Madame le Maire de Gaillac,
Mesdames et Messieurs les élu·e·s de Gaillac,
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil Municipal de Gaillac,
Nous nous permettons de vous interpeller suite à la parution de l'arrêté "n°381/2020 concernant le port du masque obligatoire dans l'agglomération". Nous sommes de nombreu·x·ses citoyen·nes de Gaillac, à avoir appris cette nouvelle avec beaucoup d'incompréhension, de tristesse et de colère.
Nous avons conscience que la situation sanitaire actuelle dans laquelle se trouve notre pays et le monde entier demande à prendre des mesures pour protéger la population mais nous pensons que rendre le port du masque obligatoire en extérieur sur toute la commune, n'est en aucun cas une mesure justifiée, valable et reconnue comme efficace pour lutter contre la COVID-19.
L'annonce par le Président de la République d'un reconfinement pour minimum un mois a déjà été un grand coup de massue pour bon nombre d'entre nous.
Depuis le mois de Mars, nous accusons le coup de chaque décision politique, nous nous adaptons chez nous, dans la rue, au travail, dans nos cellules familiales et amicales.
Nous essayons de garder le sourire et de croire que demain sera meilleur et que ça sera vite une histoire ancienne. Mais nous sommes forcés de constater, que la situation dure : maintenant plus de 8 mois ! Et qu'on nous demande, à nous citoyen·ne·s, toujours et toujours plus d'adaptation : distanciation physique, port du masque en intérieur puis en extérieur, arrêt des activités, événements et sorties culturelles, fermeture des bars, restaurants et salle de spectacle/cinéma, fermeture des commerçants locaux, port du masque pour les enfants dès 6 ans, etc.
On nous culpabilise nous citoyen·nes de la propagation du virus, alors que nous ne pouvons pas porter la responsabilité de la destruction du service public hospitalier menée depuis des années par les différents gouvernements.
Toutes ces mesures imposées, sont déjà très contraignantes au quotidien et ont un impact sur notre bien-être et notre santé mentale. A chaque nouvelle décision politique, nous devons puiser dans nos ressources personnelles pour calmer la peur, la tristesse et la colère qui grandissent.
Mais votre arrêté n° 381/2020 est arrivé dans nos vies comme le dernier coup de massue prêt à achever toute joie de vivre. Non, ces mots ne sont pas trop forts ! Ils sont le résultat de tout le chaos social que vous les décideurs politiques mettaient en place, de toutes ces incohérences et injonctions que vous nous imposez.
Et quand malgré toutes ces dernières décisions politiques imposées, on pouvait encore se raccrocher à la joie :
-de pouvoir aller chercher sa baguette de pain, son journal et profiter de ce trajet pour respirer l'air pure et ressourcer les cellules de notre corps.
-de pouvoir sourire aux personnes croisées pour retrouver un peu d'amour et de solidarité, et se dire par ce sourire, « ça va aller, on va s'en sortir ».
-d'avoir la chance de croiser un visage familier et lui sourire.
-de pouvoir sortir et prendre l'air pour tous ces habitants de Gaillac qui n'ont pas la chance d'avoir un jardin.
Avec votre arrêté vous nous enlevez toutes ces possibilités. Sans interactions humaines, sans sourire, sans échanges nous ne pouvons pas être des citoyen·ne·s heureu·x·ses.
Votre arrêté qui s'ajoute à tous les interdits du gouvernement nous pousse petit à petit vers plus de tristesse, de perte de confiance dans le monde de demain et fait grandir la colère et l'incompréhension. Pour certain·e·s nous sommes solides mais nous ne sommes pas tous·tes éga·les·ux face à ça, et notre capacité d'adaptation s'ébranle petit à petit, nous essouffle et éteint cette flamme de vie.
Aujourd'hui beaucoup des décisions politiques ne font pas l'unanimité au sein du corps scientifiques et médicales. L'OMS ne recommande pas le confinement en stratégie première pour lutter contre la COVID 19. De nombreux experts ne conseillent pas le port du masque en extérieur.
La question du port du masque dans les grandes agglomérations peut peut-être se poser dans les rues et endroits bondés où la distanciation physique n'est pas possible. Mais à Gaillac, ville de 15294 habitants (chiffres INSEE 2017), ayant 300,3 habitants au km2, où nous ne croisons pas des foules en étant dans la rue, pourquoi prendre une telle mesure ? Elle n'est pas adaptée à la réalité du territoire et à la réalité de la contamination du virus. Il a été prouvé et on nous l'a martelé, qu'il faut plus de 15 minutes de contact proche avec une personne infectée et contagieuse, pour craindre d'être contaminé. Quand nous sortons de chez nous pour faire une course ou juste prendre l'air, nous ne faisons de mal à personne et ne prenons pas de risque de nous contaminer ou de contaminer une autre personne.
Vous dites vous-même, dans votre communiqué du 31 Octobre par rapport au soutien aux commerçants de proximité que « la précipitation dans les décisions et les actions, peut créer des confusions et nous préférons agir efficacement ». Nous vous rejoignons là-dessus, la précipitation n'est pas bonne. Mais publier un arrêté municipal le vendredi 30 Octobre 2020, 1er jour du confinement national, n'est il pas se précipiter dans la décision ?
Vous dites également qu' « Ensemble, nous serons plus forts ». Oui, nous ne pouvons qu'être d'accord avec vous, ensemble et uni nous sommes plus forts. N'est ce pas cela la démocratie ? Réfléchir ensemble, se poser, prendre des décisions ensemble pour quelle soient les plus justes pour les citoyene·ne·s que nous sommes et en phase avec la réalité.
C'est pourquoi nous vous demandons :
-de ne pas rajouter d'interdit à l'interdit.
-de ne pas nous empêcher de respirer l'air frais.
-de ne pas nous punir d'avoir voulu montrer notre sourire à cet autre être humain croisé dans la rue.
-et donc d'annuler votre arrêté « 381/2020 concernant le port du masque obligatoire dans l'agglomération ».
Merci de l'attention que vous porterez à ce courrier et de permettre le dialogue sur ces questions de vie et de favoriser le fait d'être des citoyen·ne·s heureu·x·ses.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
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