Pétition
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Auteur :
Auteur(s) :
MOSSI IDRISSA
Etudiant à l'université Louis Pasteur, actuelle université de Strasbourg
Destinataire(s) :
L'assemblée nationale et la cour constitutionnelle du Niger
Le changement de la constitution au Niger
Si au pays de l’oncle Sam la limitation des mandats présidentiels est apodictique, en Afrique, la remise en cause de celle-ci ressemble au dernier cadeau que beaucoup de dirigeants veulent s’offrir pour s’assurer une présidence à vie. Cette boulimie du pouvoir crée souvent un fossé entre les dirigeants et leur peuple à l’image de ce héros de l’indépendance sur qui son peuple ne peut plus compter. Pourtant les belles expériences d’alternance que certains dirigeants veulent ériger en exception, ne manquent pas. C’est le cas au Mali, au Ghana ou encore au Bénin. Jusqu’à une date récente, le Niger était pressenti pour emboîter le pas à ses voisins de l’Ouest et du Sud. Les thuriféraires du régime ont préféré regardé vers le Nord (l’Algérie) en reprenant quasiment mot pour mot, « je ne peux pas rester insensible à l’appel du peuple » les raisons d’une remise en cause des principes constitutionnels.
Or le fondement de la démocratie c’est la constitution qui a permis à l’actuel président de la république d’accéder au pouvoir. Et, c’est par respect à cette constitution que les putschistes se sont retirés du pouvoir pour permettre au président de la république Tandja Mamadou d’exercer la volonté populaire. Certes, les textes peuvent subir des amendements ou des abrogations, mais ceux-ci ne doivent pas intervenir dans l’objectif ultime de plaire ou de déplaire à un individu ou à un groupuscule d’individus. Etant donné que nul n’est au dessus de la loi, un tripotage ou une application sélective des textes dans un sens partisan n’est qu’injustice. En outre, les théoriciens du changement de la constitution veulent nous entraîner dans une régression indéniable nous conduisant vers une cours impériale du moyen âge, où on fait et défait des traités selon l’humeur du monarque. De plus, les erreurs qu’on accepte de commettre allègrement aujourd’hui pourront avoir des répercutions négatives sur l’avenir de notre jeune démocratie.
Comment cautionner, qu’une classe politique qui a été toujours à la charge du peuple depuis l’avènement du multipartisme veut se maintenir illégalement au sein des institutions de la république malgré les risques d’instabilité sociopolitique. Et la condamnation de cette monstruosité ne réside pas seulement dans son caractère anticonstitutionnel, mais par les sources d’incertitude qu’elle fait planer sur l’avenir du Niger et de son peuple. En effet, cette monstruosité qu’est le changement de la constitution accouchera d’un président qui n’est plus redevable du peuple mais plutôt des auteurs de son maintient au pouvoir, dont paradoxalement, le premier soutien passif n’est autre que l’opposition qui, en brillant par son silence complice sur des questions cruciales d’intérêt national comme l’école nigérienne, a donné un chèque en blanc au pouvoir en place.