Pétition
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Auteur :
Auteur(s) :
http://litiges-contestations.e-monsite.com/blog.html
juuli1@live.fr
Destinataire(s) :
Mr Philippe Bas
Telle est l’idée de Philippe Bas, ancien ministre de la Santé sous Villepin. Ou comment on se fout des vieux en arnaquant les travailleurs.
Hier, au micro d’Europe 1, le discret monsieur Bas — qui porte bien son nom — a tenu les propos suivants : « Les prix des [maisons de retraite] ont fortement augmenté et avec une retraite moyenne de 1.200 €, les personnes âgées ne peuvent suivre sans que toutes leurs économies y passent. Beaucoup sont contraintes de faire appel à leurs enfants ou à l’aide sociale »… une « insupportable humiliation », selon lui. Il se vante d’avoir le « courage de proposer cette deuxième journée de solidarité », indispensable à ses yeux, tout en estimant qu’« augmenter les prélèvements obligatoires [...] serait irresponsable » et qu’il vaut mieux financer cette solidarité « par le travail, qui enrichit la France, que par l’impôt, qui l’appauvrit ». En cette période de crise et de chômage massif, il y a de quoi ricaner !
Cerise sur le gâteau, le discours culpabilisateur : « Saurons-nous surmonter nos égoïsmes pour donner à nos anciens et aux personnes handicapées un peu de ce temps libre dont nous disposons à profusion ? », a-t-il interrogé. Pas question pour l’énarque d’accabler les artisans, encore moins les commerçants ou les agriculteurs et les professions libérales, qui ne sont déjà pas soumis à l’actuelle Journée de solidarité : « Ils travaillent déjà plus de cinquante heures par semaine ». Non : il s’adresse à tous ces planqués de salariés, ces égoïstes privilégiés qui vivent « au pays des trente-cinq heures »...
Reprenons point par point.
• D’abord, il évoque « une retraite moyenne de 1.200 € » (toutes carrières confondues, la moyenne mensuelle étant de 1.535 € pour les hommes et de… 692 € pour les femmes, source Insee). Il élude quelque 600.000 personnes âgées, dont une écrasante majorité de femmes seules, qui survivent au minimum vieillesse (628 € par mois) et ne pourront jamais prétendre à ces maisons de retraites qui coûtent si cher : nombre d’entre elles, d’ailleurs, se « clochardisent à domicile », selon l’inquiétant constat de la Fondation Abbé-Pierre.
• Ensuite, dans sa bouche, faire appel à « l’aide sociale » — qui est inscrite dans le droit ! — devient une « insupportable humiliation ». Même chose quand il s’agit de faire appel aux enfants. On ne peut s’empêcher de songer à Martin Hirsch et à son « obligation alimentaire » aux parents par laquelle les candidats au RSA devraient passer. Telle est la flagrante contradiction : pour des retraités à 1.200 € par mois, se tourner vers la solidarité familiale est une honte mais pour des adultes vivant aux alentours ou très en dessous du seuil de pauvreté (908 € par mois) non, bien au contraire !
• M. Bas est contre « l’impôt, qui appauvrit ». Il est clair que le « bouclier » fiscal de Nicolas Sarkozy, qui protège les plus aisés de l’impôt, ne les appauvrit pas puisque l’Etat se déleste de 14 milliards d’€ par an pour les leur offrir sur un plateau, privant ainsi l’intérêt général de ces précieux fonds. Il est clair aussi que les 60 milliards d’€ d’aides publiques diverses et variées — dont plus de 30 milliards rien qu’en allègements de « charges » qui grèvent lourdement les recettes de notre protection sociale — n’appauvrissent pas des entreprises bien peu reconnaissantes qui, au lieu de faire preuve de « patriotisme économique » et œuvrer en faveur de l’emploi français, licencient leurs salariés. (Je vous épargne les 2,5 milliards récemmen