Mêmes études, mêmes droits : non au plan “Bienvenue en France”
Le mardi 11 avril dernier, le Conseil d'administration de l’université d’Evry a adopté la mise en place des frais d'inscription différenciés en fonction de la nationalité à l’endroit des étudiant·e·s s’inscrivant en L1, BUT1, DEUST1 et toutes les réorientations et redoublement, malgré l’opposition ferme de l’UNEF.
Des étudiant·e·s étranger·e·s plus précaires que les autres
Ce plan, qui porte cyniquement le nom “Bienvenue en France”, a été mis en place en 2019 afin de multiplier par 16,3 les frais d’inscription à l’université des étudiant·e·s hors Union Européenne. De fait, le coût d’une année de licence passe de 170 à 2770 euros et une année de master de 243 à 3770 euros. Un montant exorbitant pour un grand nombre de concerné·e·s.
Le coût financier et mental des études en France est déjà très élevé pour un·e étranger·e, entre les budgets pour le visa, le test de français, les nombreux justificatifs à donner et les démarches administratives longues et compliquées, cette politique ne fait que renforcer une précarisation déjà très forte.
Depuis lors, comme 115 établissements d’enseignement supérieur, l’université d’Evry avait fait le choix d’exonérer partiellement les étudiant·e·s concernées par cette mesure.
Un changement de Gouvernance qui n’est pas sans lien avec cette décision
Si le mandat précédent avait entendu les étudiant·e·s et compris l'aberration de faire payer des droits différenciés discriminant ainsi les étudiant·e·s extra-communautaires, la nouvelle gouvernance change son fusil d’épaule pour des raisons budgétaires et ce malgré des promesses de campagne exprimant la volonté de maintenir le cap en faveurs du principe d’égalité. Ce revirement à fait la majorité des voix avec seulement 4 voix contre et aucune place au débat.
En outre, même si l’on souligne au passage la volonté passée de l'établissement à maintenir une université égalitaire entre tous et toutes les étudiant·e·s, l'UNEF dénonce une mesure dangereuse et inégalitaire pour les étudiant·e·s étranger·e·s, ainsi qu’un revirement sans débat réel dans le cadre d’une instance universitaire évoluant de plus en plus dans un rôle de chambre d’enregistrement où ni réflexions ni débats ne sont pris en considération.
Une politique de sélection financière et sur critères de nationalité
Malgré l’argument mis en avant d’une obligation pour les universités de mettre en place de plan, l’UNEF Evry et les étudiant·e·s ne sont pas dupes et dénoncent les objectifs cachés de ce vote :
Le sous investissement de l'Etat dans les établissements de l’Enseignement supérieur ne doit pas être comblé par des étudiant·e·s. C’est à l'Etat d’assurer à hauteur des besoins ses missions d’éducation.
La sélection sur les moyens financiers des étudiant·e·s : une telle politique vise à rendre possible la venue en France d’un public aisé venant de certains pays riches, au détriment de milliers d’étranger·e·s venant de pays plus pauvres.
L’UNEF Evry reste à la disposition de tou·te·s les étudiant·e·s étranger·e·s souhaitant un accompagnement sur la constitution de dossier d'exonération.
Toutefois, face à ce passage en force de la présidence de l’université au conseil d’administration de l’établissement, l’UNEF Evry dénonce cette pratique et continue de se battre pour une université ouverte et émancipatrice en revendiquant :
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