humains n’auront pas pris fin, que des mesures strictes pour mettre un terme à la déforestation n’auront pas été prises et que des engagements concrets pour mettre en oeuvre l’Accord de Paris ne seront pas effectifs.
En outre, l’Union européenne doit user de tout son poids auprès de l’Organisation des Nations Unies afin qu’elle se prononce pour une intervention internationale d'urgence en Amazonie en coordination avec la COICA et les gouvernements des pays amazoniens. L’objectif est de faire adopter par les États concernés des normes sociales et environnementales pour leurs entreprises, inexistantes ou insuffisantes à l’heure actuelle.
Nous vous prions de croire, Madame la Présidente, en l'assurance de notre respectueuse considération.
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