Notre système de retraite a tellement été attaqué par les différents pouvoirs en place depuis 40 ans que la baisse des pensions atteint un niveau insupportable pour de plus en plus de retraités. Ce n'est pourtant pas faute de produire toujours plus de richesses ! En France le PIB n’a jamais cessé d’augmenter depuis son instauration à la fin de la seconde guerre mondiale. Rien ne s’oppose, sur un plan économique, à une sérieuse augmentation des pensions de retraites si ce n'est notre impuissance à la mettre en œuvre. Il n'y a aucun problème démographique, aucun problème de financement, seulement un problème politique : décider que la classe dominante qui s’approprie une part toujours croissante de la valeur que nous produisons par notre travail ne puisse plus le faire et affecter cette valeur au salaire des retraités.
La classe supérieure qui tire les ficelles de l’économie s’évertue à nous faire croire que la retraite est la contrepartie de cotisations passées. Elle prétend que les retraités ne produisent aucune valeur et qu’ils représentent un coût pour la société. Elle est parvenue à ses fins car la plupart des commentaires que je lis sur ce site, s’agissant des retraites, relatent cette idée.
Or un coût est un problème n’est-ce pas ! Si l’on adhère à cette idée, la seule manière de s’occuper du « problème » c’est d’en réduire le coût ou de le supprimer. Et si l'on ne veut pas être une charge pour la société il faut cotiser pour sa pomme ou exploiter le travail d'autrui (être un retraité rentier est devenu un projet très populaire).
Ainsi l’élite au pouvoir parvient à nous faire accepter la baisse des retraites car nous pensons que c’est nécessaire. Elle bénéficie doublement de cette situation puisque d’une part la valeur produite par notre travail qui n’est pas affectée au salaire des retraités est disponible pour le profit (15 points de PIB supplémentaires captés par le profit depuis depuis les années 80 c'est-à-dire depuis le début de la dérégulation des retraites) et d’autre part elle prend le pouvoir sur nos vies car nous n’avons pas d’autre choix que de nous mettre à son service (être employé) durant toute notre carrière pour avoir droit à une retraite.
Tant que nous penserons qu’il y a des individus actifs qui financent les revenus d'autres individus qui seraient inactifs (les retraités), nous ne pourrons pas réaugmenter les retraites. Nous devons sortir (ou plutôt ressortir) de cette impasse de la pensée qui nous maintient dans l'impuissance.
Souvenons-nous de ce que nos anciens ont construit en 1946 lorsqu’ils ont subverti la sécurité sociale de la première moitié du vingtième siècle pour construire LE REGIME GENERAL de la sécurité sociale.
Le Régime Général prend le contrepied idéologique d’une retraite envisagée comme la contrepartie de cotisations passées. Il affirme que tout le monde travaille pour construire la société : les jeunes comme les vieux. Il socialise la valeur dans une caisse commune à partir de cotisations assises sur la valeur primaire (1), c’est-à-dire avant appropriation, puis la distribue en basant le calcul sur un salaire, autrement dit la reconnaissance d’une capacité à produire un certain niveau de valeur. Il s’agit là d’une anthropologie éminemment plus positive que le tristement célèbre « j’ai cotisé, j’ai droit » puisque qu’elle présente les personnes âgées comme des co-constructeurs de la société et non comme une charge.
Il est urgent de réapprendre l’histoire du régime général de la sécurité sociale, qui promeut les retraités au grade de travailleurs émancipés des employeurs, pour revenir sur le champ de bataille et reconstruire nos droits à retraite comme l’ont fait nos aïeux en 1946.
NOUS ALLONS RÉAMORCER LA HAUSSE DES PENSIONS DE RETRAITES car les retraités ne sont pas une charge pour la société mais des producteurs de valeur !
J’ai rédigé cette pétition en m’inspirant du travail de l’économiste et sociologue Bernard FRIOT que j’invite vivement à découvrir. Ses nombreuses conférences sont disponibles sur le net.
(1) Valeur primaire, c’est important, cela permet de réduire le coût des profits (40% du PIB aujourd’hui) ce qui est bénéfique pour l’économie.
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